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Tsniout - statut du genou

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Betsa24
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Bonjour Rav Wattenberg,

J’ai étudié récemment la sougya de « Chok be-Icha Erva » (Berakhot 24a) avec ma ‘havrouta et nous nous sommes heurtés à une question : il semble aller de soi pour les Poskim que le genou en lui-même fait partie de la cuisse et donc qu’on ne peut pas réciter le Chéma devant un genou découvert (et, de même, qu’il est strictement interdit de le découvrir) (par ex. Rav M. Feinstein, Igrot Moché vol. 9 EH 5, 19 ; Rav Falk, Levouchah chel Torah 44-45). Quelle est la source de cette évidence ?

La seule justification que ramène Rav Falk (Oz veHadar 6, H, 3) est qu’au niveau anatomique, le genou est un prolongement de l’os du fémur. On dirait de sa formulation et de l’absence d’arguments additionnels dans Levoucha chel Torah qu’il n’a pas d’autre preuve dans la Guemara et les décisionnaires. Mais cet argument me paraît un peu étonnant ; les lois de Erva et de Tsniout n’ont pas pour sujet la structure interne du squelette humain, mais comment les différents membres sont perçus par les hommes et l’effet qu’ils produisent sur l’esprit humain. De plus, dans la michna Ohalot 1, 8 le genou est présenté comme un membre à part entière, qui n’appartient ni à la cuisse ni au tibia. J’ai pensé aussi aux lois des Tefilines, où l’on tranche que yad désigne uniquement le muscle du biceps et non l’ensemble de l’os (Tosfot « kiboret » Menahot 37a). Ne pourrait-on pas imaginer de la même manière que Chok désigne uniquement le muscle de la cuisse ?

[Je précise que je ne viens en aucun cas imaginer un héter « halakhah lemaaseh » de découvrir les genoux ; cela contrevient sans aucun doute au Dat Yehoudit, et de plus de nombreux Poskim tranchent que Chok=tibia et que les tibias sont « Erva » aussi, donc les genoux à plus forte raison. Ma question concerne uniquement le statut de Erva par rapport au Chéma, pour ceux qui tranchent que Chok=cuisse comme le Michna Beroura, Rav Falk ou R. M. Feinstein: est-il si évident que le genou soit inclus dedans ? Si oui, d’où ?]

Merci beaucoup.
Rav Binyamin Wattenberg
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Citation:
J’ai étudié récemment la sougya de « Chok be-Icha Erva » (Berakhot 24a) avec ma ‘havrouta et nous nous sommes heurtés à une question : il semble aller de soi pour les Poskim que le genou en lui-même fait partie de la cuisse et donc qu’on ne peut pas réciter le Chéma devant un genou découvert (et, de même, qu’il est strictement interdit de le découvrir) (par ex. Rav M. Feinstein, Igrot Moché vol. 9 EH 5, 19 ; Rav Falk, Levouchah chel Torah 44-45). Quelle est la source de cette évidence ?
La seule justification que ramène Rav Falk (Oz veHadar 6, H, 3) est qu’au niveau anatomique, le genou est un prolongement de l’os du fémur. On dirait de sa formulation et de l’absence d’arguments additionnels dans Levoucha chel Torah qu’il n’a pas d’autre preuve dans la Guemara et les décisionnaires. Mais cet argument me paraît un peu étonnant ; les lois de Erva et de Tsniout n’ont pas pour sujet la structure interne du squelette humain, mais comment les différents membres sont perçus par les hommes et l’effet qu’ils produisent sur l’esprit humain. De plus, dans la michna Ohalot 1, 8 le genou est présenté comme un membre à part entière, qui n’appartient ni à la cuisse ni au tibia. J’ai pensé aussi aux lois des Tefilines, où l’on tranche que yad désigne uniquement le muscle du biceps et non l’ensemble de l’os (Tosfot « kiboret » Menahot 37a). Ne pourrait-on pas imaginer de la même manière que Chok désigne uniquement le muscle de la cuisse ?
[Je précise que je ne viens en aucun cas imaginer un héter « halakhah lemaaseh » de découvrir les genoux ; cela contrevient sans aucun doute au Dat Yehoudit, et de plus de nombreux Poskim tranchent que Chok=tibia et que les tibias sont « Erva » aussi, donc les genoux à plus forte raison. Ma question concerne uniquement le statut de Erva par rapport au Chéma, pour ceux qui tranchent que Chok=cuisse comme le Michna Beroura, Rav Falk ou R. M. Feinstein : est-il si évident que le genou soit inclus dedans ? si oui, d’où ?]



