Le premier verset de la parachath A‘harei moth (Wayiqra 16, 1) a suscité de nombreuses interrogations de la part des commentateurs. Parlant de la mort des fils d’Aaron, Nadav et Avihou, ce verset la situe « dans leur approche (bekorvatham) devant Hachem ».
Pourquoi la Tora emploie-t-elle ici un substantif, alors les autres versets qui parlent de la mort de Nadav et Avihou emploient les verbes « ils approchèrent » (wayaqrivou) (Wayiqra 10, 1) et « lorsqu’ils approchèrent » (be-haqrivam) (Bamidbar 3, 4) ?
En fait, explique Rabbeinou Be‘hayé (ad Wayiqra 16, 1), le destin de Nadav et Avihou était déjà scellé depuis l’époque du don de la Tora au mont Sinaï, ainsi qu’il est écrit : « Et vers les nobles des enfants d’Israël Il n’a pas envoyé Sa main… » (Chemoth 24, 11), d’où l’on apprend, comme l’explique Rachi, qu’ils auraient mérité qu’Il « envoie » Sa main sur eux, c’est-à-dire qu’Il les fasse mourir, pour L’avoir « regardé avec une effronterie qui leur venait d’avoir mangé et bu ». Leur crime a été de s’approcher (bekorvatham) de la divinité, bien avant d’approcher (wayaqrivou) un feu profane.
Cependant, le verdict divin n’a pas été exécuté immédiatement, afin de ne pas troubler la joie des enfants d’Israël d’avoir reçu la Tora.
Voilà pourquoi la Tora revient, dans Wayiqra 16, 1, sur la faute première de Nadav et Avihou en employant à leur égard une expression qui rappelle le premier de leurs sacrilèges, celui de s’être approchés de Hachem.