En cette année 2007/5768, le Chabbath où est lue la parachath Noa‘h se trouve être l’un des jours de roch ‘hodech ‘hechwan.
Aussi, par dérogation à la règle générale, la haftara sera celle que la tradition a associée à cette festivité, à savoir les versets 1 à 24 du chapitre 66, le dernier du livre d’Isaïe.
Ce chapitre, qui reprend en les résumant les grands thèmes contenus dans ce livre (promesse de punition des pécheurs, et assurance de rétribution pour ceux qui observent les commandements de la Tora), n’a en réalité aucun rapport avec roch ‘hodech, si ce n’est dans son avant-dernier verset :
« Il arrivera que, de mois en son mois (middei ‘hodech be-‘hodcho), et de Chabbath en son Chabbath, toute chair viendra pour se prosterner devant Moi, dit Hachem. »
Remarquons que le mot ‘hodech est pris ici dans son acception dérivée, car il signifie littéralement non pas « mois », mais « renouvellement » (de la lune), et il ne rend l’idée de « mois » que par extension. En effet, « mois » se dit en hébreu yéra‘h, de sorte que roch ‘hodech est pure redondance.
Contrairement à l’année (chana), unité de temps purement astronomique et calendaire, ‘hodech implique un renouvellement, et c’est ce renouvellement, caractérisé par les diverses phases que traverse la lune au cours de chacune de ses révolutions autour de la terre, qui singularise le mois juif.
On peut d’ailleurs remarquer que le mot « mois », lorsqu’il est employé sans qu’il signifie un renouvellement, se dit en hébreu biblique yéra‘h, et non ‘hodech, comme dans :
« [La femme captive] ôtera le manteau de sa captivité de sur elle, elle demeurera dans ta maison, elle pleurera son père et sa mère un mois de jours (yéra‘h yamim), et après quoi tu viendras vers elle, tu seras son mari, elle te sera pour femme » (Devarim 21, 13).