Le début du chapitre 17 du livre de Jérémie offre une image troublante. Celui-ci, dans son emportement prophétique, se déchaîne contre le peuple de Juda dans un message apparemment désespéré. Il l’informe que sa déloyauté envers Hachem est si profondément enracinée en lui qu’elle est devenue ineffaçable : « Le péché de Juda est inscrit avec un burin de fer, avec une pointe de diamant ; il est gravé sur la table de leur cœur, aux angles de vos autels. »
Rabbi Isaac Abarbanel renforce l’impact de la critique de Jérémie quand il oppose les graves péchés de Juda à la volonté ultime des Nations de prendre conscience de l’erreur de leurs délires religieux et de reconnaître Hachem, comme l’indique le début de notre haftara : « Des peuples viendront à Toi des confins de la terre et diront : “Nos ancêtres n’ont reçu pour héritage que le mensonge, que de vaines [idoles], toutes également impuissantes”. »
Ce message, bien évidemment, n’est pas destiné à fermer la porte au repentir. Son but est de mettre solennellement en relief l’intransigeance du peuple juif. Le prophète exprime son désespoir devant la pente dangereuse où il s’est engagé. Son intention est de lui faire prendre conscience du contraste qui oppose sa conduite à celle des « autres », supposés pourtant être moins attachés à Hachem, et ainsi l’inciter à changer ses voies.
Dans son commentaire, Rachi rapporte une interprétation midrachique : Le « burin de fer » se réfère à Jérémie, la « pointe de diamant » à Ezéchiel. Ce Midrach transforme considérablement le sens de ce verset. Il nous annonce que Hachem nous dépêche une voix prophétique toutes les fois que nous nous égarons, une voix qui se grave dans nos cœurs et qui nous incite à changer de direction.
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