Lorsque les kohanim récitent la bénédiction sacerdotale (Bamidbar 6, 23 et suivants), ils doivent obligatoirement être déchaussés (Choul‘han ‘aroukh Ora‘h ‘hayyim 128, 5).
Cette obligation du déchaussement n’est pas sans en rappeler d’autres, prescrites dans les textes bibliques. Leur motivation est diverse, parfois même contradictoire.
C’est ainsi que l’on peut rapprocher le déchaussement des kohanim de celui qu’a ordonné Hachem à Moïse lors de l’épisode du buisson ardent (Chemoth 3, 5), de celui prescrit à Josué par « le chef de l’armée de Hachem » (Josué 5, 15), ainsi que de celui que nous devons observer pendant Yom kippour. Il s’agit, dans tous ces cas, d’une marque de respect envers la sainteté, celle du moment ou celle du lieu.
Le déchaussement peut également comporter une connotation de condescendance ou de dédain, comme dans la cérémonie de ‘halitsa, où la femme que son beau-frère a refusé d’épouser lui ôte la sandale de son pied et lui crache à la figure (Devarim 25, 9).
Tout différent est le sens de deuil que comporte parfois le déchaussement, comme celui que pratiquent les affligés pendant les sept jours qui suivent l’inhumation du défunt, ou comme celui que nous portons tous pendant le jeûne du 9 av. Cette façon de nous affliger correspond très exactement, mais a contrario, à l’ordre donné par Hachem au prophète Ezéchiel à la mort de sa femme : « Gémis en silence : tu ne feras point le deuil des morts. Enroule ton turban sur toi, et mets tes sandales à tes pieds, et ne couvre pas ta barbe, et ne mange pas le pain des hommes » (Ezéchiel 24, 17).