Les quatre mille soldats des enfants d’Israël, lorsqu’ils ont combattu les Cananéens commandés par Sissera, se sont portés au sommet du mont Thabor. Les troupes cananéennes, restées au pied de la montagne, se sont préparées à les attaquer avec leurs neuf cents chars (Choftim 4, 3) – les blindés de l’époque – une armée d’autant plus puissante qu’il s’y ajoutait, selon le Targoum (5, 8), quarante mille généraux (reichei machiryan), cinquante mille porteurs d’épée, soixante mille lanciers, soixante-dix mille porteurs de boucliers et quatre-vingt mille soldats.
Au moment où Sissera s’apprêtait à donner le signal de l’attaque, il se produisit un événement miraculeux : un brusque et violent orage qui immobilisa l’armée cananéenne et donna la victoire aux enfants d’Israël.
Le cantique de Devora contient plusieurs allusions à cet événement :
– « J’attirerai vers toi, vers le torrent de Kichon, Sissera, chef de l’armée de Yavin, et ses chars, et sa multitude, et je le livrerai en ta main » (4, 7).
– « Hachem ! quand tu sortis de Sé‘ir, quand tu t’avanças des champs d’Edom, la terre trembla, et les cieux distillèrent, et les nuées distillèrent des eaux » (5, 4).
– « On a combattu des cieux ; du chemin qu’elles parcourent, les étoiles ont combattu contre Sissera. Le torrent de Kichon les a emportés, le torrent des anciens temps, le torrent de Kichon » (5, 20 et 21).
Les chars de Sissera, bloqués sur un sol détrempé par la pluie, furent ainsi empêchés de manœuvrer et ils ne purent résister aux assauts de leurs adversaires.
On raconte, de la même manière, que le général Bonaparte, lorsqu’il écrasa le 27 germinal an VII (16 avril 1799) les troupes turques et arabes au mont Thabor, dut sa victoire – nouveau bégaiement inattendu de l’histoire – à une crue soudaine du Kichon qui noya une partie importante des troupes de ses adversaires.