Laissons de côté le fait que la massoret ne soit pas vraiment la seule preuve, pour souligner qu'une autre de vos prémisses est erronée;
Vous écrivez:
Citation:
Je sais a quel point la torah et le judaisme ont en aversion ... les autres religions et les regardent avec plus ou moins de degout.
C'est une erreur (malheureusement très classique) que de considérer que la Torah regarderait "avec dégoût" les fidèles des autres religions.
J'ai déjà entendu des juifs tenir des propos similaires, ressentant un certain dégoût du "goy" que l'on croise dans la rue.
C'est une grave erreur, cette xénophobie n'a rien à voir avec D.ieu qui aime tous les êtres humains, c'est le péché qu'Il n'aime pas.
La notion de dégoût est prohibée
explicitement par la Torah, voyez le
Deutéronome (Dvarim XXIII, 8) "
Lo Tetaev édomi ki a'hikha hou..." qui signifie "n'éprouve pas de dégoût/ n'aie pas en horreur l'édomite car c'est ton frère".
Le
Talmud (Sanhedrin 37a) explique que D.ieu a préféré créer Adam et Ève seuls (alors qu'il leur aurait été certainement plus agréable d'avoir un peu plus de compagnie) afin que l'on ne puisse jamais dire "ma race est plus pure que la tienne" (Aba gadol meavikha), c'est-à-dire: pour éviter le racisme.
A ceux qui objecteront que l'on constate qu'il y a des racistes malgré tout, nous rétorquerons qu'il faut alors s'imaginer ce que cela aurait été s'il y avait eu différentes familles/races dès le départ !
Bref, contrairement à ce que vous pensez, la Torah s'oppose au racisme et le condamne.
Ce qui est tenu en horreur par la Torah c'est l'idolâtrie, pas les autres religions, nuance.
L'idolâtrie n'est pas "simplement une autre religion", c'est l'apologie du crime.
L'idolâtrie que la Torah condamne si sévèrement, c'est une "religion" qui permet à ses fidèles de transgresser les bases de l'humanisme, comme permettre l'assassinat ou l'adultère.
Voyez dans la Bible, mais aussi dans les livres d'histoire, ce qu'était le culte de Baal ou de Dagon et autres idolâtries, il y avait des sacrifices humains, souvent des sacrifices d'enfants qui étaient brûlés vifs et ainsi offerts à leur(s) dieu(x).
Le combat d'Avraham n'était pas pour asseoir la suprématie du D.ieu de la synagogue, ni du D.ieu des juifs, l'une comme les autres n'existaient pas. Avraham s'est battu pour le D.ieu unique, pour le monothéisme, contre la Avoda Zara, contre le polythéisme qui se voulait sélectif quant aux interdits moraux.
Considérer qu'il y a plusieurs dieux revient à répartir les royaumes, il y a le dieu des plantes, celui de l'argent, celui du sang, celui des animaux etc.
Ainsi, si l'un d'eux prohibe formellement le vol et l'adultère, il permettra en parallèle l'assassinat (en certaines conditions) car cela ne "relève pas de son domaine d'intérêt", ou inversement, l'effusion de sang sera interdite mais l'inceste encouragé...
Voilà en quoi la démarche d'Avraham était louable, il vénérait un D.ieu unique qui gère tout, qui s’intéresse à tout, qui ne tolère aucun écart condamnable par la morale, de telle sorte qu'accepter le monothéisme signifiait accepter de vivre selon la morale, c'est pourquoi ses contemporains étaient "dérangés" par ses vues théologiques, car elles remettaient en question tout idolâtre normalement constitué en éveillant sa conscience et il était difficile de la taire de force, c'est pourquoi certains ont opté pour s'en prendre directement à la personne - à Avraham.
Ainsi, toute religion qui imposerait le respect des lois dites noa'hides, serait considérée avec bienveillance et respect par la Torah et le judaïsme.