Vous demandez :

Citation:
il semble aller de soi pour les Poskim que le genou en lui-même fait partie de la cuisse et donc qu’on ne peut pas réciter le Chéma devant un genou … (par ex. Rav M. Feinstein, Igrot Moché vol. 9 EH 5, 19 ; Rav Falk, Levouchah chel Torah 44-45). Quelle est la source de cette évidence ?


Je précise que dans le Igrot Moshé ce n’est pas en Siman 19, c’est en Siman 17.

Vous ajoutez :

Citation:
La seule justification que ramène Rav Falk (Oz veHadar 6, H, 3) est qu’au niveau anatomique, le genou est un prolongement de l’os du fémur. On dirait de sa formulation et de l’absence d’arguments additionnels dans Levoucha chel Torah qu’il n’a pas d’autre preuve dans la Guemara et les décisionnaires. Mais cet argument me paraît un peu étonnant ; les lois de Erva et de Tsniout n’ont pas pour sujet la structure interne du squelette humain, mais comment les différents membres sont perçus par les hommes et l’effet qu’ils produisent sur l’esprit humain.

Vous avez parfaitement raison et c’est précisément cela la source que vous recherchez ; les délimitations indiquées dans les Hilkhot Tsniout ne dépendent pas du squelette, mais plutôt de « comment les différents membres sont perçus par les hommes et l’effet qu’ils produisent sur l’esprit humain », en conséquence, l’unanimité que vous avez constatée chez les Poskim concernant l’obligation de couvrir le genou, repose sur le bon sens et la perception naturelle des choses.

Ainsi, lorsque vous accentuez votre étonnement en disant :
Citation:
De plus, dans la michna Ohalot 1, 8 le genou est présenté comme un membre à part entière, qui n’appartient ni à la cuisse ni au tibia

vous comprendrez que cela n’a pas d’incidence directe sur les notions de Tsniout. C’est peut-être une objection contre ceux qui mettraient trop sérieusement en avant l’anatomie interne, mais en réalité, peu importe si le genou est une prolongation du fémur ou du tibia.

Et s’il fallait se baser sur le squelette, il m’aurait paru plus logique de scinder et distinguer deux espaces sur le genou, en imposant de couvrir le condyle fémoral, mais autorisant de laisser découvert tout ce qui est rattaché au tibia, en l’occurrence son condyle médial qui est le premier à se découvrir en position assise lorsqu’on porte une jupe trop courte.

Imposer de couvrir tout le genou car « le genou est un prolongement de l’os du fémur » me parait être à la fois une absurdité halakhique et une erreur ostéologique.

Si Rav Falk a mentionné cette idée, j’ose supposer que c’était dans un esprit pragmatique (et non halakhique) afin d’illustrer de manière simple son idée, mais cette dernière repose sur le bon sens et l’analyse honnête de ce qui est à considérer non-tsanoua.
Prétendre que la motivation de cette délimitation incluant le genou serait réellement liée au squelette me semble digne d’un Am Haarets, voilà pourquoi j’imagine que telle n’était pas l’intention de Rav Falk זצ"ל.
Peut-être l’a-t-il écrit en guise d’explication additionnelle et complémentaire, mais « talmudiquement parlant », ça n’a pas vraiment de poids.

Si déjà, le dire pour défendre la couverture du coude (et non du genou) serait un peu moins faux, car tout en restant d’une incongruité notoire sur le plan halakhique, l’aspect anatomique serait « moins absurde », car l’articulation du coude est telle que c’est l’humérus (la palette humérale) qui « recouvre » plus largement le coude que le radius ou le cubitus. L’apophyse olécranienne (extrémité du cubitus) vient en effet s’insérer dans la cavité olécranienne entre l’épicondyle et l’épitrochlée (prolongations de l’humérus) pour permettre l’articulation du coude.

