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Comment la torah demande de se comporter vis à vis de l’écologie et en particulier des problématiques de réchauffement climatique ?
A quel point dans le comportement au quotidien il faut l’intégrer ? Est ce une mitzva d’acheter une voiture électrique (plutôt qu’à essence), de consommer moins de viande (je ne parle pas ici de problématique de souffrance animale spécisme ou autre - encore que c’est aussi un sujet - mais de l’impact sur le climat) etc ?
La difficulté est qu’on a affaire à qqchose de lointain, mon comportement n’a en fait presque aucun impact réel à mon échelle, mais d’un autre côté chacun n’est il pas censé faire un effort à son échelle devant un phénomène qui d’après ce qui semble être un consensus scientifique pourrait détruire des (centaines de?) millions de vie à long terme ? Et à quel point (par exemple quand ça engendre une perte ou un manque à gagner…)
J’ai l’impression que c’est un sujet qui n’est pas vraiment abordé dans le monde juif (froum) alors que dans le monde goy pour le coup ça prend de l’ampleur.
Difficile de parler sur ces exemples précis, encore faudrait-il être assuré que la voiture électrique serait meilleure chose pour l’écologie -ou plutôt : pour la nature.
La Torah nous demande de nous soucier de préserver la nature et le monde, mais ça ne fait pas l’objet d’une Mitsva spécifique, c-à-d qu’on ne peut pas statuer sur un geste précis en parlant de Aveira ou de Mitsva. Les Sages dans le Midrash
Kohélet Raba (VII, 13) mettent dans la bouche de D.ieu s’adressant à Adam la phrase suivante : כל מה שבראתי בשבילך בראתי, תן דעתך שלא תקלקל ותחריב את עולמי
« Tout ce que j’ai créé, c’est pour toi (te servir) que je l’ai créé, prend garde de ne pas abimer ni détruire mon monde ».
Celui qui va arracher bêtement une feuille d’un arbre, en passant, sans réfléchir, abime le monde.
C’est répréhensible, mais on ne peut pas parler de Aveira.
Ce n’est pas bien, c’est tout.
On ne va pas juger un acte isolé, mais c’est une mauvaise conduite car si tout le monde l’imitait, ça n’irait pas.
De là à parler de Mitsva de changer de voiture pour passer à l’électrique, dur dur.
En réalité, la voiture électrique nécessite aussi des ressources naturelles qui créent énormément de déchets, ça ne pollue pas de la même manière que la voiture à essence ou diesel, mais ça pollue énormément.
Le téléphone portable aussi pollue énormément pour sa création et pour son importation.
Si l’on s’interdit tout ce qui participe à la pollution, il va falloir se passer de montre, de lunettes, de téléphone, de stylo, d’ordinateur, de voiture (même électrique), d’électricité, etc. etc. et ne manger que les légumes qui pousseraient dans notre potager.
Par contre, il ne faut pas exagérer.
Ce qui est considéré « exagéré » n’est pas défini par la lettre de la loi, on n’indique pas quelle voiture il faut acheter, il n’y a pas de critères (crit’air) définis, il faut juste respecter l’idée « prend garde de ne pas abimer ni détruire mon monde » et cette idée implique parfois quelques renoncements.
Si on pouvait définir scientifiquement que tel ou tel geste serait réellement dangereux pour la nature, oui, on pourrait donner une liste de Halakhot sur le sujet, mais généralement, c’est de la politique et du business plutôt que de la science qui dicte les décisions gouvernementales.
Celui qui jette sa bouteille en plastique dans une rivière n’agit pas bien, il ne va pas tuer grand monde par son geste isolé, mais si tout le monde agit comme lui, c’est la catastrophe. Donc il faut savoir se montrer responsable.
Citation:
J’ai l’impression que c’est un sujet qui n’est pas vraiment abordé dans le monde juif (froum) alors que dans le monde goy pour le coup ça prend de l’ampleur.
Il ne peut pas y avoir de Halakhot sur le sujet, à moins d’avoir le Grand Sanhedrin de Lishkat Hagazit (ou un consensus général de tous les rabbanim -faudra se lever tôt) qui édicte une Takana pour qu’elle soit religieusement contraignante. Alors qu’un gouvernement peut prendre une décision arbitraire et interdire tel produit etc. en estimant que ça serait bénéfique pour la planète.
En attendant, chaque juif est aussi citoyen de son pays et est astreint aux lois locales, donc pas de souci.