« Tu plaqueras [l’Arche sainte] d’or pur, de l’intérieur et de l’extérieur tu la plaqueras, tu feras sur elle une corniche d’or autour » (Chemoth 25, 11).
Ce verset, explique Rachi (ad loc.), signifie que Betsalel a fabriqué trois arches : deux en or et une en bois, chacune comportant quatre pans verticaux et un fond, mais sans toit (Yoma 72b). Il a ensuite introduit celle en bois dans l’une de celles en or, et la seconde en or dans celle en bois, et il a recouvert le sommet avec de l’or, de sorte qu’elle était plaquée [d’or] « de l’intérieur et de l’extérieur » (Midrach Tan‘houma, Chemoth rabba).
On rapporte à ce sujet que rabbi ‘Hayyim de Volozhin interrogea un jour le Gaon de Vilna, son maître, à propos de ce verset :
Pourquoi emploie-t-il l’expression « de l’intérieur et de l’extérieur », alors qu’il aurait été beaucoup plus logique de dire : « de l’extérieur et de l’intérieur » ? L’Arche sainte, en effet, si l’on retient l’explication de Rachi, a été d’abord plaquée extérieurement, et ce n’est qu’ensuite qu’elle l’a été intérieurement !
En réalité, expliqua le Gaon, cette expression « de l’intérieur et de l’extérieur » ne s’applique pas au bois, mais à l’or. En d’autres termes, c’est par son intérieur que la couche d’or extérieure couvrait le bois, et par son extérieur que la couche intérieure couvrait celui-ci.
Au-delà de cette explication concrète, poursuivit le Gaon, le verset en question contient une signification symbolique : Le bois désigne l’homme, ainsi qu’il est écrit : « … car l’homme est un arbre du champ… » (Devarim 20, 19), tandis que la Tora est comparée à de l’or (« plus précieux que l’or » [Psaumes 19, 11]). La couche d’or extérieure symbolise sa partie révélée, celle qui est accessible à l’entendement humain, tandis que sa couche intérieure représente ce qu’elle a de caché.