A
OAPerez 2 :
Citation:
Je voudrais vous citer un Raavad à ce sujet :
משנה תורה, ספר טהרה, הלכות אבות הטומאות, פרק ב', הלכה י' :
וקרוב בעיני שאף זה וכו'. א"א זו היא אחת מסברותיו ואין בכולן פחותה מזו כי עובדי כוכבים הם כבהמות ואין מטמאין ואין מיטמאין עם דומה לחמור הן גוים כמר מדלי ואת כולם ישא רוח והחושב אותם לכלום אסף רוח בחפניו :
Je sais que vous avez expliqué dans votre cours que si l'on trouve des textes (notamment dans les 'Hazal) qui tiendraient des propos apparemment ségrégationistes ou racistes, c'est parce qu'il faut prendre en compte le mode de vie des Goyim à l'époque où ces textes ont été rédigés, ce qui justifiait la position de la Torah et de nos Maîtres vis-à-vis de ces Goyim.
Tandis qu'aujourd'hui, où les Goyim sont censés être un minimum civilisés, ce n'est plus applicable.
Mais pourtant, il y a pas si longtemps (à partir du XIXe siècle ou du XXe siècle), des grands Talmidei 'Hakhamim ont cité ce texte du Raavad à une certaine occasion, et sans l'expliquer !
Comment donc comprendre ce qu'a écrit le Raavad ?
Il me semble que le Kessef Michné donne une explication à ce texte du Raavad (en tout cas, sur une partie de ce texte), mais je n'ai pas bien compris son explication.
Et surtout, comment comprendre le comportement de ces Talmidei 'Hakhamim dont j'ai parlé plus haut ?
Dans votre cours, vous parliez de rabbins racistes. Mais là, il s'agit de véritables Talmidei 'Hakhamim - quand même !
Vous n’expliquez pas vraiment ce qu’ont dit ces rabbins, ni le contexte etc. Il est donc difficile de vous répondre parfaitement.
Néanmoins, vous avez-vous-même cité le texte du
Raavad qui parle très explicitement des « idolâtres » et non des « goyim ».
Je ne vous cacherai pas qu’il existe une autre version du
Raavad où au lieu de ce mot il est écrit « ils » (הם) (et donc sans préciser idolâtres ou goyim), mais le contexte est assez clair, même si dans le
Rambam aussi des versions parlent de « Nokhri » (ce qui n’indique pas nécessairement qu’il soit idolâtre) mais, juste après, le
Rambam écrit que c’est en raison de leur culte idolâtre que ces non-juifs sont repoussés et que leur Sh’hita est invalide.
Le sujet est donc très clairement établi, il s’agit de non-juifs idolâtres et lorsque le
Raavad écrit que pour lui c’est Min Hatorah car ils se comportent « comme des animaux », il parle bien des idolâtres -et c’est vrai qu’ils se comportaient effectivement comme des animaux sauvages.
Si vous avez entendu des rabbins ou Talmidei ‘hakhamim utiliser ce texte du
Raavad pour l’appliquer à des non-juifs respectables et Tsadikim, vous m’en voyez désolé, je ne suis pas responsable de leur égarement, au contraire, je dois être un des rares sur terre au XXIème siècle à œuvrer pour tenter Leshem Shamayim de corriger cette erreur d’appréciation qui s’est infiltrée dans certains milieux.
Dans mon cours sur ce sujet, j’ai cité de nombreux Gdolei Israel (devant lesquels vos Talmidei ‘hakhamim en question ne sauraient que s’incliner) en citant parfois littéralement ce qu’ils ont écrit et en en donnant systématiquement les références pour que vous puissiez vous en rendre compte par vous-même sans avoir besoin de me faire confiance.
Un certain laisser-aller existe sur ce sujet, car de nombreux Rabanim s’imaginent que si l’on souligne cette distinction (entre le Akoum et le Goy), cela risquerait d’entrainer (des incompréhensions dans les milieux les moins fervents et cela entrainerait) des mariages mixtes.
