Alexander est un prénom porté et qui a été porté par beaucoup de Tsadikim, il a été adopté depuis l’époque d’Alexandre le Grand et Shimon Hatsadik et nous trouvons le prénom Alexandre même parmi les sages du Talmud (sous la forme אלכסנדרי )
[Précision : Selon moi, אלכסנדרי n’est pas à lire Alexandri, mais Alexandre/ Alexandré. Contrairement à ce qu’en pensait le Yaabets (Migdal Oz -Berditshov 1836- daf 14a, cité aussi dans Haga mena’hem tsion sur Shem Hagdolim 1, lettre Alef, §34, note 28) pour qui le Youd final aurait été ajouté pour distinguer ce prénom de celui du Rasha.
Si c’était le cas, à quoi bon reprendre ce prénom ?
Si on cherche à s’en distinguer, autant l’abandonner.
Et si à l’époque de Shimon Hatsadik aussi c’est l’attitude qui avait été adoptée et les enfants avaient été appelés différemment du conquérant (par l’ajout d’un youd), ce dernier ne s’y serait pas laissé prendre.
Je pense au contraire que le Youd final n’est que la retranscription du prénom Alexandre (et non Alexander comme les anglais/allemands/russes/etc), le Youd final ne se lisant pas toujours « i » dans la Gmara.
Je crois que c’est aussi le cas dans רומי (Rome et non Romi) qui est parfois retranscrit רומא (bien que certains aient voulu y voir une distinction) ce qui serait incompatible avec une terminaison en « i ». Nous trouvons la graphie רומא dans le Sefer Hamakabim (1,1,12) et je crois aussi dans ‘Hazal -à vérifier.]
Même R. Haim Kanievsky (grand prohibiteur de prénoms et qui est l’instigateur essentiel de ces nouvelles « Halakhot ») reconnait la validité du prénom Alexander (cf. Vyikarei Shemo beIsrael -Lévy- éd. 2017, 3ème partie, p.109 et 1ère partie, p.371)
On souligne aussi (Vyikarei Shemo beIsrael 1ère partie, p.371) la signification positive (en grec) de ce prénom, voulant dire « celui qui apporte son aide » מושיט עזרה .
Je ne sais pas d’où il tient cela, en principe, étymologiquement du moins, en grec, Alexandros veut dire celui qui défend les hommes.
Toujours est-il que la signification est tout de même positive.
D’autres significations ont été avancées, comme dans le Sefer Hamaarikh (sv. Alexander) pour qui ce prénom signifie [elle a] « changé d’homme » (de mari).
Expliquant qu’Alexandre ne pouvait être le fils de Philippe qui était parti en guerre, ce dernier l’aurait donc nommé ainsi pour indiquer son origine bâtarde (pour les curieux, on nous y livre aussi l’identité de son père biologique).
L’idée selon laquelle Alexandre était un « Mamzer » se trouvait déjà dans le Yossifon (§6) où l’on apprend aussi qu’il ne ressemblait physiquement à aucun de ses parents, qu’il avait les cheveux comme ceux du lion (=blond/châtain ?), qu’il avait de grands yeux, l’un noir et l’autre bleu, de grandes dents et la voix d’un taureau ( !).
Cette légende (sur la Mamzérout) est dénoncée par Shir sans son Erekh Milin (Prague 1852, p.66) pour qui la signification d’Alexandre est (toujours liée à défendre et homme et signifie) l’homme protégé (par le Ciel). (et redevient donc positive.)
Beshaa Tova et Mazal Tov.