L’essentiel de cette haftara est constitué par le discours que Jephté a tenu au roi des Ammonites, ennemis des enfants d’Israël,
Il avait envoyé une délégation auprès de ce monarque, avec mission de lui demander les raisons de son agressivité envers les enfants d’Israël.
Réponse du roi : « C’est parce qu’Israël a pris mon pays, quand il monta d’Egypte, depuis l’Arnon jusqu’au Yaboq et jusqu’au Jourdain ; et maintenant, rends-moi ces [contrées] en paix ! » (11, 13). Autrement dit : « Vous nous avez dépouillés de nos terres, et vous les occupez sans droit ni titre ! Il n’y aura pas de paix entre nous aussi longtemps que vous ne nous les aurez pas rendues ! »
On dirait aujourd’hui, autre temps même querelle : « La paix contre les territoires ! », proposition dont on a pu mesurer, ces dernières années, la dangereuse ambiguïté.
Jephté ne se laissa pas décourager par cette rebuffade, et il tenta une seconde fois de négocier. Il rappela aux Ammonites des données historiques indiscutables, celles qui avaient donné à Israël un droit irréfutable à la possession des territoires convoités par ses adversaires : Israël n’avait rien pris, ni à Moab, ni à Ammon, mais c’est Si‘hon, roi des Amorréens, qu’il avait combattu, et ce sont ses terres qu’il s’était approprié. Les Ammonites n’avaient pas à s’ingérer dans cette querelle, à laquelle ils étaient étrangers.
En clair, si Erets Yisraël est à nous, ce n’est pas parce que nous l’avons conquis, mais parce que Hachem nous l’a donné ! Aussi n’avons-nous pas le droit d’y renoncer.