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Chirurgie Esthétique

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Marc MEIMOUN
Messages: 123
D'un point de vue hilratique, la chirurgie esthétique est-elle permise ?
Il y aurait peut être lieu de distinguer deux aspects :

1/ le cas de personne qui après un accident souhaite récupérer leur aspect d'origine

2/ le cas des personnes qui souhaitent correspondre à des canons de beauté particulier et empruntent les procédés de la chirurgie esthétique pour s'en approcher.
Rav Dov Roth-Lumbroso
Messages: 441
La chirurgie esthétique

Nos Sages se demandent dans le Talmud (1) si l’on a le droit de porter atteinte à son propre corps. Certains pensent qu’aucune interdiction n’empêche l’homme de se blesser. Rabbi El‘azar Haqefar est d’avis qu’il est défendu de se faire des blessures. Il apporte pour preuve la condamnation du nazir contenue dans la Tora qui l’appelle un « pécheur ». Or, dit-il, si celui qui s’abstient totalement de boire du vin est appelé pécheur, à plus forte raison en est-il de celui qui porte des blessures à son propre corps. Maïmonide (2) suit l’opinion de rabbi El‘azar Haqefar.
Le Tour (3) rapporte l’avis de Rama qui s’oppose à Maïmonide en affirmant qu’il n’y a aucune interdiction faite à l’homme de se blesser. Le rav Betsalel Ashkénazi (4) apporte une preuve pour soutenir l’opinion de Rama à travers ce que nous raconte le Talmud à propos de rav ‘Hisda. Celui-ci marchait dans les ronces et disait : « Telle plante contient des vertus médicinales, et telle autre n’en contient pas. » Et la Guemara de préciser qu’il soulevait le pan de ses vêtements afin de ne point les abîmer. Nous pouvons facilement déduire de cette attitude de Rav ‘Hisda qu’il est interdit de détériorer ses affaires matérielles, mais qu’il n’est nullement défendu d’en faire autant pour son corps. (Ce raisonnement est quelque peu étonnant : comment les vêtements de l’homme peuvent-ils mériter plus de respect que son propre corps ?)
Le Choul‘han ‘aroukh (5) suit l’opinion de Maïmonide. Les Tossafoth (6) écrivent que cette interdiction s’applique même dans le cas où l’on se trouverait en présence d’une nécessité de se blesser. Rav Ovadia Yossef (7) estime cependant qu’une chirurgie esthétique dont la personne tire un profit à long terme est autorisée, d’autant plus que l’opération est effectuée sous anesthésie générale et que le patient ne ressent aucune douleur. A plus forte raison, considère-t-il, si son apparence physique la gêne beaucoup et s’il n’ose pas sortir tel quel dans la rue. Il va sans dire que si une telle intervention permet à quelqu’un de trouver plus facilement un conjoint, elle est pleinement autorisée, conclut-il. Même pour une femme mariée, cette pratique n’est pas à interdire puisque cela lui permet de s’embellir pour son mari, dit encore le rav Ovadia Yossef. Ajoutons à cela que certains décisionnaires n’interdisent de se blesser que dans le cas où l’on s’enlaidit, l’interdiction ressemblant à celle de perdre et de détériorer ses biens. Par conséquent la chirurgie esthétique, lorsqu’elle n’est pratiquée qu’à des fins d’embellissement, n’est pas à interdire. On n’aura cependant le droit d’y procéder que si tout danger est écarté, aucun risque ne devant être pris même pour s’embellir.
Le Cha‘arei tsédeq, quant à lui, défend même au médecin de pratiquer une telle opération. La Tora n’a autorisé à pratiquer la médecine, estime-t-il, que pour guérir une maladie, et non pour ôter un défaut quelconque. Le Tsits Eliézèr (8) suit cet avis et interdit toute chirurgie esthétique. En effet, explique-t-il, l’homme n’a pas le droit de refuser l’œuvre divine. Cette remarque n’est certes pas à retenir lorsqu’il n’y a pas de rejet et de refus de l’œuvre divine mais seulement son amélioration. Mais elle conserve toute sa valeur si le patient cherche à transformer complètement son corps et son apparence (9).
Le ‘Helqath Ya‘aqov (10) partage l’avis de ceux qui autorisent en considération du fait que, si la Tora a permis la médecine pour guérir, à plus forte raison la permet-elle lorsqu’il s’agit pour le sujet de se mieux sentir dans son corps. N’apparentons pas cette pratique à une blessure mais bien à une guérison, explique le Michné Halakhoth (11). Rav Moché Feinstein (12) autorise également la chirurgie esthétique, et telle est apparemment l’opinion de la majorité des décisionnaires (9).



(1) Baba Qama 91B
(2) ’Hovèl ou-maziq 5-1
(3) ‘Hochèn michpat 420
(4) Chita Méqoubétseth Baba Qama 91b
(5)‘Hochèn michpat 420-31
(6) Baba Qama 91b
(7) Yabi‘a ‘omèr, 8ème vol. ‘Hochèn michpat 12
(8) Vol. 11-41
(9) Encyclopédie Halakha et Refoua 4ème vol.
(10) 3-11
(11) 4-246
(12) ‘Hochèn michpat 2-66
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