Si on vous l’a malgré tout enseigné ainsi à propos du genou, il faut savoir que certains Rabanim français, certainement aveuglés par la grandeur de Rav Falk, ont pris pour argent comptant tout ce qu’ils ont pu lire de sa plume, sans réfléchir plus que ça, ni analyser ses réelles intentions.
Mais n’importe quel Ba’hour de Yeshiva Ktana devrait être en mesure de s’étonner du lien qu’on devrait (selon ces Rabanim) faire entre le squelette et la Tsniout, comme si les ‘Hazal avaient fixé des délimitations précises en prenant l’ostéologie comme repère !

Même pour le coude (où, comme dit, c’est « moins absurde »), les ‘Hazal n’ont jamais exprimé de délimitations de Tsniout en centimètres et il y a eu des époques où les femmes pieuses ne couvraient pas leurs coudes, il convient de suivre les directives et indications des Rabanim de chaque génération et il se trouve que, de nos jours du moins, de nombreux Poskim estiment qu’il est impératif de couvrir le coude. C’est ce qu’écrit le Min’hat Shlomo (III, §103,15,1).

Madame Ruth Blau (future épouse de Rav Amram Blau, elle ne portait pas encore ce nom), en arrivant à Aix-les-bains en juillet 1956, eu droit à une remarque de la part de Mme Errera lui intimant d’allonger ses manches afin de couvrir ses coudes.
Elle raconte dans son livre « Les gardiens de la cité » (Flammarion 1978, p.54) : « Je n’avais jamais pensé par coquetterie qu’il fût important de les montrer. Je me demandai même sur le moment ce qu’un coude pouvait avoir d’attrayant. »
(Elle n’a pas imaginé un instant que cela puisse être une question d’ostéologie 😊.)

J’ai vu dans le Levousha Shel Torah (1 p.451) ce que Rav Falk dit au sujet du coude, après avoir expliqué que les poskim considèrent que c’est un endroit Mekhoussé par rapport aux lois de Netilat Yadaïm lorsqu’on touche une partie couverte [cf. Mishna Broura (§4, sk.54), Ben Ish ‘Haï (Od Yossef ‘Haï, Bo, §1), Pri Megadim (O’’H §2, Eshel Avraham sk.4), Maguen Avraham (§4, sk.23), il apparait donc logique d’inclure le coude dans les parties à couvrir, et c’est ce qu’écrit le Min’hat Shlomo (III, §103,15,1) (mais voyez ce que je compte écrire bs’’d plus bas)], il avance plusieurs raisons pour obliger de le couvrir.

1) le coude est Tafel au bras et à l’avant-bras, donc on lui donne les règles du bras.

(Ah bon ? pourquoi pas celles de l’avant-bras ?...)

2) puisque les hommes aussi, généralement, ne découvrent pas leurs coudes, c’est donc que c’est un endroit « mekhoussé ».

[Ça se discuterait, mais de toute façon les prémisses semblent elles-mêmes fluctuantes, peut-on dire, de nos jours, que les hommes, généralement, ne dévoilent pas leurs coudes?
Certains Poskim considèrent effectivement que les hommes aussi seraient tenus de couvrir leurs coudes par Tsniout, ils vont jusqu’à dire qu’il est nécessaire de rabaisser sa manche après avoir mis les Tfilines afin d’être couvert de l’épaule au coude inclus.
Il y a une photo où l’on voit le ‘Hafets ‘Haïm portant les Tfilines et son coude est à l’air, ça n’a pas l’air de le déranger.
Cette photo est imprimée dans Beshvilei Radin (Israël 2024, p.239).
Il y a aussi une photo du Rabbi de Loubavitch portant les Tfilines et une chemise à manches courtes laissant son coude à l’air https://ibb.co/rf0pzWnp . (En Israël, la chemise à manches courtes est considérée inapproprié pour un Ben Torah, mais aux Etats-Unis plusieurs grands rabanim en portaient, pas seulement le Rabbi de Loubavitch, Rav Moshé Feinstein et d'autres encore.)]

3) en troisième explication il écrit qu’en réalité les femmes devraient se couvrir entièrement et la raison pour laquelle on ne leur demande pas de se couvrir le visage et les mains et avant-bras et pieds, c’est parce que ça serait trop handicapant et Derakheiha Darkhei Noam etc. (cf. ‘Hazon Ish O’’H §16,8). Donc le coude y passe et doit être couvert.

