On lit fréquemment la parachath Tetsawé le Chabbath qui précède la fête de Pourim, et l’on a souvent cherché à découvrir les liens qui unissent cette paracha à cette fête.
Il est écrit dans cette paracha, à propos des vêtements réservés aux kohanim : « Et pour les enfants d’Aaron tu feras des tuniques, tu leur feras des ceintures, et tu leur feras des turbans pour l’honneur et pour la gloire » (Chemoth 28, 40).
Une discussion sur ce verset s’est engagée dans la Guemara (Yerouchalmi Yoma 3, 5) entre les ‘hakhamim et rabbi Yossi. Selon les premiers, le pluriel de « tuniques » signifiait deux tuniques pour chaque kohen, tandis que rabbi Yossi professait qu’il suffisait d’une seule tunique par kohen.
Or, nous apprenons dans la Meguila (Esther 9, 22) que l’on envoie le jour de Pourim « des dons (au pluriel) aux pauvres (au pluriel) ».
Et la Guemara (Meguila 7a) de déduire de ces deux pluriels qu’il faut offrir au minimum deux dons à deux pauvres, soit un don par pauvre.
Et pourtant, fait observer le Peri ‘hadach (‘Hézékia da Silva [1659-1698]) sur Ora‘h ‘hayyim 694, lorsque la Tora indique que le kohen gadol, dans son service de Yom kippour, « mettra sur les deux boucs des sorts, un sort pour Hachem, et un sort pour ‘Azazel » (Wayiqra 16, 8), cela ne signifie pas, malgré la similitude des termes, qu’il devait placer deux sorts sur chacun des deux boucs.
La différence, explique-t-il, tient dans l’ordre des mots. A Pourim, il faut donner « des dons à des pauvres », et non « à des pauvres des dons », tandis qu’à Yom kippour on mettait « sur les deux boucs des sorts », et non « des sorts sur les deux boucs ». De l’ordre dans lequel sont présentés dans les texte les récipiendaires (les pauvres et ls boucs) et ce qu’ils reçoivent (des dons et des sorts) résulte la distinction entre Pourim et Yom kippour.