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La réponse de qualité à vos questions

Étudier Tosfot ou pas ?

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OAPerez
Messages: 349
Chalom Rav Wattenberg.

Je voudrais faire suite à ce qui a été dit dans ces posts :

https://www.techouvot.com/comment_etudier_un_tosfot-vt17864.html

https://www.techouvot.com/connaissances-vt15039.html

... à propos de l'étude des Tosfot ('Iyoun/Békiout ...).


‎J'ai vu une vidéo de Rav Its'hak Yossef concernant un homme qui a fini le Chass et qui est pourtant devenu renégat (Apikoross).

Le Rav en explique les raisons que lui a dites son père, ici (pour écouter directement les raisons, aller‎ vers le temps 06:50) :

https://m.youtube.com/watch?v=TE4NRumHq80

Le Rav a bien signalé l'importance d'étudier Tossfot et de faire des‎ Pilpoulim, et de ne pas se suffire à étudier la Gmara avec Rachi.

‎Comment donc concilier cela avec ce que vous dites ?

Je ne cherche pas à faire quelque chose dont le Talmud dirait « Gavra Agavra Karamit ?! » (genre, je rapporte deux points de vue rabbiniques différents, alors que je suis pas grand chose pour le faire), je cherche simplement à comprendre.


Merci d'avance pour votre réponse.
Kol Touv.
OAPerez
Messages: 349
P.S. : D'ailleurs, j'ajoute que j'ai entendu un Talmid 'Hakham dire sur lui-même que lorsqu'il était à la Yéchiva de Poniovitch, et qu'il avait des difficultés quand il étudiait le Talmud, il est allé voir Rav Shakh pour lui dire qu'il ne comprenait rien ... Rav Shakh lui a alors répondu : « Investis-toi dans Tosfot ».

Ceci accentue mon étonnement, car il s'agit du même Rav Shakh qui (si j'ai bien compris) s'opposait à l'étude de Tosfot (= 'Iyoun) dans les Yéchivot, et il s'était pourtant adressé à un novice (!) de sa propre Yéchiva (!) en lui disant de s'investir dans Tosfot pour arriver à comprendre la Gmara (!) ...
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
A OAPerez2:
Je commence par votre dernier message:

Citation:
j'ai entendu un Talmid 'Hakham dire sur lui-même que lorsqu'il était à la Yéchiva de Poniovitch, et qu'il avait des difficultés quand il étudiait le Talmud, il est allé voir Rav Shakh pour lui dire qu'il ne comprenait rien ... Rav Shakh lui a alors répondu : « Investis-toi dans Tosfot ».
Ceci accentue mon étonnement, car il s'agit du même Rav Shakh qui (si j'ai bien compris) s'opposait à l'étude de Tosfot (= 'Iyoun) dans les Yéchivot


Non, non, vous avez mal compris, Rav Shakh n’a jamais dit d’étudier sans Tosfot !
Le Iyoun auquel il s’opposait n’était pas l’étude du Tosfot, c’est un Iyoun qui allait beaucoup plus loin que Tosfot.

Mais voyez encore ce que je m’apprête à vous répondre pour votre premier message.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
A OAPerez 1 :
Je réponds à présent à votre premier message :

Citation:
... à propos de l'étude des Tosfot ('Iyoun/Békiout ...).
‎J'ai vu une vidéo de Rav Its'hak Yossef concernant un homme qui a fini le Chass et qui est pourtant devenu renégat (Apikoross).
Le Rav en explique les raisons que lui a dites son père, ici (pour écouter directement les raisons, aller‎ vers le temps 06:50) :
https://m.youtube.com/watch?v=TE4NRumHq80
Le Rav a bien signalé l'importance d'étudier Tossfot et de faire des‎ Pilpoulim, et de ne pas se suffire à étudier la Gmara avec Rachi.
‎Comment donc concilier cela avec ce que vous dites ?


