Le Me‘habèr écrit (Choul‘han ‘aroukh, ‘Hochèn michpat, siman 409, halakha 3) :
« Il est interdit d’élever un chien méchant sans qu’il soit attaché avec des chaînes en fer. Si cependant l’on réside dans une ville où habitent des gens susceptibles de nous faire du mal, on peut élever un tel chien à condition de le tenir attaché pendant la journée. »
Le Rama complète cette halakha : Etant donné que, de nos jours, nous habitons parmi des gens malveillants, nous pouvons nous considérer comme étant en danger permanent. Il est permis, par conséquent, d’élever un chien méchant à la condition de le tenir attaché avec des chaînes en fer pendant la journée.
La source de cette halakha est dans la Guemara (Baba Qama 15b, 79b et 83a).
Le Choul‘han ‘aroukh ne propose pas de définition du « chien méchant ».
On trouve cependant une définition dans le Yam chel Chelomo (pérèq 7, siman 45) : Est à considérer comme « méchant » tout chien qui aboie à la vue d’inconnus. Il déduit cette définition de la raison donnée par la Guemara Baba Qama : On ne doit pas élever de chien considéré comme méchant, car ses aboiements sont susceptibles d’effrayer des femmes enceintes et de provoquer des fausses couches. Il conclut en recommandant aux gens craignant Hachem de n’élever que des chiens de compagnie ou des chiens inoffensifs.
La raison pour laquelle on exige des chaînes en fer est qu’elles se remarquent de loin, de sorte que les gens, sachant que le chien est attaché, ne prendront pas peur.
Toutefois, la solution consistant à tenir captif un chien méchant ne dispense nullement de réparer le préjudice causé aux voisins par ses aboiements. Ceux-ci, si le dommage est important (Exemple : incommodités pendant la nuit) peuvent exiger, par l’intermédiaire du Beith din, que le propriétaire se sépare de sa bête.
Le Tora Temima (sous Devarim 22,8), ainsi que le Rav Ya‘aqov Emden sont d’avis qu’il est interdit de posséder tout chien, même inoffensif. Le Torah Temima s’appuie en cela sur le Rambam, lequel rapporte l’interdiction d’élever un chien sans préciser s’il s’agit d’un chien méchant ou non (Hilkhoth Nizqei mamon, 5, 9)
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Le Hagaoth Maïmonid, dans le onzième chapitre des Hilkhoth rotséa‘h (oth 3) s’oppose à cette déduction du Rambam. La plupart des Richonim, ainsi que le Tour et le Beith Yossef, sont d’avis que l’interdiction de posséder un chien ne s’applique qu’à un chien méchant.
Conclusion : Il est permis d’élever un chien. Mais les mesures à prendre pour le garder seront différentes suivant son caractère.