Il n'y a aucune preuve à amener des chanteurs et acteurs israéliens, car il arrive parfois que certains d'entre eux ne soient pas tout à fait pointilleux sur le respect de la halakha.
Ce que font ces israéliens dont vous parlez n'est pas respectueux de la halakha sur ce point. Il est interdit de dire Elo-him sans raison en parlant de D.ieu.
Voir Shout Harivash (§408) et Mishné Lemelekh (brakhot I, 15).
Là où la question se pose, c'est dans le cadre d'une drasha, d'un dvar torah, ou en citant un verset ou une partie d'un verset, ou encore en lisant la gmara ou un midrash où le nom de D.ieu apparaît:
Au niveau des sources halakhiques, il semblerait qu'il soit autorisé de prononcer les noms divins du type E.l, E.lohim, Sha.day, Ado.nay... dans le cadre du limoud, mais pas le tétragramme ni le nom composé de ses deux premières lettres (youd ké).
Voir à ce sujet le Shout Torah Lishma (§496) qui le prouve d'une mishna du 4ème chapitre de Shvouot et qui explique la raison de cette distinction.
Voir aussi de nombreux matirim:
Shéilat Yaabets (I, §81)
Nefesh 'Haya Margulies (§215)(dans le livre c'est imprimé sous le siman 214)
Shout Mayim Haim Rapaport (o"h §22)
'Hessed Laalafim (§215, 7) et Pélé Yoets (Shem Shamayim)
Shout Maharil Diskin (Kountras A'haron §104)
Shoel Oumeshiv (I, III, §53)
Kaf Ha'haim (o"h §215, 17)
'Hidoushei R. Eliahou Gutmacher (brakhot 6a)
Torat Haim Sofer (215, 5)
Tsour Yaakov (I, §183)
Yossef Omets (§349)
Kitsour Shla (82a)
Mishna Broura (§215, sk.14)
Torat Yekoutiel (Rosenberger) (I, §33)
'Havot Daat (y"d §110, dinei sfek sfeika sk.20)
Avraham Ezkor (Hé, §22)
Hitorerout Tshouva (I, §54)
Daat Torah (§215)
Pri Megadim (Eshel Avraham §215, sk.5)
'Hayei Adam (§5, 2)
Zakhor Leyits'hak (§64)
Or Letsion (II, §14, 34)
Yabia Omer (III, §14)
Birkei yossef (o"h §215, 4 et 5) et Ma'hzik Brakha (§215, 1)
Min'hat Moshé (o"h §6)
Béer Moshé (III, §41)
Et la liste est encore longue.
Voir à ce sujet aussi :
le Tsits Eliezer (XIII, 1)
le Mishné Halakhot (IV, §27)
et Igrot Moshé (o"h II, §56) qui n'autorise à dire le nom de D.ieu dans le cadre du limoud que s'il y a un verset entier.
C'est aussi l'opinion du Taharat Hamayim (Hé, 86) qui interdit lorsqu'il n'y a qu'un bout du passouk.
Il y a encore énormément de poskim qui discutent de ce sujet.
Certains autorisent même le demi-passouk comme le Shéilat Yaabets (I, §81), le 'Hayei Adam (§5, 2) et le Or Letsion (II, §14, 34), ce dernier précisant tout de même qu'il sera nécessaire que ce morceau de passouk ait un sens à lui seul.
Mais il faut savoir que même si au niveau des sources talmudiques cela semble autorisé, de nombreux poskim s'en gardaient et le déconseillaient, voir:
Aroukh Hashoul'han (o"h §215, 2)
Ikarei Hadat (§5, 21)
Avnei Zikaron (II, §26, 6)
Zikhronot Eliahou (Mani) (Mem, 1)
Tashbats Katan (§419)
et le plus connu parmi les récents a'haronim, le Steipler, qui disait "hashem" même lorsqu'il rencontrait un passouk entier dans la gmara. voir Or'hot rabénou (I, p. 240) et Kraïna Deïgarta (I, §132).
Plus encore, je me souviens lorsque j'étais à la Yeshiva, lorsqu'on avait étudié massekhet Sanhedrin, il y avait un papier affiché au nom du Steipler indiquant de dire Elokim même lorsqu'on parle des juges (!).
Le Rav Elyashiv aussi ne disait pas Ado-nay en lisant un verset dans la gmara (cf. ses Shiourim sur Brakhot p.634)
Enfin, je précise que même pour les matirim, il n'est question que de citer un passouk dans le cadre du limoud, voire un demi-passouk selon certains, mais s'il s'agît d'une brakha, la majeure partie des poskim interdit de prononcer le nom de D.ieu dans le cadre d'une bénédiction citée dans la gmara.
Voir Maguen Avraham, Mishna Broura et Shaarei tshouva (o"h §215).
Même si certains l'autorisent (Yaabets et 'Havot Daat op cit.)
En conclusion:
Il ne faut pas dire Elo-him en parlant de D.ieu, sauf si c'est dans le cadre du limoud (/drasha etc.) où de nombreux rabanim le permettent, tant que ce n'est pas une bénédiction qui est citée, mais bien un verset ou une partie de verset qui a un sens à elle-même.