Le premier point à clarifier, c'est de vérifier si l'on a fait tout ce qui était possible selon nos capacités, car il faut toujours réalIser que "Lo Alécha Hamelachah Ligmor", il n'est exigigé de nous d'atteindre le sommet ! Par contre ce qui est exigible, c'est de faire tous les efforts possibles pour y arriver. Tant que l'on avance, il faut sentir la satisfaction du progrès.
Et si l'on se désespère, ce n'est qu'un moyen pour le Yetser Hara d'arriver à ses fins. Le Yiousch n'est que Atsath Hayetser.
Deuxième point : à quel niveau suis-je en vérité ?
Question difficile à répondre. Mais une chose est certaine, si je suis confronté au Yetser Hara dans les mêmes conditions où j'ai chuté par le passé, et que je réussis à le vaincre cette fois-ci, j'ai une preuve de mon niveau. Ceci-dit, à condition par exemple que tout s'est passé en privé, car si c'était public, peut-être que ma victoire résulte aussi de la présence de gens devant lesquels j'aurai eu honte de transgresser !
Troisième point : Pour bien comprendre ce que je veux expliquer, il nous faut avoir à l'esprit l'image d'une guerre entre deux partis, A et B.
Tout ce qui se trouve derrière A est conquis. Tout ce qui se trouve derrière B reste à conquérir. Tout ce qui se trouve entre les deux est un "no man's land". C'est dans ce territoire qu'a lieu la guerre entre A et B.
Prenons un exemple : Il ne me viendrait pas à l'idée de consommer du porc, c'est de l'acquit, c'est dans le territoire derrière A. Il ne me viendrait non plus à l'esprit de m'en vouloir parce qu'une question de Tossefoth m'a gêné pendant ma Amidah au point de n'avoir pu me concentrer pendant plusieurs Berachoth. Malheureusement ce sont plutôt des bêtises qui viendront déranger ma Tefilah. Ceci est au-delà de ma Madréguah, derrière B.
Ma Madréguah se situe dans le "no man's land", là où ont lieu les batailles avec mon Yetser Harah.
Ce troisième point nous permet de vérifier notre véritable situation sur l'échelle de notre Aliyah. Et surtout de ne pas désespérer de n'avoir pas encore atteint de sommet.
Les balises dont vous parlez, ce sont ces petites victoires réelles dans le "no man's land", qui nous permettent de déplacer les lignes de confrontations pour faire en sorte que tel problème se trouve maintenant derrière nous et n'est plus du domaine de notre libre arbitre.
Il y a un quatrième point : Il est écrit : "Schéva Yipol Tsadik Vekam". Le juste tombe sept fois et (mais) il se lève !
Il est bien écrit "Tsadik", il ne s'agit pas du Rascha mais du Tsadik. Il arrive qu'il tombe et même à de maintes reprises, mais il est Tsadik parce qu'il se lève, encore et encore. Il ne tombe pas dans le piège du Yetser Hara qui veut le pousser au désespoir et il ne se laisse pas faire.
Dernière édition par Rabbin Marc Meyer le Ven 09 Novembre 2012, 13:16; édité 2 fois