4) et en fin, en quatrième explication, il parle de cette idée ostéologique en disant que le coude est la prolongation du bras plutôt que de l’avant-bras et que lorsqu’on s’accoude, on repose sur l’os du bras (l’humérus).
Le fait que cette explication vienne en dernière position, et qu’il l’introduise par « à part tout ça il me semble qu’on peut donner une explication simple », me permet de penser que Rav Falk se doutait bien du peu de pertinence halakhique que revêt cette « preuve », qui n’aurait en aucun cas pu se suffire à elle-même.

En complément, je souligne que ce que Rav Falk écrit au nom du Mishna Broura (op cit) qui dirait que le coude fait partie des Mekomot hamekhoussim et le contact avec un coude impose une Netila, n’apparait pas de manière si évidente qu’il le prétend dans le Mishna Broura.

Le Shoul’han Aroukh (o’’h §4,21) écrit qu’il ne faut pas toucher ces parties du corps pendant la prière etc. mais pour les endroits découverts de la tête et le visage et les endroits découverts des bras, il n’y a pas à faire attention (d’éviter de les toucher ni de se laver les mains après les avoir touchés).
אבל מקומות המגולים בראשו ובפניו ומקום המגולה שבזרועותיו אין להקפיד

Là-dessus, le Mishna Broura (sk.54) écrit :
« les endroits découverts des bras : jusqu’à l’articulation appelée coude ».
שבזרועותיו : עד הפרק הנקרא איילי"ן בויגי"ן

On peut comprendre ce « jusqu’au coude » comme voulant dire « et le coude inclus », comme « et le coude exclus », rien n’impose la compréhension de Rav Falk.

Plus encore, le Baer Heitev (sk.27) rapporte cette même halakha en termes légèrement différents et écrit :
« les endroits découverts des bras : appelés coude ».
שבזרועותיו : הנקרא אילי"ן בויגי"ן
On comprend qu’il vient dire que lorsque le Shoul’han Aroukh dit que pour « les endroits découverts des bras, il n’y a pas à faire attention », ces fameux endroits sont les coudes.
Cela signifie que le coude lui-même est inclus dans les parties ne nécessitant pas Netilat Yadaïm.

Les source de cette Halakha est le Maguen Avraham qui cite le Beit Yossef (o’’h §92) qui lui-même cite Rabénou Yona dans Sefer Hayira cité dans le Kol Bo (§11). Les mots du Kol Bo sont :
« On fera attention (pendant la prière, l’étude, etc.) de ne pas toucher son corps avec ses mains si ce n’est jusqu’à l’articulation supérieure appelée coude ».
'יזהר שלא יגע בבשרו בידיו כי אם עד פרק עליון הנקרא וכו
Si Rav Falk avait raison, il aurait fallu supprimer deux mots (כי אם) et écrire :
'יזהר שלא יגע בבשרו בידיו עד פרק עליון הנקרא וכו
C-à-d retirer les mots « si ce n’est » et écrire : « On fera attention (pendant la prière, l’étude, etc.) de ne pas toucher son corps avec ses mains jusqu’à l’articulation supérieure appelée coude ».
Ces mots « si ce n’est » (כי אם) indiquent que le coude fait partie des endroits qui n’imposent pas de Netilat Yadayim.

Pareil pour les autres sources que Rav Falk indique, Pri Megadim (O’’H §2, Eshel Avraham sk.4), Maguen Avraham (§4, sk.23), nous n’y voyons pas que le coude soit inclus dans les parties dont le contact crée un besoin de Netilat Yadaïm.

[De manière générale, les Poskim parlent du coude comme point de repère et écrivent qu’on doit considérer le bras comme couvert jusqu’au coude et l’avant-bras découvert jusqu’au coude.
C-à-d qu’ils n’accordent pas un statut particulier au coude lui-même.
On est plutôt tenté de comprendre que c’est exactement sur le coude (sur la pointe du coude) que se situe la limite, la partie du coude proche de l’avant-bras serait donc comme l’avant-bras, et l’autre serait comme le bras.]