Je n’y vois pas de contradiction du tout.
ROY ne lui a pas dit que si l’on étudie sans Tosfot on devient Apikoros (imaginez ! c’est le conseil du Maharal -et d’autres encore, comment conseilleraient-ils une telle chose ??), il lui a juste dit que ce Méir (il ne dévoile que son prénom, je ne connais pas le nom de famille et il n’y a pas de raison de le taire, puisqu’il s’agit d’un véritable Apikoros poresh midarkhei Tsibour qui entre dans la catégorie Shana Vepiresh) n’a jamais approfondi son étude.

Il ne s’agit pas seulement du Tosfot qu’il n’a pas étudié, mais il fuyait toute réflexion sur de potentielles contradictions dans les Divrei ‘Hazal, car son but était simplement de faire rapidement Siyoum (c’est plus ou moins ce qu’il dit) et son étude ne correspond pas à ce qu’on appelle למיימנים בה et que l’on explique « mettre sa force » (de réflexion) dans son étude.

De plus, je vous indique un autre ‘hilouk gros comme une montagne :
ce dont parle le Maharal (et tous les autres) n’est pas de boycotter Tosfot, mais de le laisser de côté lorsqu’on DECOUVRE la Gmara car à ce moment c’est nocif, mais il est bien entendu bénéfique d’étudier Tosfot une fois qu’on aurait bien étudié notre Massekhet ou notre Shas, or ce jeune homme connaissait tout le Shas Gmara sans s’intéresser aux Tosfotim.

Aussi, j’indiquerais au Rav Yossef un autre point : ce jeune homme étudiait la Torah comme une science, sans aucune Yirat Shamayim.

Il n’est pas devenu Apikoros lorsqu’il a appris ce que Rav Ezra Attia avait écrit à son sujet (l’interdit aux Ba’hourim de lui parler), il l’était bien avant !
Pensez ! nous sommes chez les Sfaradim au milieu du XXème siècle, à la Yeshivat Porat Yossef et ce garçon MANGE à Yom Kippour ?!

Vous n’allez pas imaginer qu’il ignorait l’interdit de manger ce jour-là ?

Un juif qui mange à Yom Kippour (surtout un juif Sfarade et à cette époque) est nécessairement déjà un Apikoros lekhol Hadéot.

Mais il y a plusieurs points obscurs dans ce récit, le garçon serait arrivé à Porat Yossef à 14 ans connaissant déjà tout le Shas ?
il y serait resté jusqu’à 24 ou 25 ans au moins (puisque défini comme un vieux ba’hour selon les concepts de l’époque, où cet âge n’était pas considéré avancé), il a donc passé au minimum 10 ans à Porat Yossef, mais on ne nous dit pas à partir de quand a eu lieu l’épisode des Divrei Kfira.

Peut-être qu’il ne s’est déclaré que peu avant son dernier YK à la yeshiva qui aurait été son premier YK transgressé ?

Je trouve très intéressante la démarche de rabbi Ezra Attia (que le Rav Its’hak Yossef appelle toujours Attié, son frère aussi Rav David Yossef s’obstine comme lui à l’appeler Attié, je ne sais pas pourquoi et je ne pense pas que le véritable nom était Attié mais bien Attia.
Peut-être que le Rav Attia lui-même avait une prononciation étrange qui donnait Attié lorsqu’il prononçait son nom?
Ou alors l’erreur leur vient de leur père (ROY)?
Mais bon, Rav David Yossef s’obstine aussi à prononcer mon nom Wottenberg avec un O… c’est peut-être une sorte de lecture Ashkenaze à ses yeux ? je ne sais pas, c’est rigolo.
Je lui ai dit plusieurs fois que c’est avec un A, mais l’info ne passe pas.
Ça ne me dérange pas, je remarque ça uniquement pour l’analogie, on voit une capacité de déformer un peu un nom même s’il est prononcé par tous autrement)
,
je disais donc que je trouvais très intéressante la démarche de Rabbi Ezra Attia : il a un élève de sa Yeshiva qui mange à Yom Kippour mais il ne veut pas le renvoyer, ni le réprimander.
Et ce, dans l’espoir qu’il revienne à la Torah grâce à l’étude et la fréquentation de Shomrei Mitsvot.
C’est aussi une attitude que le Rav Méir Mazouz prône.
Ne pas « casser » un élève, en le renvoyant, car s’il quitte la yeshiva, on est à peu près sûr qu’il abandonnera la pratique (-et c’est ce qui s’est finalement passé).

