Mitsva n'est pas le vocable adapté. Il s'agît d'un minhag (coutume).
La coutume de faire du bruit en cognant des objets à la mention du nom d'Aman dans la Meguila est très ancienne.
Le Maté Moshé et le Levoush y trouvent une allusion dans les dernières lettres des mots Veaya im bin [akot arasha] (Deutéronome XXV,2).
Le Rama (Ora'h 'haim §690, 17) cite le Aboudarham pour parler de la coutume qu'ont les enfants de dessiner Aman ou d'écrire son nom sur un morceau de bois puis de cogner dessus dans l'idée d'accomplir le verset "tim'hé et zé'her amalek" , et c'est de là qu'est née la coutume de cogner sur quelque chose à la mention du nom d'Aman lors de la lecture de la Meguila même si on n'efface plus le nom ou la représentation d'Aman par ces coups (Beit Yossef et Darkei Moshé).
Le Rama précise qu'il ne faut pas annuler ce minhag ni s'en moquer; s'il s'est répandu, c'est qu'il y a une bonne raison.
Rabbi 'Haim Pallagi écrit dans son Roua'h 'Haim (§690,9) que "les gens ont l'habitude de dire" que Aman ressent ces coups du fin fond du Guéinom.
(En fait ce n'est pas seulement "les gens" car c'etait déjà marqué depuis bien longtemps dans le Midrash Eliahou ).
Cependant certains A'haronim n'appréciaient guère trop ce genre de manifestations des enfants dans la synagogue et regardaient cette coutume d'un mauvais œil.
Comme le Maaril (60a en bas et cité dans le Maguen Avraham, Baer Etev et Mishna Broura) selon certains, ainsi que le Pri Megadim (cité dans mishna broura (§690, 59)), et le Yefé Lalev cité dans le Sdei 'Hémed (pourim §10).
Mais le Yaabets (dans son sidour, et cité dans Mishna Broura ainsi que dans le Ben Ish 'Haï ) témoigne que son père , le fameux 'Ha'ham Tsvi, prenait cette coutume très au sérieux et tapait du pied au moment voulu. On raconte aussi au sujet du 'Hafets 'Haim qu'il s'appliquait à maintenir cette coutume.
(Le Ben Ish 'Haï souligne que la coutume est de taper du pied et pas de la main, comme il est écrit dans le Midrash Eliahou.)
Le Maaram Shik (shut Yoré déa §116) considère que cette coutume concerne les enfants et que les adultes ne doivent pas les imiter, (et c'est pour cela qu'on nous dit que le Maaril n'était pas "'hoshesh leakot"). Cependant force lui est d'admettre que le 'Ha'ham Tsvi ne partage pas son opinion, ni les autres rabanim qui s'investissaient dans ce minhag.
Voir encore le shut Pri Assadé (III, 42) qui renforce et soutient ce minhag.
Pour ce qui concerne le choix de la crécelle plutôt qu'autre chose, on trouve une idée du Bnei Yissos'hor qui fait remarquer qu'à 'Hanouka on donne aux enfants des toupies, et à Pourim des crécelles, car à 'Hanouka les juifs n'ont pas vraiment fait teshouva convenablement, mais la délivrance était une itorerout deléeyla (un "éveil" "d'en haut"), c'est pourquoi on fait tourner la toupie en la tenant par le haut. Tandis qu'à Pourim la délivrance à commencé par une itorerout delétata (un "éveil" "d'en bas"), c'est pourquoi on fait tourner une crécelle qui se tient par "en bas".