Idem, Rav Falk cite encore le Ben Ish ‘Haï (Od Yossef ‘Haï, Bo, §1), mais là encore, on peut parfaitement comprendre de ce qui y est écrit que le coude est une partie « découverte ». Il écrit même que le Minhag à Bagdad était que toutes les femmes avaient l’habitude d’avoir les bras découverts jusqu’à la fin de l’avant-bras qu’on appelle coude. On comprend que le coude était découvert…
A son époque c’était le cas dans beaucoup de communautés, en Irak, au Maghreb, en Allemagne, et même parfois en Pologne ! Il y a des photos où l’on voit des femmes pieuses avec les manches qui arrivent au-dessus des coudes.

Dans le livre « The world that was: Lithuania » (p. 94), il y a une photo de la Rabanit Zlote Ginsburg, fille du célèbre Mashguia’h Rav Ye’hezkel (Reb ‘Hatskel) Lewenstein, et elle a des manches qui arrivent au-dessus du coude (alors qu’elle est adulte et mariée).

Une des rares photos du ‘Hafets ‘Haïm le montre assis devant chez lui, en train de parler avec son fils. Il y a du passage devant (on voit des personnes floues sur les côtés) et juste derrière eux, sur le pas de la porte, il y a deux femmes, celle de gauche, la plus jeune, est probablement sa fille ou alors sa bru, elle porte un Tikhel (foulard), et ses manches s’arrêtent juste au-dessus du coude.
Cette photo est rare et généralement, lorsqu’elle figure dans un livre, elle est retouchée, donc je vous indique un lien pour voir la photo d’origine : https://ibb.co/zhTMSb7b .
Elle est toutefois imprimée sans retouche aucune dans le récent livre intitulé Beshvilei Radin (Israël 2024, p.127 et p.406), mais le lien que je vous propose envoie vers un agrandissement qui permet de mieux remarquer le détail dont nous parlons.

Nous parlons-là des filles des plus grands Tsadikim du monde lituanien du XXème siècle.
Ce qui montre bien que l’appréciation des Rabanim peut varier d’une époque à l’autre sur le statut du coude, et il se trouve que de nos jours (depuis au moins 60 ans), ils estiment très majoritairement que le coude doit être couvert, c’est donc ce qui « correspond » à notre époque au niveau de la Halakha.
Mais je n’ai aucun doute qu’avant-guerre, le cubitus ainsi que la palette humérale étaient identiques à ceux d’aujourd’hui.

Vous verrez que Rav Auerbach (Min’hat Shlomo op cit), lorsqu’il interdit, pour une femme, de découvrir le coude, il ne le fait pas à coup d’humérus, il considère que ce n’est pas Tsanoua en se basant sur une réflexion « humaine » comme vous le prôniez dans votre message.
Les éléments supplémentaires mis en avant par Rav Falk visaient certainement à « asseoir » cette halakha, mais ne sont pas essentiels par rapport à la svara « humaine » des Poskim qui suffit amplement en réalité.

En fait, il existe des poskim qui imposent de couvrir l’avant-bras aussi, c’est peut-être de là que vient l’idée de voir le coude comme partie à couvrir, en considérant les opinions rigoureuses qui interdisent de dévoiler quoi que ce soit au-dessus du poignet, certains ont estimé qu’il fallait a minima couvrir le Rov (la majorité) du bras, et donc ne pas s’arrêter au coude, ni avant ni même au milieu du coude, mais après le coude, afin que la majorité du bras soit couvert (bien qu’en principe l’humérus est plus long que le cubitus, et le Rov du bras s’obtient déjà en couvrant jusqu’au milieu du coude) et qu’on puisse estimer qu’en vertu de la règle qui stipule que Rov Kakol, on tolèrera une minorité du bras découverte.

On retrouve cette idée entre les lignes de la (fin de la) Tsavaa de Rav Shalom Yaakov Sim’ha Rotman (imprimée vers la fin de son Avnei Shaïsh, Jér. 1970, p.208). Voici un lien : https://hebrewbooks.org/pdfpager.aspx?req=61038&st=&pgnum=215&hilite=

Mais l’aspect essentiel reste l’analyse humaine qui, certes, peut varier d’une génération à l’autre, et de nos jours les Poskim estiment que le coude doit être couvert et c’est ce qu’il convient de faire.

PS: je ne me relis pas, veuillez excuser les fautes.
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