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LE SANHEDRIN l'élection des Sages

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Miryam
Messages: 3
Bonjour,
pourriez-vous me dire si les Sages qui étaient acceptés dans le cadre du Sanhedrin passaient un test de capacité sur leurs connaissances.
par exemple, il m'a été dit ceci :
à l’époque du Sanhedrin (des Tanah ?) où, pour en faire partie, il fallait être capable de trouver cent cinquante raisons permettant aux insectes d’être…cacher

Est-ce exact ? y avait-il d'autres challenges de ce genre ? lesquels ?

Merci d'avance
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
L'origine de "ce qu'on vous a dit" est [une mauvaise compréhension de ce qui est] écrit dans la Gmara Sanhedrin (17a).

Après la citation de plusieurs aptitudes et qualités requises, un rabbin ajoute qu'il fallait aussi que le rabbin candidat au grand sanhedrin soit en mesure de déclarer "pur" le reptile (mort) par un raisonnement basé sur la Thora.

Dans les lois d'impureté, il est mentionné qu'il y a 8 reptiles dont les cadavres entraînent un état d'impureté à celui qui les touche.

Un rabbin qui déclarerait le reptile pur serait en fait un ridicule imposteur.

Mais ce que veut dire la Gmara, c'est que le rabbin postulant au titre de juge au grand Sanhedrin doit savoir faire preuve d'une telle virtuosité dans ses débats talmudiques, qu'il pourrait aller jusqu'à prouver par un raisonnement issu de la Thora elle-même, une loi totalement contraire à la Thora, sans que l'on puisse pour autant aisément déceler la faille de son raisonnement.

Rabenou Tam (dans Tosfot ad loc) étant dérangé par l'idée de rechercher une 'harifout shel hevel (des raisonnements aigus mais erronés puisque contraires au din de la Thora) propose une autre explication des mots de la gmara.

Mais sa question sera bien mieux répondue -à mon sens- par le Méiri (ad loc), qui l'explique comme nous (et qui ajoutera aussi au passage un détail non négligeable).

Il est donc important de savoir faire preuve de vivacité d'esprit pour faire partie du Sanhedrin.

En effet, un rabbin qui sait seulement "présenter" la loi telle quelle ne saurait suffire pour faire partie du grand sanhedrin.
Il faut aussi qu'il soit intelligent et futé, il faut qu'il domine parfaitement l'ensemble des lois afin de pouvoir distinguer avec précision chaque situation et ce qu'elle pourrait avoir de particulier.

Bien plus tard, au XIXème siècle, en Irak, un rabbin testait les candidats élèves pour la yeshiva par des questions de logique supposées pouvoir révéler l'acuité intellectuelle des interrogés.

Ce rabbin est appelé le Ben Ish 'Hai, il y a un recueil de ses "devinettes" ou "problèmes" de logique dans un de ses livres, Imrei Bina (je crois qu'il existe un autre livre ou une autre édition où il se nomme Atéret Tiferet, mais je n'en suis plus sûr, la seule fois que j'ai vu ce sefer c'était durant un court moment il y a 17 ans aux USA).

Il y a aussi un livre qui ressemble à ça, 'Hidot Meshasheot de Shimon Méir Salomon d'Anvers (impr. 1936).

Il y a d'autres livres réservés à ce genre de tests (qui datent souvent de cette époque; fin XIXème - première moitié du XXème siècle) mais plutôt basés sur des questions qui nécessitent des connaissances talmudiques, comme le Divrei 'Ha'hamim ve'hidotam du rav Ephraïm Eksher, le Or Aplaot des rabbins Kaufmann et Tiktin (1951), le Parperaot la'ho'hma de Dov Duckshensky (1929) et beaucoup d'autres.

En plus récent, il y a la série des livres Véim Tomar du Rav Dovid Kohn de Flatbush avec qui j'ai maintenu un contact épistolaire qui a malheureusement été interrompu lorsque je suis venu habiter en France.

Cette formule de questions sur des cas atypiques se retrouve déjà chez les 'Hazal, dans quelques endroits du Talmud comme dans Makot (21b) (yesh 'horesh telem e'had...) et ailleurs.
Voir à ce sujet le Sanégor (p.71 et note 1)

Je cite au passage un monumental plagiat, je ne sais pas si quelqu'un m'a devancé pour cette "dénonciation", il s'agît peut-être d'un scoop: je possède un livre (toujours dans cette catégorie, les "livres de devinettes") nommé Even Abo'hen (Varsovie 1901) de Rav "Yaakov ben Israel Tsvi auteur du Pnei Yaakov et du Toldot Yaakov".

Le nom de famille absent de la page de garde se retrouve grâce aux autres titres, c'est le rav Yeoshoua Yaakov Bronstein.

Or cet ouvrage est un plagiat mot à mot d'un précédent livre du même nom, Even Abo'hen de rav Moshé Yaakov de Briegel (= Brzesko, Pologne) imprimé quelques onze années plus tôt, en 1890.

Un des prénoms (Yaakov) étant en commun (et étant le seul qui apparaissant dans l'édition de 1901), même le célèbre bibliographe Friedberg a été trompé et a cru (dans son Beth Eked Sfarim) qu'il s'agissait de la même personne.

Mais les titres donnés par l'auteur de l'édition de 1901 montrent qu'il ne s'agît pas du même rabbin.

C'est étonnant, mais ce n'est (malheureusement) pas un cas unique dans l'histoire des sfarim.

Encore un dernier titre de "sefer devinettes" qui m'est cher, le Sdei Its'hak (en plusieurs tomes) de Rav Its'hak Weidler grand Baki et spécialiste du Yeroushalmi, ce Talmid 'ha'ham qui était le cousin germain de ma grande tante a été tué lors de la guerre d'indépendance en Israël.

Je ne prends pas le temps de me relire et demande l'indulgence des lecteurs pour les fautes.


Dernière édition par Rav Binyamin Wattenberg le Mer 07 Août 2024, 14:15; édité 1 fois
sat1
Messages: 95
On peut être le cousin de sa grande tante sans être le cousin de sa grand-mère / père ?
Rav Binyamin Wattenberg
Messages: 6640
Citation:
On peut être le cousin de sa grande tante sans être le cousin de sa grand-mère / père ?


Lorsque vous posez une question qui n'est pas directement liée au sujet ni à une halakha "en général", c-à-d qu'il sera nécessaire de relire ce qui précède, merci de citer la partie sur laquelle votre question se rapporte, surtout si c'est sur un message vieux de près de 7 ans :)

(Cette requête s'adresse à tous les internautes.)

J'ai relu rapidement mais c'était à la toute fin que le passage concerné se trouvait, je me cite:

Citation:
Rav Its'hak Weidler grand Baki et spécialiste du Yeroushalmi, ce Talmid 'ha'ham qui était le cousin germain de ma grande tante a été tué lors de la guerre d'indépendance en Israël.


Ce sur quoi vous demandez:

Citation:
On peut être le cousin de sa grande tante sans être le cousin de sa grand-mère / père ?


Et je vous réponds:
Ben... oui.
Lorsque cette tante l'est par alliance (=qu'elle est l'épouse de votre oncle).
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