Citation:
Lors d'un de vos (magnifiques) cours donné sur zoom, vous parlez entre autre de l'interdit du Rambam d'être rémunéré pour son limoud,
Oui, j’espère reprendre un jour ces cours du dimanche soir bez’’h, mais en ce moment c’est difficile.
Citation:
en disant que la seule mahloket avec les autres rishonim porte sur les rabanim ou les gens dits plus "productifs", à savoir: peuvent-ils être rémunérés malgré tout (ce qui est non selon le Rambam d'après vos dires) :
Je le formule autrement, mais on s’est compris.
L’idée est que le système du kolle est THEORIQUEMENT interdit par la halakha et a été autorisé tardivement en vertu de עת לעשות
Citation:
1. Pourriez-vous donner la source de ce Rambam (connu) ?
Il me semble l’avoir donnée, la voici à nouveau :
Piroush Hamishnayot Avot (IV, 5).
Voir aussi
Rambam Hil. Talmoud Torah (III, 10).
Citation:
2. Ce hilouk étudiant vs "gens productifs" (Rabanim de communauté, dayan etc.) que vous faites, pour dire que jamais la mahloket n'a eu lieu si ce n'est pour ces rabanim (où le Rambam malgré tout leur interdit toute rémunération) mais que pour un avreh basique, aucun rishon, même en dehors du Rambam, ne lui permettrait d'être rémunéré (si ce n'est avec le fameux "ete laasot lashem"), est-ce un diyouk des paroles de ces rishonim (qui ne parlent dans leur débat QUE des gens productifs) ou bien est-ce dit explicitement ?
Les Rishonim ne parlent que de ce type de rabbanim et les preuves qu’ils apportent ne concernent que ce type de rabbanim.
Et il faut savoir qu’il n’y avait PAS de kollelim à l’époque des Rishonim, ce qui indiquait déjà qu’ils ne parlaient que des rabbanim dits « productifs » car il n’y avait que cet enjeu, et le simple fait qu’il n’y avait pas de Kollelim laisse aussi deviner que c’était exclus.
Citation:
Parce que en dehors de ce ete laassot lashem, je ne l'ai jamais entendu
Je ne vous suis pas.
Votre phrase «
en dehors de ce ete laassot lashem, je ne l'ai jamais entendu » est antinomique.
Car si vous avez entendu «
ce ete laassot lashem », vous avez entendu ce dont on parle, il n’y a rien d’autre qui permette le Kollel.
Citation:
j'ai l'impression que même sans cela le olam hatorah se permet de payer au kollel sous pretexte que bon nombre pensent que la mahloket avec le Rambam ne porte pas nécessairement sur les gens productifs, mais aussi sur les lomdé torah, et que donc yesh lahem al mi lismoh.
Ce n’et qu’une impression, en réalité, le seul Heiter se base sur 'עת לעשות לה .
Mais nous parlons bien d’une personne rémunérée en tant qu’avrekh et qui ne donne pas de cours et qui n’est pas rabbin etc. Sans quoi, en effet, les autres Rishonim font office de source indépendante du 'עת לעשות לה.
Citation:
3. Quand vous ramenez votre avis et le temoignage de Rav Brandt pour expliquer que selon vous le ete laasot ashem est révolu, pour être plus clair : pourriez-vous carrément dire que c'est assour d'être payé au kollel selon vous ? Vous ne le dites pas explicitement, mais j'aurais voulu un peu plus d'éclaircissements sur votre avis personnel.
Errare, je ne dis pas que le 'עת לעשות לה autorisant le kollel serait révolu !
Il s’agissait, selon le témoignage de Rav Brand, de dire que l’extension du עת לעשות par le ‘Hazon Ish pour rendre le passage au kollel quasi obligatoire
(dans les milieux orthodoxes israéliens) en encourageant tout le monde à aller au kollel et ne pas travailler, n’était pas un Heiter éternel mais seulement pour une ou deux générations, après, le ‘Hazon ish laissait le soin au Rabbanim de l’époque d’en juger.
Rav Brand cite un témoignage de première main à ce propos.
Ça veut dire que le système « tout le monde va au kollel » ne se repose plus sur la seule autorisation du ‘Hazon Ish, mais sur celles des rabbanim prorogeant sa décision.
Ce que Rav Brand souligne, c’est que ces Rabbanim le font malgré eux , en pensant que la décision du ‘Hazon Ish était éternelle, et c’est une erreur.
Mais cela n’entraine en aucun cas un Issour d’être payé par le kollel, car chaque individu est en droit d’être payé par son kollel au titre du עת לעשות indiqué et validé depuis 4 siècles par tous les plus grands Poskim, dont Rav Yossef Karo (auteur du Shoul’han Aroukh).
La particularité dont nous parlions était l’ajout du ‘Hazon Ish qui a estimé que pour la génération qui suivait la Shoah, il était indispensable de déroger à l’esprit de la Halakha qui encourage chacun à subvenir à ses besoins par soi-même et qui ne tolère une dérogation au titre de עת לעשות que pour les personnes souhaitant d’elles-mêmes s’investir dans le Limoud à plein temps.
Généralement, ceux qui souhaitent d’eux-mêmes étudier toute la journée sont sérieux et motivés dans leur étude, c’est pour eux que le Rav Karo et tous les Poskim depuis 4 siècles admettent le עת לעשות , afin qu’ils puissent s’adonner pleinement à l’étude, sans quoi, nous serions déjà tous -et depuis longtemps- des pseudo-juifs commettant plein d’erreur et nous éloignant de la Torah qui est devenue trop monumentale pour être étudiée et assimilée par assez de personnes
(qui seraient les rabbanim et) qui devraient en même temps travailler normalement pour leur Parnassa.
Il s’agit donc de deux « étapes » distinctes :
a) Les Poskim autorisent depuis 4 siècles à être payé pour étudier toute la journée. Mais ils ne l’autorisent qu’à ceux qui en sont motivés par eux-mêmes.
b) Le ‘Hazon Ish a encouragé tout le monde à aller au Kollel, même ceux qui ne l’auraient pas souhaité, car il fallait absolument multiplier les érudits en Torah après la Shoah qui a décimé des myriades de communautés avec leurs Yeshivot, Talmidei ‘Hakhamim, Poskim, Dayanim, Rabbanim…
Ce que dit Rav Brand, c'est que de nos jours, il faut revoir ce Heiter du 'Hazon Ish, car il se pourrait qu'il faille le limiter.
Mais il reste autorisé, même d'après rav Brand, d'aller au Kollel et d'y être payé, si c'est un choix personnel et non "imposé" par la société.