Citation:
une voisine juive m'a demandée si je pouvais garder ses enfants le chabbat pendant qu'elle va travailler en sachant que si je ne venais pas elle ira quand même travailler en laissant ses enfants a quelqu'un d'autre. est ce que j'ai le droit d'y aller? Et si oui a t-elle le droit de me payer? Merci
Je viens de tomber sur votre question qui date, je devine que ces enfants sont aujourd’hui en âge de se « garder » tout seuls, mais la question pourrait concerner d’autres personnes, donc j’y apporte tout de même une réponse rapide :
Pour ce qui est du paiement, il faut se faire payer « Behavlaa », c-à-d se faire payer globalement, en incluant le paiement pour un service qui serait rendu en semaine, par exemple si vous devez passer chez elle AVANT shabbat pour déposer quelque chose (ou si vous gardez encore les enfants après le Motsaé Shabbat en hiver, etc.).
Ainsi, la paie n’est pas une paie pour un travail du shabbat.
Bien que ce soit un « détournement » et que vous ne venez déposer quelques chose le vendredi que pour pouvoir dire que le paiement n’est pas sur un travail du shabbat, c’est autorisé car l’interdit existe uniquement si le paiement est appelé paiement pour un travail du shabbat.
Quant à savoir si vous pouvez y aller alors que ça va l’aider à aller travailler le samedi, il n’y a pas d’interdit de Lifnei Iver puisque de toute façon elle trouverait quelqu’un d’autre pour garder ses enfants, mais il subsiste un problème de Messayea, car a priori il ne convient pas vraiment de l’aider, de participer à son ‘hiloul Shabbat.
Néanmoins, si elle sait que vous considérez qu’un juif ne doit pas travailler à shabbat, il se peut qu’il soit bénéfique que vous gardiez ses enfants.
Car ces derniers grandissent manifestement dans un environnement étranger à la pratique religieuse, et risqueraient sans vous de se faire garder par une non-juive
(qui ne leur apporterait rien en matière de Torah), il serait donc bon pour leur judaïsme de se faire garder par une personne pratiquante qui pourrait les informer des lois de la Torah.
Il ne s’agit pas de les contraindre à la pratique religieuse, mais de leur donner le choix que leurs parents ne peuvent pas leur donner (puisqu’eux-mêmes, fort probablement, ignorent en réalité la Torah).
Ils resteront non-pratiquants mais au moins ils auront une petite connaissance du judaïsme, de sorte que s’ils veulent s’y intéresser un jour, ils auront un début de piste.