Citation:
si je fais tombern un sefer torah, est ce que mon pere jeune pour moi si je ne suis pas bar mitsva?
S’il était présent, oui, ainsi que tous les présents majeurs, selon le Minhag d’après lequel tous ceux qui voient le Sefer tomber doivent jeûner 1 jour. Cf.
Shout haelef Lekha Shlomo (O’’H §361).
Certains, comme le
Shel Oumeshiv (dans
Divrei Shaoul sur Sanhedrin 43a au nom du
‘Hida dans
LeDavid Emet), parlent de jeûner
40 jours lors d’une chute de Sefer Torah.
D’autres, dont le
Yaskil Avdi (VII, §21), se contentent d’imposer de jeûner
3 jours [voir aussi une opinion pour trois jours -en format Behab- citée par le
‘Hida dans le
Shout ‘Haim Shaal (I, §12), ainsi que le
Shout Imrei Esh (§6) et le
Shout Divrei ‘Haim (Y’’D §59)].
Il y a aussi ceux qui indiquent de jeûner tous les lundis et jeudis durant 40 jours (Cf.
Shout Birkat Retsé §101).
Mais tout ceci n’est pas le Minhag retenu, si tant est que l’on puisse parler de "minhag", on ne jeûnera qu’un seul jour, de l’aube à la nuit
(avec Kabalat taanit la veille à min’ha) car ce Din n’apparait pas dans le Shas, il n’y a pas de source dans le Talmud à ce jeûne, mais c’est le "minhag" admis dans le Klal Israel depuis longtemps, il faut jeûner un jour.
Il existe cependant des avis selon lesquels c’est uniquement celui qui a fait tomber le Sefer Torah qui devra jeûner, cf.
‘Hida dans
Shiyourei Brakha (§282, sk.1) et dans son
Shout ‘Haim Shaal (I, §12).
D’après cette opinion, votre question se pose : le père de l’enfant doit-il jeûner à sa place ?
On pourrait aussi se la poser d’après ceux qui imposent le Taanit à toute la communauté
(aux présents ce jour-là -voire, selon certains, dont le Divrei ‘Haim (Y’’D §59), même aux absents), doit-on jeûner lorsque l’accident vient d’un Katan, non Bar Mitsva, et par conséquent pas tout à fait responsable ?
C’est discuté parmi les Poskim ; le
Shout Yad Its’hak (II, §197) est meikel lorsque c’est un enfant qui fait tomber le Sefer, mais le
Shout Afarkasta DeAnia (III, §194) considère que la communauté doit quand même jeûner.
Il me semble que l’opinion retenue soit d’imposer le Taanit.
Toutefois, selon l’avis du
Shiyourei Brakha qui exempte systématiquement la communauté de jeûner, seul le fautif devra faire Taanit, votre question est de savoir qui doit jeûner, le père ou l’enfant ?
Je dirais que c’est le responsable.
C-à-d pas l’enfant
(qui, au titre de Katan, n’est pas considéré responsable de ses actes), mais le père si c’est lui qui a confié le Sefer à son fils, ou alors le Gabay
(ou les deux -ou plus- s’il y a plusieurs personnes dont la responsabilité est impliquée), bref, celui qui est ici responsable de cette chute.
Car le confier à un enfant, c’est comme le poser sur une table qui ne tient pas bien, si le Sefer tombe, c’est celui qui l’y a déposé sans s’en soucier qui devra jeûner
(d’après ceux qui pensent que la communauté entière n’y est pas tenue).
Dans le cas ou personne n’a transmis le sefer à l’enfant, il est allé le prendre de lui-même sans que l’on puisse blâmer un quelconque adulte, il y aura la Ma’hloket citée (entre le
Afarkasta DeAnia et le
Yad Its’hak), et je pense que le
Divrei ‘Haim (op cit) suivra l’opinion du
Afarkasta DeAnia, car celle du
Yad Its’hak n’est envisageable que dans l’optique où la raison d’être du Taanit relève d’une culpabilité, or, d’après le
Divrei ‘Haim si les absents sont tenus de jeûner
(alors qu’ils n’y sont assurément pour rien) c’est parce que l’on considérera cette chute comme un reproche Min hashamayim, ou un mauvais présage, voilà pourquoi elle concerne tout membre de la communauté même absent
(et peut-être pas l’invité de passage juste ce jour-là).
Mais si ce qui implique le Taanit c’est la responsabilité
(même lointaine et très légère ; celui qui aurait été vraiment attentif au Sefer Torah aurait peut-être pu éviter la chute), on ne peut pas l’imposer aux absents.
Donc d’après le
Divrei ‘Haim, même si c’est un enfant qui est responsable de la chute, et même s’il n’y a aucun responsable
(par exemple un tremblement de terre qui fait tomber le Aron et le Sefer qui y était pourtant bien rangé), il convient (à toute la communauté concernée) de jeûner.
Pour résumer : il y a discussion sur trois points :
1) Combien de temps jeûner ? (40j/3j/1j. La coutume retenue est 1 jour, depuis l’aube seulement.)
2) Qui jeûne ? (toute la communauté même les absents/tous les présents (peu importe s’ils sont de la communauté)/celui qui a fait tomber le Sefer.
La coutume retenue est une des deux dernières, les présents ou le responsable. C-à-d que le responsable c’est sûr, et pour les autres, ça dépendra de la décision du rabbin, pour une personne faible, on sera Podé Bitsedaka.)
3) Si le sefer tombe par la faute d’un enfant, cela entraine-t-il un Taanit ? (Non/oui. La coutume retenue est que oui.)
Et concernant l’enfant, c’est le responsable qui lui a confié le sefer qui aura le statut de celui qui a fait tomber le sefer.
Voilà, je n’ai pas le sentiment d’avoir été très clair, mais même ce sentiment de flou ne m’est pas très clair non plus. J’espère que vous comprendrez malgré tout ma réponse.