Le verset : « Ecoute, Israël, Hachem, notre Dieu, Hachem est Un » (Devarim 6, 4) est à la fois le verset le plus connu et l’un des plus mystérieux de la Tora.
Il signifie, selon Rachi, que Hachem, qui est notre Dieu maintenant, et non celui des nations idolâtres, deviendra un jour « Hachem Un ».
Mais où peut-on trouver dans ce verset l’indication que Hachem n’est pas actuellement le Dieu des autres nations, et qu’Il le deviendra un jour ?
Comme le fait remarquer Ibn Ezra, le mot Hachem figure à deux reprises dans notre verset. Selon ce commentateur, il est inscrit la première fois comme substantif, c’est-à-dire en tant que Nom divin, et la seconde comme adjectif, comme pour indiquer qu’Il a été, qu’Il est et qu’Il sera.
Cette analyse est à rapprocher de celle de Ramban (Nahmanide). Celui signale qu’il est exceptionnel que la Tora emploie l’expression : « Hachem “notre” Dieu », celle de : « Hachem “ton” Dieu » étant beaucoup plus fréquente.
Or, notre verset se situe immédiatement après l’énoncé des Dix commandements (Devarim 5, 6 à 18). Il y a donc lieu de le considérer comme l’affirmation de notre acceptation de ces commandements. Hachem est par conséquent « notre » Dieu, à nous qui avons accepté Sa Tora, et non Celui des autres peuples.
Cependant, Son unicité, signalée dans le verset par le mot é‘had, signale qu’un jour viendra où Il sera « Un et Son nom sera Un » comme annoncé par Zacharie (14, 9).