La haftarath Tsaw (Jérémie 7, 21 à 9, 23) commence par les mots : « Ainsi a parlé Hachem-Tsevaqoth, Dieu d’Israël : « Joignez vos holocaustes à vos [autres] sacrifices et mangez de la viande. Car Je n’ai point parlé avec vos pères, et Je ne leur ai rien commandé, le jour que Je les fis sortir du pays d’Egypte, en fait d’holocauste et de sacrifice. »
En d’autres termes, quand Hachem a fait sortir d’Egypte les enfants d’Israël, c’est l’obéissance à Ses mitswoth qu’Il leur a imposée, et non des sacrifices.
Comment se peut-il, se demande Rambam (Maïmonide), que Hachem ait pu faire dire par le prophète qu’Il n’avait rien ordonné aux enfants d’Israël, en fait d’holocauste et de sacrifice, le jour où Il les a fait sortir d’Egypte ?
En fait, répond-il (Guide des Egarés 3, 32), ce dont il est question dans la parole du prophète est la mitswa que Hachem a ordonné à Mara : « … Là Il plaça pour lui un statut et une ordonnance, et là Il l’éprouva » (Chemoth 15, 25). Comme l’explique Rachi, Il leur a donné à Mara à étudier une partie des paragraphes de la Tora, ceux qui concernent le Chabbath, la vache rousse et les tribunaux (Sanhédrin 56b).
Ces trois mitswoth ne concernaient en rien le culte des sacrifices. Celui-ci est en effet introduit par un autre texte : « Ecoute, Mon peuple, et Je parlerai ; [écoute], Israël, et Je témoignerai au milieu de toi. Moi, Je suis Dieu, ton Dieu. Je ne te reprendrai pas à cause de tes sacrifices ou de tes holocaustes, qui ont été continuellement devant moi. Je ne prendrai pas de taureau de ta maison, ni de boucs de tes parcs » (Psaumes 50, 7 et suivants).
Signalons que la haftara se termine par deux versets, empruntés à un autre chapitre du livre de Jérémie : « Ainsi a parlé Hachem : Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, et que le héros ne se glorifie pas de sa force ; que le riche ne se glorifie pas de sa richesse. Mais que celui qui se glorifie, se glorifie en ceci : qu’il a de l’intelligence et qu’il Me connaît ; car je suis Hachem, qui exerce bonté, jugement et charité sur terre, car en ces choses-là je trouve mes délices, parole de Hachem. »
Ces versets, dont l’insertion a pour but de permettre à cette haftara de s’achever sur une note moins sévère que celle sur laquelle elle a commencé, nous apprennent aussi que notre obéissance à la parole divine n’a d’autre but que de nous amener à faire régner en ce monde-ci l’amour, la justice et la charité. Car ce sont eux qu’affectionne Hachem.