Après avoir tenté en vain de maudire les enfants d’Israël, Bil‘am change de tactique et essaie de les pervertir en les poussant à la corruption morale.
C’est cette corruption morale qui, selon Malbim, relie la haftara à la parachath Balaq. Le prophète Michée commence par rappeler la déchéance d’Israël suivie du pardon octroyé par Hachem : « Mon peuple, souviens-toi, je te prie, du dessein que forma Balaq, roi de Moab, et de ce que Bil‘am, fils de Be‘or, lui répondit, de Chittim jusqu’à Guilgal, afin que vous connaissiez la justice de Hachem » (6, 5).
Vient ensuite comme un dialogue entre Israël et Hachem, où Celui-ci lui montre comment se réconcilier avec Lui : « Avec quoi m’approcherai-je de Hachem, m’inclinerai-je devant le Dieu d’en haut ? M’approcherai-je de Lui avec des holocaustes, avec des veaux âgés d’un an ? 7 Hachem prendra-t-Il plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d’huile ? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, le fruit de mon ventre pour le péché de mon âme ? » (6, 6 et 7).
Non ! réponde le prophète : « Il t’a déclaré, ô homme, ce qui est bon. Et qu’est-ce que Hachem recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (6, 8).
Hachem repousserait-Il les offrandes d’Israël comme instruments de la réconciliation ? Le prophète affirme-t-il que la prière et les rites ne sont plus des moyens de combler le fossé qui s’est creusé entre eux ?
La réponse à ces questions est manifestement négative. Ce que veut Hachem, c’est notre « religiosité », mais Il la veut sincère et non mécanique. Il veut que nous fassions le bien, mais de façon désintéressée, Il veut que nos motifs soient purs, et que nous marchions sur le chemin de la vie, dans tous nos actes, avec humilité.