L’expression ‘ézèr kenegdo apparaît dans Berèchith 2, 18 : « Hachem-Eloqim dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je lui ferai ‘ézèr kenegdo (littéralement : une aide contre lui). »
Explication de Rachi : « Si l’homme a du mérite, elle lui sera une aide. S’il n’en a pas, elle sera contre lui et le combattra » (Beréchith raba 17, 3. Voir aussi Yevamoth 63a).
Dans son ouvrage La voix de la Thora (vol. I, p. 29), le rabbin Elie MUNK écrit ce qui suit :
« Cette expression indique clairement que la femme est créée pour donner à l’homme le complément physique, moral et social que sa nature réclame. La tâche qu’il doit accomplir sur terre est trop lourde à supporter pour un être tout seul. Il a besoin d’une aide à côté de lui. C’est grâce à la femme, son second Moi, et dans la communauté du mariage que l’homme devient réellement un « homme ». Sans elle, il n’est en quelque sorte que la moitié d’un homme. Et rien, dans cette définition, ne fait allusion à un quelconque rapport sexuel. Aussi, le rôle réservé à la femme apparaît-il ici comme étant empreint de la plus haute dignité. « L’aide à ses côtés » signifie, en outre, que la femme n’est pas l’ombre de son mari ou son esclave, méprisée, objet de la tyrannie de son époux, comme ce fut le cas dans l’antiquité païenne. Elle est sa collaboratrice précieuse et indispensable que nulle autre créature au monde n’aurait pu remplacer.
Les Docteurs de la Loi ont conclu, en conséquence de ce verset, le mariage est d’institution divine et que seul l’état de mariage permet à l’homme de vivre pleinement sa véritable vie. En proclamant : Il n’est pas bon que l’homme solitaire, la Thora condamne le célibat et le déclare implicitement contraire à la nature. Même lorsque l’homme a accompli son devoir de procréation, il lui est interdit de vivre sans une épouse. Au regard de la loi religieuse, l’épouse a droit à l’accomplissement par son mari des devoirs conjugaux, droit qui demeure distinct du devoir de procréation (Yevamoth 61b et Evène Ha‘ézèr, ch. 76). »