Voici en substance ce qu’écrit le Yalqout Chim‘oni (Esther, chapitre 7, paragraphe 1058), à propos des mots : « L’homme adversaire et ennemi, ce méchant Haman… » (Esther 7, 6) :
« La colère du roi éclata, et elle fut attisée par le Satan. Il descendit dans le jardin du palais, dans lequel les fils de Haman étaient occupés à couper des arbres, ce qui accrut d’autant plus son courroux… »
Et à propos des mots : « Et le roi se leva, dans sa fureur, du festin… » (Ibid. 7, 6), il est écrit dans ce même Midrach :
« [Lorsque le roi fut descendu dans le jardin du palais], il rencontra des anges à l’apparence humaine qui y déracinaient des arbres. Il leur demanda : “Que faites-vous ?” Ils répondirent : “Nous agissons sur l’ordre de Haman !” Il remonta alors dans la chambre du festin, où il vit Haman tombé sur le divan sur lequel était Esther. Pourquoi est-il écrit : nofèl (“en train de tomber”), alors qu’il aurait fallu écrire : nafal (“il était tombé”) ? Rabbi El‘azar a enseigné : Cela nous apprend qu’un ange est venu et qu’il l’a fait tomber sur Esther… »
Selon une autre version (Midrach rabba Esther 10, 9), c’est l’ange Mikhael qui a commencé de couper les arbres du palais royal afin d’intensifier la colère du roi Assuérus, et c’est le même ange Mikhael qui a poussé Haman sur Esther.
Contrairement à ce que semble suggérer la question posée, il ne résulte nullement de ces Midrachim que le roi Assuérus a été indifférent à ce que lui avait dit Esther. Il serait plus exact de dire que Hachem a « mis les bouchées doubles », si l’on peut dire, pour que cette scène s’achevât par une « happy end » : la pendaison de Haman.
Le dernier « coup de pouce » divin a été l’intervention de ‘Harvona, l’un des « eunuques » (Esther 7, 9). Le même Midrach Yalqout Chim‘oni nous apprend qu’il faisait partie des ennemis des Juifs, mais que le Saint béni soit-Il a suscité le prophète Elie, à qui Il a donné l’apparence physique de cet « eunuque » en le chargeant d’annoncer au roi qu’une potence avait été préparée par Haman pour Mardochée.