Chez les Rabbanim Ashkenazes, un élève qui mange Bemézid à Yom Kippour est renvoyé et on n’en parle plus (et il s’écarte en effet définitivement de la Torah).
Lorsqu’il ne représente pas de danger pour les autres élèves, ni au niveau de sa rou’hniout (=il n’est pas au point de manger à YK et ne va pas entraîner des dégâts spirituels sur les autres élèves en leur parlant), ni au niveau de son comportement (=son mauvais comportement n’est pas de nature à avoir une influence négative sur son entourage et ses camarades), même les Rabbanim Ashkenazes sont d’accord avec les rabbanim Sfarades, il ne faut pas le renvoyer.

Tant qu’il ne risque pas de refroidir la Yirat Shamayim des autres, on le garde dans l’espoir qu’il se reprenne.
Mais s’il risque de déteindre sur d’autres élèves, on ne prend pas ce risque et on le renvoie.

Vouloir le garder par « miséricorde », par Ra’hmanout, est un piège du Yetser Hara, c’est une ra’hmanout mal placée, au sujet de laquelle il est dit « quiconque se montre miséricordieux lorsqu’il convient d’être cruel, finira par se montrer cruel lorsqu’il conviendrait d’être miséricordieux », car être Mera’hem sur l’élève et ne pas le renvoyer revient déjà, en fait, à une Akhzariout (cruauté) envers les autres élèves potentiellement influençables.

Et il est extraordinaire de constater que cette même personne (qui n’a pas les notions de Ra’hmanout et Akhzariout bien en place dans sa tête) sera ultérieurement amenée à se montrer cruelle envers une autre personne qui ne mérite pas une telle attitude (j’ai déjà assisté à un cas flagrant et c’est frappant quand on y réfléchit).

Ce qui m’intrigue dans cette histoire, c’est la naïveté de Rabbi Ezra Attia qui imaginait que son papier allait faire le tour de la yeshiva et que personne n’allait éventer la mèche, que le concerné n’allait pas découvrir le pot-aux-roses.
Et jusqu’à quand ? Combien de temps imaginait-il que ça allait durer ?

Mais bon, il y a peut-être des éléments de l’histoire que nous ignorons.


Un autre élément est à souligner dans ce récit, au passage, Rav Its’hak Yossef déplore le jeune âge auquel les ba’hourim se marient de nos jours, 20 ans, 21 ans, c’est trop jeune selon lui.
Ça ne laisse pas le temps d’apprendre plein de Torah, « le marié arrive au kollel encore ignorant ».

C’est intéressant car c’est en opposition frontale et très nette avec la position de Rav ‘Haim Kanievsky qui insiste pour les mariages de plus en plus jeunes, il conseille aux ba’hourim de viser …17 ans !

Rav Shakh aussi s’opposait aux mariages jeunes, il nous conseillait d’étudier sérieusement jusqu’à 23 ans et de se marier à 23 ans.
[bien entendu, il ne peut pas y avoir un âge fixe pour tous, chacun est différent, mais il s’agit d’un cap à viser, ce qui a une sorte d’intérêt lorsqu’on vit en adéquation avec la halakha.]

Merci pour ce lien et cette anecdote riche d’enseignements.
Et désolé de ne pas avoir le temps de me relire (-sorry pour les fautes).
OAPerez
Messages: 349
Chalom Rav Wattenberg.

Suite à votre retour, je voudrais vous poser une petite question :

Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
Le Iyoun auquel il s’opposait n’était pas l’étude du Tosfot, c’est un Iyoun qui allait beaucoup plus loin que Tosfot.

Quel était donc le Iyoun auquel Rav Chakh s'opposait ?


Merci d'avance.
Kol Touv.
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
Quel était donc le Iyoun auquel Rav Chakh s'opposait ?


Il faut comprendre que dans les yeshivot, étudier chaque Tosfot correspond à l'étude de la Bekiout, lorsqu'on parle de Iyoun, il s'agit d'analyser des A'haronim qui n'interviennent pas "directement" dans le Pshat de la Souguia.

C'est à cela que Rav Shakh s'opposait.

Il disait aussi qu'il ne fallait pas rester longtemps sur une question (tant qu'on n'avait pas encore la massekhet en main) mais avancer et y repenser éventuellement une autre fois.
Il répétait qu'il ne faut pas ouvrir les A'haronim de manière systématique (tant qu'on n'est que Ba'hour Yeshiva), que si l'on a une question qui n'est pas traitée par les Rishonim, il faut avoir recours aux A'haronim qui sont "collés au Pshat" et qui traitent les sujets de manière conséquente et (relativement) courte, ses exemples favoris étaient Rabbi Akiva Eiger et le Pnei Yehoshoua.

Pour lui, l'étude ne devait pas comporter un pan "Iyoun" et un autre "Bekiout", pourquoi tel perek ne mériterait pas qu'on s'y intéresse comme tel autre Perek?
Il faut étudier toute la journée de la même manière, étudier le Pshat Gmara Rashi Tosfot et si l'on a bien tout compris et bien calculé la souguia, on avance!
Et en révision, on peut passer en revue le Rosh et le Ran, qui sont de bons synthétiseurs.

Il ne faut pas avoir peur de faire un Daf tous les jours, ou même plus, mais il faut avoir (très) peur de faire moins d'un Amoud par jour, car il garantissait à TOUT ba'hour Yeshiva qui étudierait moins d'un Amoud par jour -ou plus précisément moins de 10 Dapim par mois- qu'il serait Am Haarets ad vitam eternam.

Je sais bien qu'il y a aujourd'hui des Rashei yeshivot et Maguidei Shiourim qui étudiaient à une cadence bien plus lente, mais le fait de donner cours dans une yeshiva ou d'avoir une grande barbe et un grand chapeau, sont indépendant de la qualité de Talmid 'Hakham.

Celui qui fait de jolis Pilpoulim dans la Gmara et celui qui sait très bien expliquer le Maharsha sont certes "dans le limoud", mais Rav Shakh les qualifiait encore d'Amei Haarets (ou dans ses mots, d' Amaratsim).
Car le Maguid Shiour qui élabore un beau 'Hidoush pour expliquer un Rambam étonnant, mais qui ignore qu'à peine 40 dapim plus loin dans la même massekhet, on trouve une preuve opposée à son 'Hidoush, mérite bien l'appellation d'Am Haarets.

Si vous voulez avoir une idée plus précise des positions de Rav Shakh sur le "derekh halimoud", voyez ses Mikhtavim Oumaamarim, il y a plusieurs lettres sur le sujet (cherchez "derekh halimoud" dans l'index).

De nos jours, son successeur, Rav Guershon Edelstein, est devenu à son tour le porte-parole de cette école.
Comme Rav Shakh, il souligne qu'il n'y a jamais eu de (véritables) Talmidei 'Hakhamim qui soient "sortis" de cette manière lente d'étudier.
On peut avoir des styles différents d'étude, mais le fait de trainer à ce point est rédhibitoire.

(trainer= moins de 10 nouveaux dapim mensuels -quand on étudie toute la journée, évidemment un Baal Habayit qui fait une heure de Gmara par jour ne pourra pas espérer étudier aisément 20 dapim par mois tout en les comprenant bien en profondeur et en les retenant).
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Concernant la manière qu’a Rav Its’hak Yossef de déformer certains noms comme rabbi Ezra « Attié » (cf. plus haut), je me suis rendu compte en écoutant son shiour qu’il met souvent des E en place des A.

