Je viens de voir votre question et la réponse du Rav Klapisch , je me permets d’y ajouter ce que j’ai écrit dans le passé à la même question (mais pas sur ce site) :
C’est une question épineuse, je crois qu’en fait ce n’est PAS un maamar ