Si un ustensile a servi à un usage carné depuis moins de vingt quatre heures, le goût imbibé dans cet ustensile est encore frais. Il est donc interdit d'y cuire un aliment lacté, auquel cas le tout devient immédiatement interdit à la consommation.
Cependant, il est permis d'y cuire un aliment neutre dans le but de le consommer avec un produit lacté car il s'agit là d’un goût second :
L'aliment carné est absorbé par les parois de l'ustensile au cours de la première cuisson1.
L'ustensile retransmet le goût absorbé vers l'aliment neutre lors de la deuxième cuisson.
Ainsi, bien que le goût soit encore frais, (car il provient d'une deuxième cuisson effectuée au cours des vingt quatre heures qui suivent la première cuisson), il est relativement faible. Or, nos sages statuent qu'un goût édulcoré n'a plus la capacité d'être transmis à un autre aliment.
En revanche, nombreux sont les décisionnaires qui interdisenta prioriune telle cuisson selon l'avis de Maran. Ils ne permettent de le consommer avec un produit lacté que si cet aliment neutre a déjà été cuit dans un récipient carné, mais interdisent de le cuire avec l'intention de le consommer avec un mets lacté.
Néanmoins, les décisionnaires moins rigoureux objectent que le Beit Yossef même mentionne cette permissiona priori.Ainsi, il est permis pour les Séfarades selon la stricte loi, de cuire un aliment neutre dans un ustensile imbibé d'un goût frais, dans le but de le consommer avec un aliment de nature différente .
Le Ramah, plus rigoureux, soutient que la coutume est d'interdirea prioride consommer un aliment neutre avec un aliment carné même s'il a déjà été cuit dans un ustensile à usage lacté. C’est seulement s'il a été mélangé par inadvertance que le tout sera permis.
Tout ceci s’applique seulement si l'ustensile est parfaitement propre.
Le cas échéant, il ne s'agit plus d'un goût second, mais bien d'un goût premier. Il est alors nécessaire que l'aliment neutre soit soixante fois supérieur aux résidus pour le permettrea posteriori,s'il a été cuit au cours d'une seconde cuisson avec du lait.
En conclusion, le four étant souvent sali par les résidus et éclaboussures, il convient de se montrer rigoureux et ne pas consommer ce gâteau avec des aliments lactés, selon l'ensemble des avis.
NB: Si vous avezLes Fondements de la Cacherout,regardez les pages 408-411.