Ainsi, il lui arrive de dire Evrekhim (pour dire Avrekhim), Abouderhem (pour parler du Aboudarham) (même s’il lui arrive aussi de bien le prononcer)…
C’est donc que le rav Attia lui-même ne s’appelait pas Attié, c’est juste une prononciation déformée, il s’appelait bien Attia.
(à moins que tous les ‘Halabim aient eu cette manière de prononcer, consistant à mettre des E à la place de certains A ?)
OAPerez
Messages: 349
Chalom Rav Wattenberg.

J'ai bien lu ce que vous avez tapé dans vos message précédents, ainsi que dans d'autres fils de discussions, mais je voudrais rebondir sur un point précis.

Vous avez dit sur ce post, je cite :

Rav Binyamin Wattenberg a écrit:
Si vous voulez avoir une idée plus précise des positions de Rav Shakh sur le "derekh halimoud", voyez ses Mikhtavim Oumaamarim, il y a plusieurs lettres sur le sujet (cherchez "derekh halimoud" dans l'index).

De nos jours, son successeur, Rav Guershon Edelstein, est devenu à son tour le porte-parole de cette école.
Comme Rav Shakh, il souligne qu'il n'y a jamais eu de (véritables) Talmidei 'Hakhamim qui soient "sortis" de cette manière lente d'étudier.
On peut avoir des styles différents d'étude, mais le fait de trainer à ce point est rédhibitoire.

(trainer= moins de 10 nouveaux dapim mensuels -quand on étudie toute la journée, évidemment un Baal Habayit qui fait une heure de Gmara par jour ne pourra pas espérer étudier aisément 20 dapim par mois tout en les comprenant bien en profondeur et en les retenant).

Est-ce que cela veut dire que les Ba'alei Batim qui n'étudient la Torah que quelques heures par jour, compte tenu du fait qu'ils doivent s'occuper de leurs Parnassa, de leur famille, (de leurs études de 'Hol), etc., et qui par conséquent ont plus de mal à étudier 10 dapim de Gmara par mois comme vous le décriviez, ne peuvent pas espérer devenir Talmidei 'Hakhamim ?

Serait-ce donc à dire qu'un homme pareil, même s'il a fait de la Yéchiva et qu'il sait étudier une Gmara, « c'est mort » pour qu'il devienne (ou même espère devenir) Talmid 'Hakham ?


Merci d'avance.
Kol Touv.
Xx
Messages: 5
Bonjour rav wattenberg
J'ai quelques questions sur les posts précédents

1) Vous aviez démontré très logiquement dans un autre post que l'étude des tosfotim al haseder n'est pas indispensable .
Cependant pourquoi dans de nombreuses yechivot (& kollelim)
ce n'est le cas, sans que les gdolim n'en parlent pas autant
que le iyoun (éxagéré?)?

2)Vous disiez que les gdolim ne peuvent rien faire pour changer le derekh.
Je ne comprends pas: ils n'ont qu'à faire chiour sur un nouveau amoud chaque jour ?

3)Vous disiez également qu'à ponovez dans les années 60, on terminait souvent la masse massekhet en 1 zman .
J'ai lu assez différemment de rav edelstein [kountrass darka chel tora p68-69 _ telechargable sur hebrewbooks.org ; ce qui precède est tres intéressant] :à peu près 60 dapim en chana meouberet .
Ed hamachich et havero ma hadin? 😀

4Enfin: qu'est ce qui été étudié en Seder 2&3?

Ps: j'apprécie très fortement vos réponses. Hazak pour tout.

