On appelle tokhe‘hoth (« avertissements »), ou kelaloth (« malédictions » dans le langage de la Michna [Meguila 3, 6]), les passages dans lesquels Moïse a mis en garde les enfants d’Israël en leur annonçant les malheurs auxquels ils s’exposeront s’ils n’observent pas scrupuleusement la Tora.
Ces passages, contenus tant dans la parachath Be‘houqothaï (Wayiqra 26, 14 à 46) que dans la parachath Ki thavo (Devarim 28, 15, 69), ont souvent créé chez les fidèles dans les synagogues un sentiment de frayeur et d’appréhension, tant et si bien que certains répugnent à être appelés pour en suivre la lecture devant le rouleau de la Tora. On en est réduit à appeler le bedeau, attitude blessante consistant à « sacrifier » l’un des membres les plus modestes de la communauté au profit supposé de celle-ci, ou bien à y appeler « quiconque en voudra », procédé moins inélégant mais que l’on pourrait qualifier d’irrévérencieux envers un texte inscrit dans la Tora.
Dans certaines communautés, ce sont les rabbins qui se font alors appeler à la Tora. Peut-être se souviennent-ils alors que ces « avertissements » sont considérés, dans beaucoup de milieux hassidiques, comme de véritables bénédictions. Ils s’appuyent sur un texte du Zohar dans lequel le prophète Elie indique que ce que nous tenons pour des oracles de malheur est constitué en réalité de promesses et de consolations, comme lorsqu’un roi qui aime son fils le morigène, sans pourtant lui retirer son amour.
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