Question
Bonjour Rav. Je suis Bahour Yechiva et j'ai des amis (qui ne sont pas des bahourim) qui me disent qu'ils n'ont pas d'envie ni de plaisir à étudier une guemara ! Ils m'ont demandé comment moi je faisais !
Je ne sais pas comment leur répondre exactement ! Ma question est donc : d'où vient ce plaisir et comment l'acquiert-on ?
Réponse
Dans un de ses chefs-d’œuvre, le roi Chlomo compare l’acquisition de la Torah à l’acquisition d’argent (ou d’autres biens de ce monde) : « Oui, si tu appelles la sagesse, et si tu élèves ta voix vers l'intelligence, si tu la cherches comme l'argent, si tu la poursuis comme un trésor, alors tu comprendras la crainte de D-ieu, et tu trouveras la connaissance de D-ieu », (Michlé, 2, 4).
Le père qui amène son fils chez le médecin parce qu’il n’a ni envie ni plaisir de manger (ou de gagner de l’argent pour sa vie) etc. : que fait-on ? On vérifie ce qui ne va pas.
A) Méconnaît-il le bienfait de la nourriture ? Le médecin l’instruit de son importance, expliquant comment fonctionne (ou ne fonctionne pas) un corps sans nourriture et comment avec nourriture.
B) A chaque repas l’atmosphère dans sa maison est malsaine, à cause de bagarres ou à cause de la chaleur ou du froid etc. ? On crée une atmosphère agréable pendant le repas, avec éventuellement de la musique etc.
C) Il a une maladie dans d’estomac ou dans la bouche ? On le soigne.
D) Il n’a pas de temps pour manger parce qu’il est accro à l’internet, ou le fait de manger ne l’intéresse pas car il est addict aux drogues etc. ? On soigne son addiction.
E) Ses parents n’ont pas le droit de manger du sel, des condiments, et on lui a toujours proposé des plats non assaisonnés et sans gout ? On lui cuisine un plat bien assaisonné et succulent. Ou, on le séduit pour qu’il mange en proposant de l’argent ou de le mettre en valeur.
Ainsi agit-on pour l’acquisition de la Torah.
A) Il méconnaît le bienfait de la Torah ? On l’instruit de son importance, expliquant comment fonctionne (ou ne fonctionne pas) une âme sans Torah et comment avec Torah. On lui enseigne les paroles des sages de l’importance de l’étude et sa valeur (il y a de nombreuses passages dans le Talmud, Sanhedrin etc.; certaines sont rapportées dans le livre du Hafets Haim Chaar HaTorah), on lui explique les défauts d’une éducation sans la Thora et les avantages avec la Torah.
B) Dans sa jeunesse, à chaque étude il y avait une atmosphère malsaine à cause de bagarres avec son père ou son prof, ou autre raison ? On crée une atmosphère agréable pendant l’étude, avec éventuellement de la musique etc.
c) Il a un problème dans sa Emouna ou il a sali son âme avec de la nourriture pas cacher ou autres avérot ? On lui explique les bases de la Emouna et sa justification (c’est parfois un grand chapitre…), et on lui demande de s’arrêter de fauter.
D) Il n’a pas de temps pour l’étude parce qu’il est accro à l’internet ou addict aux péchés et films pas cacher ? On soigne ses addictions.
E) L’enseignement de ses parents ou ses professeurs étaient sans bon sens, incompréhensible pour lui, illogique ou enfantin ? On lui enseigne avec gout, avec intelligence, afin qu’il sente le sucre de la Torah. Ou, on le séduit en lui proposant des bénéfices dans ce monde, de l’honneur, car les gens respectent les sages, les connaisseurs de la Torah (voir Rambam, Techouva, chapitre 10).