Chabbat Chalom
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
A OAPerez :
Citation:
Est-ce que cela veut dire que les Ba'alei Batim qui n'étudient la Torah que quelques heures par jour, compte tenu du fait qu'ils doivent s'occuper de leurs Parnassa, de leur famille, (de leurs études de 'Hol), etc., et qui par conséquent ont plus de mal à étudier 10 dapim de Gmara par mois comme vous le décriviez, ne peuvent pas espérer devenir Talmidei 'Hakhamim ?
Serait-ce donc à dire qu'un homme pareil, même s'il a fait de la Yéchiva et qu'il sait étudier une Gmara, « c'est mort » pour qu'il devienne (ou même espère devenir) Talmid 'Hakham ?


Oui et non.
C-à-d que s’il s’agit de devenir réellement Talmid ‘hakham, effectivement, avec une cadence inférieure, il ne faut pas rêver, c’est NON.

Cependant, comme l’appellation « talmid ‘hakham » ne veut pas forcément signifier la même chose pour tout le monde et étant donné que beaucoup de rabbanim aujourd’hui sont considérés Talmidei ‘hakhamim par leurs contemporains sans pourtant correspondre aux critères définis par ces Gdolim et leurs prédécesseurs, je dirais que si dans votre esprit être Talmid ‘hakham signifie savoir étudier une Gmara et connaitre quelques Dapim et des « notions de Limoud », alors oui, un Baal Habayit peut aspirer à devenir ce genre de personne (que certains qualifient -à tort selon les Gdolim- de « Talmid ‘Hakham »).
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
A Xx :

Citation:
1) Vous aviez démontré très logiquement dans un autre post que l'étude des tosfotim al haseder n'est pas indispensable .
Cependant pourquoi dans de nombreuses yechivot (& kollelim)
ce n'est le cas, sans que les gdolim n'en parlent pas autant
que le iyoun (éxagéré?)?


Ce n’est que mon opinion (et celle du Maharal et de quelques A’haronim), mais ce n’est pas unanime.
Et, de plus, il est clair que le Nezek de l’étude dite « iyoun » est largement supérieur à l’éventuel Nezek dû à l’étude du Tosfot.

Citation:
2)Vous disiez que les gdolim ne peuvent rien faire pour changer le derekh.
Je ne comprends pas: ils n'ont qu'à faire chiour sur un nouveau amoud chaque jour ?


Les élèves n’arriveraient pas à comprendre le shiour s’il porte sur la gmara qu’ils n’ont pas encore préparée, résultat, ils ne viendraient plus au shiour. Oui, c’est ainsi que ça se passe généralement, seul 1% des élèves aurait le réflexe de se dire qu’il faut se faire violence et étudier beaucoup plus vite. Des élèves de yeshiva qui ne comprennent pas un shiour n’y vont pas et c’est tout.

Citation:
3)Vous disiez également qu'à ponovez dans les années 60, on terminait souvent la masse massekhet en 1 zman .
J'ai lu assez différemment de rav edelstein [kountrass darka chel tora p68-69 _ telechargable sur hebrewbooks.org ; ce qui precède est tres intéressant] :à peu près 60 dapim en chana meouberet .
Ed hamachich et havero ma hadin? 😀


Très bonne remarque, j’en suis étonné. En réalité, certes, comme il le dit, ça a ralenti, mais pas exactement de manière uniforme et précise ; certaines années ils étaient plus rapides que l’année qui avait précédé, c’est normal.
Et ça se constate dans les cahiers de Shiourei Haramim, j’en ai vu avec des shiourim sur tous les dapim jusqu’aux dapim finaux de la massekhet (et c’était toujours une massekhet par zman).

