Le nom de Josué (Yehochou‘a), contrairement aux autres prénoms bibliques, qui sont unis à celui du père par la préposition ben, est rattaché au sien par le mot bin.
Si Josué, le successeur de Moïse, est toujours appelé « bin Noun » (avec un ‘hiriq) et non « ben Noun » (avec un ségol) c’est parce que cette dénomination, comme l’explique Ramban (Nahmanide) ad Chemoth 33, 11, correspond à « binoun », de « navon », c’est-à-dire un « grand Sage » (parmi les disciples de Moïse).
Cela peut vouloir exprimer également, selon le même commentateur, la formulation d’un vœu : « Que sa sagesse (« bin », de « bina ») grandisse (« noun »), comme dans : « yinon chemo » (« son nom se perpétuera ») (Psaumes 72, 17).
Une autre explication a été proposée par le ‘Hatham sofèr d’après le Talmud Yerouchalmi (Sanhédrin 2, 6) : Lorsque Hachem a retiré la lettre yod du nom de Saraï et a changé son nom en Sara, cette lettre s’est plainte de cette mise à l’écart. Hachem lui a alors promis, comme compensation, de l’ajouter au nom de Hoché‘a lorsqu’Il l’appellerait Yehochou‘a.
Cependant, le yod que comportait le nom de Saraï ne contenait pas de voyelle, tandis qu’il porte un chewa dans celui de Yehochou‘a. Or, le mot « ben » est ponctué d’un ségol. Hachem a retiré deux points sur les trois que contient ce ségol et les a disposés sous le yod de Yehochou‘a. Restait alors un point unique, représentatif de la voyelle ‘hiriq, qu’Il a placé sous ben, le transformant ainsi en bin.