Quelle pagaille familiale !
Il y a un élément qui m'échappe. Vous écrivez:
« Deuxième source d'étonnement, c'était la belle-sœur qui tenait la kala (avec la mère de la kala, bien sur) et non sa future belle-mère »
Vous dites que les deux femmes qui tenaient la kala étaient la belle-sœur et la mère de la kala, puis vous dites « et non sa future belle-mère ». Etant donné le 'herem de rabenou Guershom en vigueur, je ne vois pas qui est supposée être sa future belle-mère qui ne serait pas la mère de sa kala ?
Peut-être souhaitiez-vous dire « et non sa mère » à la place de « et non sa future belle-mère » ?
Ou alors dire « avec la mère du ‘hatan, bien sûr » à la place de « avec la mère de la kala, bien sûr » ?
Etrange.
Mais bon, ce n'est pas grave si je n'arrive pas à bien comprendre jusqu'au bout, les histoires de famille, c'est toujours compliqué...
Venons-en au fait - à défaut d'en venir au faîte et ne parlons pas spécifiquement de cette fête, mais du seulement fait que dans tous les mariages, les mariés sont « encadrés » par deux gardes du corps.
Ce concept est appelé les « Shoushbinim ». Cest à l'origine une coutume plutôt ashkenaze que l'on retrouve dans le Rama (Y’’D §391, 3) qui écrit que le minhag « dans notre pays » est que deux hommes accompagnent le 'hatan sous la 'houpa.
L'idée est de donner une importance au 'hatan qui est comparé à un roi et comme le Tashbats katan (§465) l'écrit, on entoure ainsi le 'hatan à l'instar d'un roi accompagné de ses gardes.
Il n'est jusque-là question que d'accompagner le 'hatan, mais on ne parle pas de la kala.
Cependant, on trouve dans les a'haronim la même idée pour la kala, voir Kitsour Shoul’han Aroukh (§147, 5).
Et en effet, comme on vous l'a dit, l'habitude est que les deux accompagnatrices soient les épouses des deux accompagnateurs (cf. Shoul'han Haezer II, daf 31).
Il existe aussi un minhag selon lequel le 'hatan et la kala sont accompagnés chacun par leurs deux parents respectifs. C'est assez répandu aux Etats-Unis comme l'attestent des poskim américains (ou liés d'une quelconque manière aux USA) qui généralement s'y opposent lorsqu'ils sont d'obédience [ou à tendance] 'hassidique, par exemple le Rav Klein dans Mishné Halakhot (V, §247) et (IX, §287) ou le Rav Wozner dans Shevet Halévi (III, §187), le 'Hessed Yeoshoua (II, §33) et le Beèr Moshé (V, §165).
Il faut noter toutefois, que le Satmer Rouv ayant été questionné sur le sujet par Rav Stern (Beèr Moshé V, §165) aurait répondu que s'il ne s'agit pas de « changer » un minhag, mais que c'est l'habitude dans cette famille d'encadrer le marié par ses deux parents, il n'y a pas de raison d'interdire (et ce, tout 'hassidique qu'il était).
Il ne voyait donc pas de problème de tsniout à cela, malgré que le Taz (E’’H §65, sk.2) écrive que les hommes ne doivent pas accompagner la kala car des femmes le font et cela entraînerait des situations impudiques.
Quant à ce qu'on vous a dit qu'il faut obligatoirement que l'accompagnatrice soit l'épouse d'un des accompagnateurs, ça se retrouve dans le Shoul'han Haezer (II, daf 31) au nom du 'Hotam Kodesh (§10).
Il est vrai que l'on prend généralement les parents pour remplir le rôle des shoushbinim (les deux pères avec le 'hatan et les deux mères avec la kala), mais il n'y a pas « d'obligation » à ce niveau: le Or'hot 'Haim (éd. 'hevrat mekitsei nirdamim, hil. Kidoushin p.67) indique de choisir des sages en Torah.
Voir aussi le Levoushei Mordekhaï (§22) et le Mishné Halakhot (V, §247).
Il y a encore plusieurs règles que l'on observe concernant les shoushbinim, comme préférer qu'ils n'aient jamais divorcé auparavant, qu'ils aient des enfants, qu'elles ne soient pas enceintes, etc.
Je poste ce message sans me relire, malgré une longue interruption imposée en pleine rédaction, j'espère que ça ne sera pas trop décousu.