En dehors du 9 av et de Yom Kippour, les femmes enceintes ne sont pas tenues de jeûner.
Plusieurs a'haronim écrivent que de nos jours particulièrement (nous serions plus faibles qu'avant), une femme enceinte n'a pas à jeûner.
Même si selon le Mishna Broura (§550, sk.3), on ne parle de "femme enceinte" qu'à partir de 40 jours de grossesse, il reconnait l'opinion du Mor Ouktsia qui dit que si elle sent une faiblesse, elle est à considérer comme enceinte de plus de 40 jours.
Concernant le 9 av, si elle peut jeûner facilement, jusqu'à 'hatsot par exemple, qu'elle le fasse. Mais si ça lui est difficile ce n'est pas nécessaire.
Cependant, le Rav Elyashiv (Mevakshei Thora 47, p.5) (Ashrei Aïsh o"h III, §71, 45) indiquait de jeûner tout de même le soir, ce qui est assurément à la portée de toute femme sans aucun danger ni aucune difficulté.
De manière plus générale, beaucoup de rabanim -surtout dans le monde 'hassidique- indiquaient que les femmes qui peuvent enfanter (c-à-d les femmes mariées et non ménopausées) n'ont pas à jeûner (en dehors du 9 av et Yom Kippour).
Voir le Piskei tshouva de rav Avraham Pietrkowsky (IV, §8) qui cite une lettre de Rav Avraham Silmann qui écrit qu'il a entendu de Rav Méir Bornstein qui a entendu du Rabbi de Kotzk que ces femmes sont dispensées des jeûnes car elles ont besoin de force pour pouvoir enfanter.
Le Darkei Tshouva dans son Shout Tsvi Tiféret (§48) indique que dans ce cas, la femme "rachètera" son jeûne par de la tsedaka>
Dans les notes Vayossef Avraham (de Rav Avraham Yelin) sur le sefer Dere'h Tsadikim (dere'h Tsadikim daf 13b-14a, note 11), nous trouvons aussi un témoignage concernant le rabbi de Kozmir (R. Ye'hezkel de Kozmir) qui fût un grand "meikel" concernant les taaniot, considérant que dans nos générations c'est bien plus dur qu'avant et que les sages qui ont institué ces jeûnes ont honte de ne pas avoir "vu" nos générations (et leur faiblesse). (!)
Il poursuit encore et écrit que le rabbi de Parisov a dit que le rabbi (Nathan David) de Shidlovtse lui avait enjoint de diffuser en son nom qu'aucune femme qui pourrait enfanter ne jeûne si ce n'est à Yom Kippour. (même pas le 9 av!)
Conclusion:
Si vous parliez du 17 Tamouz, ce n'est pas la peine de jeûner.
Et pour le 9 av, il faut essayer au moins jusqu'à 'hatsot sauf si elle sait mal supporter les jeûnes en général, auquel cas, il suffira de jeûner la soirée du 9 av seulement. Le lendemain, dès le matin, elle pourra manger sans s'astreindre à un shiour minimal (Ashrei Aïsh o"h III, §71, 44) , mais en évitant tout de même de manger de "délicieux" plats (cf. Tshouvot Veanagot II, §264).