Nous avons donc pour donnée de base une personne qui DOIT respecter les deux jours, qui se trouve en Israel pour un Yom Tov.
La réponse n'est pas si simple, c'est assez discuté.
Pour faire court (-ou pas trop long), de nombreux poskim interdisent se basant sur le fameux Shaarei Tshouva
(o"h §496 sk.4 –qui est une grande source d'information concernant ce genre de doutes qui touchent au Yom tov shéni)
qui cite le 'Hida dans Birkei Yossef qui amène le Maarikash qui permet, mais le Shaarei Tshouva cite ensuite le Maari Molko (responsa §65) et le Maari "Prago"
(=? Je ne connais pas ce rabbin, je suis quasi-sûr que c'est une erreur d'impression et qu'il faut corriger le VAV en YOUD pour donner Maari Fradji –qui lui existait et s'est opposé à ce din du Maarikash –voir le Birkei Yossef (o"h §496,4) qui le cite (responsa §76) .
Si quelqu'un peut malgré tout me renseigner je lui en serait reconnaissant, je sais qu'il existe des Mishna Broura "modernes" avec probablement le plus d'annotations possibles, ils n'ont certainement pas manqué de corriger le texte si c'est une erreur de frappe.
Si quelqu'un sait qu'il existe un Maari Prago ou Frago ou Fradjo… merci de me le faire savoir.)
qui repoussent ce psak et s'accordent à interdire.
Ils ne sont pas les seuls à refuser l'avis du Maarikash, voir encore le
-Birkei Yossef (lui-même) qui semble ne pas rester sur l'avis du Maarikash (o"h §496,4), le
-Guinat Vradim (klal IV, §16-17),
-Agaot Rabbi Akiva Eiger (o"h §496),
-Igrot Moshé (III,§73 et IV,§105-107),
-Min'hat Its'hak (VII, §34-35),
-Dovev Meisharim (III, §83).
-Le 'Ho'hmat Shlomo (o"h §496) interdit au titre de Amira leakoum tout simplement et aussi il précise que c'est encore pire qu'Amira leakoum car avec un juif la notion de Shli'hout est certaine selon tout le monde
(il y aurait de quoi discuter sur ce point , mais le temps ne le permet pas).
Le Min'hat Its'hak (VII, §34) souligne que selon cette idée, il sera interdit d'avoir recours à Amira leYid même pour tsore'h mitsva ou Tsore'h Gadol.
J'ajouterais encore que selon cette idée il sera aussi interdit de demander à un israélien AVANT Yom Tov de faire une mela'ha pendant Yom Tov Shéni.
Cependant il existe aussi l'opinion permissive, représentée par le Beèr Moshé (VII, p.291) et le Min'hat Shlomo (Auerbach) (§19) qui n'interdit pas mais ne permet pas non plus de manière "le'hat'hila et sans remords".
Il penche plutôt pour permettre mais souligne qu'il convient d'être 'hoshesh les ma'hmirim.
Pour certains, on ne se le permettra donc pas si ce n'est en cas de grand besoin.
C'est l'avis du Az Nidberou (XI, §29) et du Kinian Thora (IV, §58).
Je dois tout de même préciser qu'à l'époque de mes études en Israël, du vivant du Min'hat Shlomo, l'opinion prédominante était -il me semble- de permettre pour un simple petit "tsore'h" et non uniquement "letsore'h gadol".
Mais en tout cas, par une allusion qui ne sous-entend pas un ordre (remez bessignon sipour), il sera évidemment permis de "demander" à l'israélien.