La Tora nous interdit (Wayiqra 23, 14) de consommer de la nouvelle récolte aussi longtemps que l'on a pas présenté le qorban du ‘omer. Etant donné que nous ne pouvons pas, de nos jours, aussi longtemps que le Temple n’aura pas été reconstruit, présenter ce qorban, sa date reste une date butoir.
Pour cette raison, même à notre époque, nous ne pouvons pas consommer de la nouvelle récolte (voir Mena‘hoth 68a) puisqu'il est écrit : ledorothèkhem (« dans vos générations »).
Il existe sur ce point un désaccord entre les Richonim. La plupart, comme le Rif, le Roch et Rambam, considèrent que l’interdiction reste d’ordre « toraïque », y compris en ‘houts la-arèts.
Le Or Zarou‘a pense, quant à lui, qu’elle y est d'ordre rabbinique, opinion partagée par le Taz.
Par la suite, beaucoup de grands Admourim ont été mekilim en Europe de l'Est, étant donné l’extrême pauvreté dans laquelle vivaient les Juifs. La Gaon de Vilna, quant à lui, était ma‘hmir.
Dans la pratique, nous avons la chance, en France, que les dates de semaille étant précoces, Pessa‘h autorise d’emblée la nouvelle récolte.
Le prix du transport du grain reste un facteur important, ce qui a pour conséquence qu’il y a peu de céréales qui soient concernées.
En ce qui concerne le houblon, bien qu’il soit récolté en été et qu’il faille tenir compte du temps de maturation et du temps de transport, la bière est consommable tout au long de l'année.
Pour les pâtes alimentaires, j’ai pu constater, sur cent références répertoriées dans une très grande unité de production, une seule où la semoule venait des Etats-Unis avec un taux très élevé de ‘hadach.
J’ai remarqué récemment, lors d'une inspection dans une unité de transformation céréalière, que leur farine de quinoa était ‘hadach,
La traçabilité des produits nous permet de remonter à l'origine de la graine et de vérifier la date des semailles, ce qui pour la France nous donne de bonnes bases pour permettre les produits dérivés et transformés à base de céréales.