Il faudrait être drôlement dérangé du ciboulot pour comprendre de ce que j’ai dit qu’il serait halakhiquement acceptable de se marier avec des non-juifs
(alors que j'y souligne explicitement et avec insistance l'inverse), et quoi qu’il en soit ça serait tout autant déductible des dires des Rishonim et A’haronim que j’ai cités et qui se trouvent imprimés dans nos Sfarim dans chaque Beit Hamidrash.
Il ne faut pas être stupide. On peut l’être un peu, mais là, franchement, il y a des limites qu’il n’est pas bon d’outrepasser.
Cette « crainte » est absurde et ridicule. L’interdit halakhique d’épouser des non-juifs n’a rien à voir avec le respect que l’on peut témoigner à ces non-juifs.
Un non-juif peut être un Tsadik, mais ça n’autorise pas le mariage pour autant.
Si l’on ne se marie pas avec des non-juifs ce n’est pas parce qu’ils seraient méchants ou Reshaïm ou que sais-je, c’est parce que nous n’avons pas le même rôle dans la pratique des Mitsvot.
D.ieu attend des juifs les 613 Mitsvot, pour les autres il y en a beaucoup moins, nos rôles religieux sur terre sont différents, D.ieu n’attend pas d’un non-juif qu’il accomplisse les 613 Mitsvot auxquelles nous sommes astreints, D.ieu n’en voudra pas du tout à un non-juif qui ne les aura pas accomplies.
La Halakha interdit de manière catégorique et sans équivoque tout mariage mixte, celui qui arriverait à déduire de mon propos que cet interdit serait levé, n’aurait pas besoin d’attendre cette ridicule déduction pour se le permettre.
Les textes de ‘Hazal eux-mêmes indiquent, en lisant entre les lignes, que l’éloignement du Akoum est une chose et l’interdit des mariages mixtes en est une autre. Vous voyez bien dans le texte que vous avez cité (dans votre précédent message) que Shmouel était ami avec un non-juif.
D’autres sages du Talmud avaient eux aussi des amis non-juifs, sages et justes.
Ils ne se sont pas dit que le
Raavad leur recommanderait de les percevoir comme des animaux sauvages ? Comment ça se fait d’après vous ?
Tout simplement parce que tout ce que vous verrez dans les textes des ‘Hazal qui indique un mépris envers le goy ne concerne que le goy idolâtre (alias Akoum), car l’idolâtre n’était pas un individu respectable et honnête qui se contentait de pratiquer un culte bizarre, il était assassin, voleur, etc. et vivait comme un animal sauvage.
Ne ressentez-vous pas, au fond de vous, qu’il serait totalement injuste et contraire au Emet de
dénigrer un non-juif qui se comporte bien ?
S’il a existé dans le passé des rabbins qui ont donné l’impression de ne pas faire de distinction entre les Goyim, c’est bien parce que les Goyim qu’ils avaient autour d’eux étaient effectivement des animaux sauvages, des assassins, spoliateurs, violeurs et voleurs.
Les juifs en ont fait les frais durant quelques siècles en Europe et ailleurs.
Dès lors, comment voir un aspect de Tsidkout en ces gens ?
Naturellement, les élèves de ces rabbins, imprégnés des messages et expressions de leurs maîtres ont répété les mêmes choses et se sont positionnés de la même manière dans leur appréciation du « goy ».
Durant des siècles, les juifs qui habitaient certaines des petites villes d’Europe, craignaient pour leurs vies à chaque fois qu’ils rencontraient un non-juif, ils les évitaient autant que faire se peut et en avaient nécessairement une piètre opinion.
Mais de nos jours, nous vivons parmi des goyim beaucoup plus civilisés et soucieux de la justice qu’au Moyen-Âge. Ils sont aussi beaucoup plus instruits
(avant, ils étaient souvent illettrés voire analphabètes) et c’est souvent la lecture qui donne du recul sur la vie, et qui nous distingue des animaux sauvages.
