Citation:
1. tout d'abord, je pensais que mazikim et shedim ne désignaient pas la même chose, or c'est un amalgame qui est souvent fait. N'est ce pas deux choses différentes ?
Oui, en réalité, comme l’amalgame est plus que classique, on ne distingue plus trop entre les deux.
Citation:
2. Comme j'ai pu le voir il n'y a pas de réponse absolue quant à leur existence. En supposant qu'ils n'existent pas en tant que "démons", pourriez vous me rediriger vers des textes qui expliqueraient rationnellement le passage de la gmara que j'ai cité plus haut ? (Ce qui m'intrigue c'est qu'il est très technique en donnant des conseils pratiques etc)
Je ne sais pas de quel texte vous parlez, il y en a plusieurs dans Brakhot Daf 6a qui traitent des Mazikin.
De manière très générale, voyez le
Méiri un peu avant dans
Brakhot Daf 4b que ces « Mazikin » sont les « Déot Kozvot ».
D’autres, plus récents, expliquent que les Mazikin sont les microbes.
La Gmara dit qu’ils sont invisibles mais que si l’homme les voyait, ça serait cauchemardesque, qu’il y en a des myriades tout autour de nous
(cette information à elle seule semble indiquer leur taille minuscule, sans quoi il ne pourrait pas y en avoir autant « autour de chacun » comme dit le texte), etc.
On m’a dit que
Rav Brand de Sarcelles explique ainsi les Mazikin (qu’il s’agit des microbes).
Mais comme vous précisez par la suite qu’il s’agit de « conseils pratiques », je crois que vous parlez de la chatte noire et Cie.
Il semble évident
(au moins pour ceux qui s’inscrivent dans l’école des sceptiques) qu’il faille y voir des Remazim à d’autres notions, comme dans beaucoup de Agadot.
Je n’ai pas un sefer à vous conseiller qui expliquerait ce passage de manière à vous satisfaire pleinement, mais la compréhension qui découle de plusieurs Mefarshim sur d’autres passages, nous permet de deviner ce qu’ils diraient ici.
C’est en étudiant les commentaires sur ces autres passages que vous relativiserez la difficulté qui vous semble habiter celui-ci.
Même à travers les Piroushim sur d’autres Agadot
(ne mentionnant pas les Shédim) vous apprendrez à interpréter le langage des ‘Hazal et vous verrez que ce passage ne comporte pas forcément une difficulté majeure.
Depuis que les yeshivot ont abandonné l’étude des Agadot, il y a [de moins en moins de rabbanim qui savent les comprendre et] de plus en plus de gens qui ignorent totalement ce qu’écrivent les Rishonim à ce sujet et la lecture qu’ils avaient des textes Agadiques.
Et c’est lourd de conséquences, très lourd même.
Surtout sur les Hashkafot et indirectement sur les Halakhot.
J’avais commencé à écrire un livre sur ce sujet, hélas, j’ai dû le mettre en stand-by pour différentes raisons depuis quelques années.
Après, il y a une autre idée, selon laquelle on peut dire qu’une partie des rabbins du Talmud croyait réellement aux Shédim (et une autre non), ce qui fait que certains Maamarim semblent parler des démons comme d’une réalité très pratique.
Je crois que c’est ce qui distingue la Shita du
Rambam de celle du
Méiri, bien que tous les commentateurs aient compris que ces deux rabbins se rejoignaient parfaitement sur le sujet.
Je pense au contraire qu’ils n’étaient pas d’accord.
Mais c’est un autre débat…
De manière plus générale : que vous vous sentiez plus en phase avec les Rishonim qui ne croyaient pas aux Shédim, ou au contraire avec les Rishonim qui y croyaient, il est capital de comprendre qu’en aucun cas les Shédim sont supposés occuper une part importante de notre vie ou de notre Avodat Hashem.
Les Mistvot et le Shoul’han Aroukh ne tournent pas autour des Shédim et n’en dépendent pas.
Se focaliser dessus ne peut être qu’un piège du Yetser Hara,
la Avodat Hashem c’est l’étude du Talmud, la pratique des Mitsvot et le Tikoun Hamidot sincère.