Rav Aharon Grossbard m’a aussi raconté que lorsqu’il était à la yeshiva (= années 60), un ‘horef où ils étudiaient Baba Metsia, ils n’avaient pas assez avancé au goût du Ponovezher Rov, qui, en revenant des USA vers Pourim (2 semaines avant la fin du zman) les a menacés de FERMER la yeshiva dès zman Kayits si les ba’hourim n’arrivent pas au moins jusqu’au Perek Hashoel daf 94. (je crois qu’ils étaient, avant pourim, vers daf 70-74, il fallait vite faire 20 dapim supplémentaires en deux semaines.)
Ça signifie donc bien 93 dapim en un zman…

Peut-être que Rav Edelstein a voulu se montrer conciliant, dans un esprit de Tafasta Meroube Lo Tafasta ?
C’est aussi ce qui transparait lorsqu’il admet (toujours dans cette lettre dont vous parlez) que de nos jours où les Ba’hourim se sont habitués à étudier très lentement, on ne peut pas leur demander trop d’efforts etc.

Voyez aussi à la fin de cette lettre de Rav Edelstein, il écrit lui-même, au nom du Brisker Rov que celui qui étudie moins de 20 dapim par mois ne sera pas un Lamdan.
Et 20 Dapim par mois, c’est 1 daf par jour en système de yeshiva (sans Shishi-Shabbat, réservés aux ‘hazarot), ou en tout cas 100 dapim sur un ‘Horef, et 120 dapim en shana Meoubéret (le double de ce dont vous parliez).

Citation:
4Enfin: qu'est ce qui été étudié en Seder 2&3?

Ça dépend des périodes et des ba’hourim. Mais dans l’idéal de Rav Shakh, il ne doit y avoir qu’un seul endroit où l’on se trouve dans le limoud, une seule cadence, c-à-d que les 3 sdarim doivent porter sur le même limoud, pas de distinction iyoun/bekiout.

Citation:
Ps: j'apprécie très fortement vos réponses. Hazak pour tout.

Merci, merci.

PS: je ne me relis pas, merci d'excuser les fautes.
Elie2607
Messages: 6
Rav Wattenberg, il y a plusieurs mots dont je ne comprends par leur signification. Les voici:
-Apikoross
-lyoun
-ROY
-hilouk
-Bémézid
-Bekiout
-Pshat
-Sougia
-massekhet
-Daf
-Amoud
-des Dapim
-Talmid Hakham
-Rashei yeshivot
-Maguidei Shiourim
-Pilpoulim
-le Maharsha
-limoud
-iyoun
-un zman
-Nezek
-des shiourim
-un Lamdan
-Horef
-séder
-hashkafa

Merci d'avance
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6700
Citation:
Rav Wattenberg, il y a plusieurs mots dont je ne comprends par leur signification. Les voici:

Je vous réponds sans m'assurer du contexte, or, parfois, le contexte influe sur la précision de la traduction. Si une des traductions ne vous est pas compréhensible, citez la phrase avec le mot obscur. Merci.

-Apikoross : hérétique
-lyoun : étude en profondeur
-ROY: Rav Ovadia Yossef
-hilouk : distinction
-Bémézid : volontairement
-Bekiout : connaissances générales, vastes, étude plus superficielle
-Pshat : sens obvie
-Sougia : sujet d'étude
-massekhet: traité talmudique
-Daf : feuille. une page recto verso du Talmud
-Amoud: page, un recto.
-des Dapim; pluriel de Daf
-Talmid Hakham: érudit
-Rashei yeshivot : directeurs d'établissements d'études talmudiques
-Maguidei Shiourim: enseignants
-Pilpoulim : pluriel de Pilpoul: discussion talmudique visant à résoudre des contradictions ou éclaircir des concepts
-le Maharsha: rabbin du XVIème-XVIIème siècle commentateur du Talmud
-limoud: étude
-iyoun : cf. plus haut
-un zman: période d'étude en yeshiva (litt. un temps).
-Nezek : un dommage
-des shiourim: pluriel de Shiour, cours
-un Lamdan: étudiant exercé à l'étude approfondie du Talmud
-Horef: hiver
-séder : ordre, cession d'étude.
-hashkafa: idéologie, point de vue
Elie2607
Messages: 6
Merci beaucoup rav Wattenberg pour votre réponse.
Avroum555
Messages: 16777206
Bonjour,
Que veut dire "balt" ?
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