La haftara de Wayèchev, empruntée au prophète Amos (2, 6 à 3, 8) offre d’intéressantes comparaisons avec la paracha correspondante.
Son point d’ancrage avec cette paracha est constitué par le verset :
« Ainsi a parlé Hachem : À cause de trois transgressions d’Israël, et à cause de quatre, je ne le révoquerai point, parce qu’ils ont vendu le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales » (2, 6).
Ce verset conclut la série des huit remontrances que le prophète formule successivement à l’encontre de Damas, Gaza, Tyr, Edom, Ammon, Moab et Juda, et pour finir à l’encontre d’Israël.
Ces remontrances ont été formulées sous le règne de Jéroboam II, à un moment où la puissance du royaume d’Israël (Royaume du Nord) est à son zénith, mais alors aussi que les moeurs s’y sont fortement dégradées.
Si le prophète reproche à l’élite de ce royaume de « vendre le juste pour de l’argent, et le pauvre pour une paire de sandales », autrement dit de pratiquer l’injustice sociale sur une grande échelle, ces mêmes termes peuvent s’appliquer très exactement à la vente de Joseph par ses frères, et ce à un double titre :
1. « Vendre le juste pour de l’argent » correspond à l’appellation conférée à Joseph : Yossef ha-tsaddiq (« Joseph le juste »).
2. Le Midrach Tan‘houma rapporte (Tan‘houma Wayèchev 2) que les dix frères qui avaient vendu Joseph pour vingt pièces d’argent se sont partagé cette somme à raison de deux pièces chacun, qu’ils ont consacrée comme par dérision à l’achat de sandales.