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Torah et travail - Torah ou travail ?

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BLOEMHOF
Messages: 8
Comment faut-il comprendre aujourdhui la Michna des Pirké Avoth (2,2):
L'étude de la Torah est belle avec une occupation terrestre,parce que l'effort que l'on déploie dans les deux, fait oublier le péché?
Jacques Kohn ZAL
Messages: 2766
Le problème de la compatibilité d’une activité profane avec l’étude de la Tora est devenu d’une brûlante actualité, et il existe plusieurs façons de le résoudre.
Pour répondre à cette question, je citerai un passage de la Guemara (Berakhoth 35b) : « Il a été enseigné dans une barayetha : Il est écrit d’une part : “Tu réuniras ton blé” (Devarim 11, 14), et d’autre part : “Ce livre de la Tora ne s’éloignera pas de ta bouche” (Josué 1, 8). Faut-il prendre cette injonction au pied de la lettre ?
L’xpression : “Tu réuniras ton blé” implique que tu dois associer l’étude [des paroles de la Tora] avec une activité terrestre. C’est ce qu’a enseigné rabbi Yichma’el.
Rabbi Chim‘on bar Yo‘haï a professé au contraire : Comment cela se peut-il ? Si un homme laboure à la saison des labours, s’il sème à la saison des semailles, s’il moissonne à la saison de la récolte, s’il bat [son blé] à la saison du battage, et s’il vanne à la saison du vannage, qu’adviendra-t-il de la Tora ?
A la vérité, a poursuivi rabbi Chim‘on bar Yo‘haï, lorsqu’Israël fait la volonté du Tout-Puissant, son travail est exécuté par d’autres, ainsi qu’il est écrit : “Les étrangers se tiendront là et paîtront vos troupeaux…” (Isaïe 61, 5). Tandis que, lorsqu’Israël ne fait pas la volonté du Tout-Puissant, son travail est exécuté par lui-même, ainsi qu’il est écrit : “Tu réuniras ton blé” (‘Hizqouni ad Devarim 11, 14) : Tu as alors le droit de te consacrer à ton travail.) Et en plus tu feras celui de ton ennemi, ainsi qu’il est écrit : “Tu seras au service de tes ennemis” (Devarim 28, 48).
Abbayei a enseigné : Beaucoup ont suivi l’opinion de rabbi Yichma’el, et ils s’en sont trouvés bien, et d’autres celle de rabbi Chim‘on bar Yo‘haï et ils ne s’en sont pas trouvés bien.
Rava a dit aux rabbanim : “Ne vous présentez pas devant moi pendant les mois de nissan (Rachi : époque de la moisson) et de tichri (Rachi : époque des vendanges et de la production de l’huile d’olives). Aussi n’aurez-vous pas d’inquiétude quant à votre alimentation de toute l’année !” »

Le monde juif religieux a tendance actuellement à se répartir entre les partisans de la thèse professée par rabbi Chim‘on bar Yo‘haï et ceux qui adhèrent à celle de rabbi Yichma’el. Mais on remarquera que le mot de la fin appartient dans ce débat à Abbayei et Rava, deux des plus éminents amoraïm. Ceux-ci s’accordent pour considérer que le comportement idéaliste, voire utopiste, préconisé par rabbi Chim‘on bar Yo‘haï n’est accessible qu’à quelques « happy few ». Quant aux autres, il convient qu’ils sachent mesurer, chacun à sa façon et selon ses facultés propres, la part respective à attribuer au travail et à l’étude de la Tora.

La traduction de l’expression dérekh érets par « activité terrestre » est correcte, mais il en est une autre. C’est celle proposée par le grand maître du judaïsme allemand, rav Samson Raphaël Hirsch. Selon celui-ci, cette expression doit s’entendre par « culture générale ». Un Juif a l’obligation de se familiariser avec la culture de son époque, et l’acquisition de connaissances en science, en histoire, en musique et en littérature ne peut que favoriser l’accès à la Tora. Mais ce dérekh érets doit toujours être apprécié par rapport à l’étude de celle-ci. Il faut, en d’autres termes, que la Tora constitue notre immuable système de référence, qu’elle mette en œuvre les lentilles au travers desquelles nous observons et interprétons le monde. Permettre à cette culture générale de prendre le dessus et de supplanter la Tora en tant que fondement de notre appréciation de la réalité ne peut que conduire à la ruine spirituelle.
goku
Messages: 15
Chalom,
C'est juste pour donner un point de vue dur la question
Dans Pirké Avot il est dit (IV;17)
"Sans farine pas de Tora, Sans Tora pas de farine"
Rachi dans un commentaire nous enseigne : "C'est bien d'etudier la Torah conjointement à l'exercice d'un metier" (en fait dans le commentaire de cette Michna Rachi reprend la Michna II;2)
De plus il est ecrit dans le même traité (I;9) "Aime le travail"
et dans un commentaire Rabbi Hayim De Volzyne rapporte de la Guemara(Ber ,8a) "Celui qui jouit des fruits de son travail est plus grand que celui qui craint les cieux"
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