Les pérégrinations qui ont mené Abraham d’Ur-en-Chaldée jusqu’en terre de Canaan présentent de nombreuses ressemblances avec celles que les enfants d’Israël ont parcourues entre leur sortie d’Egypte et leur entrée en Terre promise.
Une première similitude porte sur la formulation des deux versets qui en forment les sommaires : « Je suis Hachem, qui t’ai fait sortir d’Ur-en-Chaldée, pour te donner ce pays en héritage » (Berèchith 18, 7), et : « Je suis Hachem, ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Egypte, de la maison d’esclaves » (Chemoth 20, 2).
Il existe en effet une puissante imbrication dans l’histoire de nos Patriarches de ce qui allait devenir, plusieurs siècles plus tard, la sortie d’Egypte de nos ancêtres.
C’est ainsi que la Tora indique que Lot, lorsqu’il a reçu la visite des anges chargés de le sauver de la destruction imminente de Sodome, « a fait cuire à leur intention des matsoth, qu’ils ont mangées » (Berèchith 19, 3). Et Rachi de préciser que c’était Pessa‘h.
Plus tard, lorsque Rébecca décida de « déguiser » son fils Jacob sous les apparences d’Esaü afin de lui faire obtenir les bénédictions d’Isaac, elle lui demanda de lui apporter « deux bons chevreaux » (Berèchith 27, 9).
Pourquoi deux chevreaux, se demande Rachi ? Si l’un d’eux devait servir, répond-il, au repas d’Isaac, le second était destiné au sacrifice pascal.
Nous voyons ainsi que la fête de Pessa‘h a été célébrée à deux reprises par nos Patriarches, alors que les événements qu’elle commémore ne se sont produits que longtemps après qu’ils ont quitté ce monde.