Citation:
je voulais savoir que pensez vous au sujet du livre (et de l auteur) de mivrah apninim ecrit apparemment par le רב שלמה אבן גבירול (on dirait qu il n etait pas tres apprecié par le hovot alevavot selon Rav Itshak David Broide dans la preface du Torot hanefesh.Nous voyons aussi quil n'a pas été réédité...)
Vous écrivez MIVRAH mais vous vouliez dire MIVHAR (le titre est מבחר הפנינים).
Quand vous dites qu’il n’a pas été réédité, vous vouliez probablement dire réédité en édition moderne, mais ce livre a été réédité maintes fois.
(il l'a aussi été en éditions très modernes, notamment à Jérusalem en 2010, mais c'est moins connu)
Penser qu’il n’a pas été réédité (ou pas assez bien) parce que
Rabénou Be’hayei n’aimait pas
Rabbi Shlomo Ibn Gabirol ou s'y opposait dans son Torot Hanefesh, ne m’a pas l’air probable.
Et ce, pour deux raisons essentielles :
d’abord parce que pendant des siècles on pensait que ce livre (Miv’har Hapninim) était de
Rabbi Yedaya Hapnini.
Dans l’édition que je possède (
Monroe 2000 !) il est encore attribué à R. Yedaya non seulement par l’éditeur mais aussi par les Maskimim (rabbins approbateurs).
Les chercheurs s’accordent à dire que c’est Ibn Gabirol qui en est l'auteur et prouvent que ça ne peut pas être R. Yedaya étant donné que le livre est rapporté et cité déjà avant la naissance de R. Yedaya.
Voyez l’article de
Sarah Katz dans
Sinaï (103, année 1989).
Et s’il fallait pointer un livre comme non édité/publié, c’est plutôt le
Torot Hanefesh qui est sorti de l’ombre en 1896 seulement.
Ensuite, la seconde raison est qu’il est aussi fort peu probable que
Rabénou Be’hayei soit réellement l’auteur du
Torot Hanefesh !
Si vous avez lu la préface de
Broydé, vous savez que l’attribution de ce livre à R. Be’hayei repose essentiellement sur le fait que c’est ce qui qui a été inscrit sur le manuscrit arabe qui se trouve à la bibliothèque nationale de France (n°1340 du fonds hébreu) (-quant aux ressemblances de langage, l’argument paraît faible).
Broydé remarque et souligne qu’il y a néanmoins des contradictions entre les positions du
Torot Hanefesh et celles du
‘Hovot Halevavot, mais il trouve ça normal et assure que c’est classique chez les philosophes juifs ou arabes de cette époque
(cf. sa préface en hébreu, qui diffère de celle en français).
Voici qui n’est pas très convaincant.
De plus, le
Mekor Baroukh (Mavo, p.102) écrit avec assurance que le Torot Hanefesh a été attribué par erreur à R. Be’hayei qui n’en est pas du tout l’auteur.
Ceci étant dit, le
Miv’har Hapninim est un très sympathique Sefer Moussar, ce que d’aucuns pourraient lui reprocher est qu’il s’inspire essentiellement de philosophes arabes, mais je n’y vois pas le problème, et alors ? il faut savoir accepter le vrai, comme l’écrivent les Rishonim : קבל האמת ממי שאמרו.
Et ça ne sera pas le seul sefer Moussar basé sur des écrits non-juifs, voyez ce que j’ai écrit ici :
https://www.techouvot.com/etude_aux_toilettes-vt17655.html?highlight=
et si vous êtes étonné de cette conduite, voyez encore ceci :
https://www.techouvot.com/livre_non_juif-vt18458.html?highlight=