Citation:
J'ai lu il y a quelques temps dans un livre de Yechayaou Leibowitz (vous n'allez pas forcément aimer la source mais il disait l'avoir vu quelque part ce n'est pas son idée) que les prénoms les plus populaires à l'époque des Tanaïm seraient Eliezer et Yehoshua, pour éviter justement d'appeler ses enfants Avraham et Poche, deux figures fondatrices du peuple juif car cela aurait été perçu comme prétentieux. On nommait donc d'après les plus grands élèves de ces deux personnages, mais on évitait de les nommer d'après leurs propres noms.
Je vous cite :
Citation:
Yechayaou Leibowitz (vous n'allez pas forcément aimer la source mais il disait l'avoir vu quelque part ce n'est pas son idée
Le fait que ce ne soit pas de lui n’indique pas que celui qui en est à l’origine soit plus « Kasher ».
Mais je n’ai pas de souci avec ça, je peux m’intéresser à l’idée pour ce qu’elle vaut, sans me baser sur son auteur.
Citation:
J'ai lu … dans un livre de Yechayaou Leibowitz … que les prénoms les plus populaires à l'époque des Tanaïm seraient Eliezer et Yehoshua…
Je veux bien, mais nul besoin d’être un talmudiste confirmé pour savoir que c’est faux.
A moins de commettre l’erreur digne d’un débutant et de confondre
Eliezer et
Elazar, il n’y a pas tant que ça de rabbins du Talmud prénommés Eliezer.
Le Seder hadorot en a trouvé TROIS. Il y a les fils de : Hourkenos (=R.E. Hagadol), de Yaakov et de Tsadok.
C’est le prénom Elazar, qui n’a RIEN à voir avec Eliezer, qui est très en vogue parmi les Sages du Talmud. Ouvrez un
Seder Hadorot (tome 2) pour vous en convaincre.
Pour Yehoshoua, il est vrai qu’il y en a beaucoup, mais ce n’est pas du tout le prénom le plus répandu.
Yehouda l’est beaucoup plus par exemple.
Si en cherchant bien on peut trouver une quarantaine de Yehoshoua, il y aura encore plus de Shmouel, quelques 80 ou 90 Shimon
(soit deux fois plus que Yehoshoua !), et il doit y avoir TROIS fois plus de Yehouda que de Yehoshoua ! (près de 140 Yehouda)…
Les prénoms les plus populaires n’étaient donc assurément pas Eliezer et Yehoshoua.
Même en imaginant qu’il faille se concentrer uniquement sur la période Tanaïm et non Amoraïm (-mais pourquoi ?), ça ne marche pas.
Êtes-vous sûr que c’est bien
Leibowitz qui écrivait ça, et qu’il ne s’en moquait pas ?
On peut reprocher beaucoup de choses à
Yeshayahu Leibowitz, mais pas d’être Am Haarets à ce point.
N’importe quel universitaire peut rapidement se rendre compte qu’il n’y a pas beaucoup d’Eliezer.
Et confondre Eliezer et Elazar serait très étonnant de sa part.
Citation:
pour éviter justement d'appeler ses enfants Avraham et Poche
Pour ceux qui ne connaissent pas Poche, vous découvrirez son identité par déduction, si Eliezer était l’élève d’Avraham, de qui Yehoshoua était-il l’élève ?...
Et voilà, nous y sommes, vous voici avec l’information en poche.
Citation:
pour éviter justement d'appeler ses enfants Avraham et Poche, deux figures fondatrices du peuple juif car cela aurait été perçu comme prétentieux. On nommait donc d'après les plus grands élèves de ces deux personnages, mais on évitait de les nommer d'après leurs propres noms.
L’idée elle-même, dire qu’ils voulaient éviter de paraître prétentieux en étant nommé par ces prénoms, est une idée qui existe.
Le
Rabbi de Klausenburg en parle dans son
Shout Divrei Yatsiv (E’’H, §100, 8) et -il ne devait pas le savoir- il a été devancé en cela par
Shir dans son
Toldot Rabbi Nathan (auteur du Aroukh) (Varsovie 1913, note 25, p.45) et c’était déjà imprimé par ses soins dans
Bikourei Haétim (1830, p.26).
(J’en parle dans le livre que j’ai B’’H terminé et qui sera bientôt imprimé je l’espère, la balle est dans le camps de l'imprimeur).
Mais en quoi et pourquoi cela les aurait-il poussés à choisir précisément les noms de leurs deux élèves ?
L’aspect Svara est discutable et faible.
Quant à l’aspect factuel, comme dit plus haut, ça frise le ridicule.