Si l’obligation pour les hommes de se couvrir la tête est une coutume consacrée par l’usage, celle qui s’impose aux femmes mariées est une obligation qui prend sa source dans la halakha. Elle s’applique également aux veuves et aux divorcées (voir Igueroth Moché, Evène Ha‘ézèr 1, 57).
Cette obligation, à laquelle la Tora fait allusion (Berèchith 24, 65 ; Bamidbar 5, 18), tient son origine dans un enseignement de la Guemara selon lequel il est honteux pour les filles d'Israël d'avoir la tête découverte (Ketouvoth 72a).
S’il est vrai que cette obligation est tellement impérieuse qu’une femme qui ne s’y conforme pas perd ses droits à sa ketouba et peut être répudiée par son mari (Choul‘han ‘aroukh Evène Ha‘ézèr 115, 1 à 4), la plupart des décisionnaires considèrent que cette halakha n’est plus de mise aujourd’hui, étant donné que la plupart des femmes qui ne se couvrent pas la tête agissent ainsi par pure ignorance (voir Igueroth Moché, Evène Ha‘ézèr 1, 114).
Le judaïsme considère que le fait pour une femme mariée de ne pas se couvrir la tête devant d’autres que son mari est une violation de son devoir de modestie (tseniouth), et l’on rapporte que même les jeunes filles, dans certaines communautés, avaient jadis pour habitude de dissimuler leurs chevelures.
La manière pour les femmes de se conformer à cette obligation varie d’une communauté à l’autre. Certaines femmes ne laissent apparaître aucun de leurs cheveux, qu’elles soient chez elles ou dans la rue. Pour d’autres, au contraire, il suffit de se couvrir la plus grande partie de leur chevelure, mais sans laisser apparents plus de deux tefa‘him sur la moitié d’un téfa‘h, soit environ 18 centimètres sur 4 et demi (voir Igueroth Moché, Evène Ha‘ézèr 1, 58 et Ora‘h ‘hayim 4, 112).