Je vous cite :
Citation:
J'avais lu noir sur blanc sur le choulhane harouh qu'il était interdit de manger avant d'avoir écouté la lecture de la meguila (ce n'était pas écrit "nous avons la coutume de... " ou "nous avons l'habitude de...", mais bien le mot "interdit"
Je ne sais pas où avez-vous vu explicitement et si clairement noir sur blanc que c’est interdit par le
Shoul’han Arou’h lui-même, dans mon édition c’est le
Rama (o’’h §692, 4) qui parle de ça explicitement, vous deviez certainement vouloir dire dans le
S.A. au sens large.
Vous écrivez :
Citation:
pour moi il était impossible de faire les choses a l'envers
Et donc :
Citation:
Mon mari voulait quand meme aller dans cette synagogue, moi non. ça nous a posé un gros problème de chalom baït
J’admire votre zèle religieux qui vous fait tenir en horreur toute démarche contraire à l’esprit de la Thora, mais sachez que nos Sages ont aussi dit clairement « il n’y a de femme ksheira (=~réglo) qu’une femme qui suit la volonté de son mari »
(Tana Debei Eliahou Raba §IX et c’est aussi cité dans le Rama -puisqu'on en parle- Even Aezer fin de §69).
(Je sais que certaines personnes -de nos jours- y voient de la misogynie, mais c’est un tout autre débat, puisque vous semblez acquise aux vues des ‘ha’hamim.)
Aussi, créer un «
gros problème de chalom baït » me semble plus embêtant –même au niveau ala’hique- que de manger avant la meguila.
A part ça, votre difficulté d’envisager «
l’idée de mettre quelque chose dans ma bouche sans avoir écouté la meguila puis d'aller l'écouter avec le ventre bien rassasié pour moi ce n'était même pas envisageable »
aurait dû être tempérée par l’expérience de l’année dernière (en 2011) où la meguila a été lue un samedi soir –le ventre plein- alors que le jeûne était avancé au jeudi.
Je tiens cependant à souligner avec force que vous avez raison de ne pas accepter rapidement tout changement qui vous parait louche, c’est grâce aux personnes comme vous que le judaïsme s’est maintenu.
‘Hazak.
Mais il n’était pas nécessaire d’en arriver à un (gros) problème de shlom bayit, vous pouviez aller écouter la meguila ailleurs (-en effet, l’obligation d’écouter la meguila en même temps que son mari, elle, ne figure ni dans le
Shoul’han Arou’h ni dans le
Rama), ou même patienter durant les 30 minutes sans manger (voire vous contenter d’une collation, selon l’opinion de
Rav Ovadia Yossef).
Si ces options n’étaient pas praticables, je pense –mais ça n’engage que moi- qu’il eut mieux valu manger avant la meguila (en tentant de ne pas oublier d’aller à la meguila) que de vous disputer avec votre mari.
Je ne suis pas en train de dire qu’il vaille mieux écouter son mari plutôt que D…, bien sûr, si votre mari vous demande (gentiment) de transgresser shabbat, vous ne devez pas l’écouter, quitte à se disputer.
Mais pour manger avant la meguila, sachant que les avis plus ou moins permissifs ne manquent pas, je trouve que le péché de se disputer avec son mari (ou même avec quelqu'un d'autre) l’emporte de loin.
(Voyez ce que le
Talmud nous raconte
(Nedarim 66b, fin de chap. IX) au sujet d’une femme qui faisait ce que son mari souhaitait.)
Vous n’êtes, bien entendu, pas tenue d’adhérer à ma perception des priorités, mais je suis sûr que vous auriez pu vous contenter de participer symboliquement au festin et ainsi rester parfaitement dans la règle ala’hique.
L’interdit de manger avant la meguila n’est pas lié à une quelconque nécessité d’arriver à la meguila le ventre creux (comme nous l’avons remarqué l’année dernière), il s’agît simplement d’une barrière afin de ne pas se laisser aller dans son repas et en oublier la meguila.
Cette Ala’ha se retrouve surtout tous les jours avant le shema du soir (de Maariv) -pour les hommes.
C’est d’ailleurs pourquoi le
R. Ovadia Yossef (en fait : le
Maguen Avraham) permet la collation qui n’est pas de nature à s’éterniser.
On pourrait aussi permettre de manger (un véritable repas) avant la meguila si on demande à un ‘shomer’ de nous rappeler la mitsva de meguila.
Quoi qu'il en soit, il est bon d'avoir à l'esprit ce que le
Maguen Avraham (o"h §53, sk.26) nous enseigne: il ne convient pas de se disputer pour une mitsva.