Pensez-vous sérieusement que les Goyim qui nous entourent aujourd'hui en France seraient tous des voyous et assassins ?? Pourtant le Talmud dit bien qu’on ne doit pas aller chez un coiffeur non-juif (akoum) car il risquerait d’en profiter pour nous égorger. Selon vous, cette crainte serait applicable de nos jours en France
(disons à part dans le 9-3 et autres quartiers très islamisés où vous pourriez tomber sur un de ces nombreux terroristes) ?
Idem, le Talmud interdit de confier un animal à un non-juif (akoum) car il est suspecté de zoophilie, je vous le demande, parlons-nous des mêmes Goyim ?
Il faut ouvrir les yeux, les gens méchants et dérangés sont méchants et dérangés, mais les gens gentils sont gentils (même si ce sont des
gentils). Les Rishonim l’indiquaient déjà, comme je l’ai cité dans mon cours, précisément sur ces cas aussi.
Si vous avez un Talmid ‘Hakham qui arrive malgré tout à ne pas voir de différence, je ne peux pas grand-chose pour lui. J’interprète cette cécité intellectuelle comme dit plus haut ; ils répètent le message de leurs maîtres
(qui parlaient d’autres personnes, à une autre époque) et ne font pas l’effort de voir qu’il existe de bons goyim car ils craignent inconsciemment que cela ouvre la porte aux mariages mixtes.
Et puis, tenir ce genre de propos est toujours plus « gratifiant », ça nous met dans le camp des Yerei Shamayim soucieux du maintien de la pratique et de l’éloignement des mariages mixtes, alors que souligner les ‘hiloukim qui s’imposent
(que de nombreux Rishonim et A’haronim ont souligné avant moi) engendre des critiques -pour ne pas dire plus
(car il y a eu plus me concernant)- de la part de certains intolérants incapables d’utiliser leur cervelle.
Notre objectif c’est la Torah, c’est le Emet, la justice et la vérité.
Toute perversion de la Torah, de la Halakha ou de la Hashkafa, même minime et même sans incidence directe apparente, constitue une déviation qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Nous devons nous attacher au Emet et rester intransigeants dans cette recherche.
Il sera bon de répéter et répéter sans cesse que cette analyse n’a absolument rien à voir avec un semblant d’autorisation ou d’amoindrissement du péché du mariage mixte, même s’il me semble qu’il faille être bigrement malhonnête intellectuellement pour en tirer de telles conclusions, mais répétons-le encore et encore, car les imbéciles existent.
Cependant, pervertir le Emet sous prétexte de pseudo-crainte de mariage mixte, ça non, ‘has veshalom.
Changer la Torah en lui attribuant des idées qui ne sont pas les siennes est gravissime. [Selon le
Maharshal (Yam Shel Shlomo Baba Kama 38a) ça serait même BeYehareg veal yaavor.]
A fortiori s’il s’agit de lui attribuer des mauvaises Midot, l’injustice et le mépris, רחמנא ליצלן מהאי דעתא.
Sans parler du ‘Hiloul Hashem qui en découle nécessairement (combien de juifs s’éloignent de la Torah car on la leur a présentée sous ce jour, injuste et raciste ?… J’en ai rencontré. C’est un terrible ‘Hiloul Hashem, vis-à-vis de tous ces juifs que cette posture dite « religieuse » éloigne de la Torah, alors que le Emet les en rapprocherait.)
Afin d’éviter toutes représailles je me dois de terminer mon message ainsi :
Je n’ai fait que présenter ma lecture, selon ma compréhension et ce que j’ai pu apprendre de nos maîtres Rishonim et A’haronim, mais je ne viens pas imposer va vision.
De mon point de vue chacun est libre de comprendre la Torah comme il la comprend et de penser ce qu’il pense, je ne viens donner de leçons à personne, je me contente juste de répondre à un internaute qui souhaite avoir MON avis.
Que ceux qui pensent que je suis sur une fausse route ne se sentent pas obligés de me le faire savoir avec leur arrogance habituelle, ni de m’informer de tout leur mépris, qu’ils veuillent bien garder leurs insultes, je m’en passe volontiers.