Citation:
Selon nos sources (Pirkei Avot etc) on ne doit vivre que dans un endroit de tora, de voisins tsadikim etc...
En France ou l'on vit parmi les goyim, et l'on ne vit pas avec (ou sur..) ses voisins, la question a moins de pertinence.
En Israël en revanche, les enfants parlent naturellement avec les enfants des voisins, ou jouent dans la cour de l'immeuble avec eux et il est a peu près impossible d'empêcher cela, au risque de braquer les enfants qui ne comprendraient pas.
La vie parmi les orthodoxes fait que les enfants sont plus choqués lorsqu'ils voient une réalité qui dénote au risque d'être déstabilisés, mais cet argument est moins vrai aujourd'hui lorsqu'on sait que même dans Bnei Brak se baladent régulièrement des personnes non tsnouot etc...
J'aimerais donc savoir si l'avis consensuel et incontesté de notre Tora est bien celui qui dit qu'un orthodoxe doit vivre parmi les orthodoxes (sauf exception).
Cela réduirait donc les possibilités pour un orthodoxe, qui ne devrai vivre qu'a Bnei Brak, modiin ilit, betar ilit, certains quartiers de Jerusalem etc...
Vous soulignez qu’il y a un problème à vivre chez les Frum car
« La vie parmi les orthodoxes fait que les enfants sont plus choqués lorsqu'ils voient une réalité qui dénote au risque d'être déstabilisés »,
et qu’il y a aussi un problème à vivre chez le Frei car
« on ne doit vivre que dans un endroit de torah, de voisins tsadikim »
et
« En Israël… les enfants parlent naturellement avec les enfants des voisins, ou jouent dans la cour de l'immeuble avec eux et il est a peu près impossible d'empêcher cela, au risque de braquer les enfants qui ne comprendraient pas. »
Votre question ne concerne donc que celui qui doit rester habiter en Israël et je comprends que c’est votre cas.
Il est vrai qu’une fois qu’on s’est installé en Israël, il n’est pas évident sur le plan Halakhique de faire sa « Yerida »
(Halakhiquement parlant, il vaut mieux réfléchir avant de faire la Aliya plutôt que de la faire tête baissée et de faire la Yerida 3 ans après. D’aucuns pourraient se dire qu’ils auraient au moins essayé, mais l’interdit de « quitter » Israël étant beaucoup plus établi que l’obligation d’aller y résider, il est préférable, même du point de vue de la Halakha, de réfléchir avant d’agir).
Sauf si c’est nécessaire pour étudier la Torah ou la pratiquer, et cela inclut une éventuelle incapacité à éduquer ses enfants dans les voies de la Torah et des Midot en Israël, dans ce cas, il est légitime de faire sa Yerida temporairement.
[Cher lecteur, calmez-vous. Relisez-moi calmement, vous verrez, je ne dis pas qu’il est impossible d’éduquer ses enfants dans les voies de la Torah en habitant en Israël, allons ! Je dis seulement que dans un hypothétique cas où une personne précise ne pourrait éduquer ses enfants dans la Torah si elle reste en Israël, alors elle devrait faire une Yerida temporaire afin d’éduquer convenablement ses enfants dans la Torah, les Mitsvot et les Midot Tovot, puis retourner en Erets Israel une fois cela accompli et ses enfants hors de danger.]
Il y a en Israël des quartiers de Jérusalem de type plus « ouvert/‘houtsnik », comme Har Nof, qui correspondent mieux à certains et sont un bon compromis entre Méa Shearim/Bnei Brak/Kiriat Sefer d’un côté, et ‘Houlon/Kfar Saba/Eilat de l’autre.
Et notez qu’à Bnei Brak aussi il faut surveiller les fréquentations de ses enfants, moins qu’ailleurs, mais quand même.
Autre chose : Habiter Bimkom Torah n’est pas « que » pour les enfants, pour les parents aussi c’est important.
A la différence que les parents sont parfois moins influençables et ils peuvent mieux se protéger en multipliant l’étude du Moussar et en étant investis eux-mêmes dans le Zikouy Harabim.
Je pense par exemple au Rav Grossman de Migdal Haémek, il y est arrivé en 1968, ça n’était pas vraiment un Makom Torah.
On peut aussi, bien sûr, mentionner les Shli’him ‘Habad dans le monde, qui habitent souvent des endroits qui sont tout sauf un Makom Torah.
Donc celui qui se retrouve dans un environnement dépourvu de Torah, doit savoir être lui-même un moteur de Torah pour sa famille et les gens alentours.
Mais on ne peut pas dire que «
l'avis consensuel et incontesté de notre Torah est qu'un orthodoxe doit vivre parmi les orthodoxes » sans y apporter de nuance.
Il y a parfois tout de même une nécessité, si ce n’est de vivre parmi les orthodoxes, mais de vivre parmi les juifs ou à proximité d’une communauté, voyez ce que j’ai écrit à ce sujet ici :
https://www.techouvot.com/viewtopic.php?p=56564#56564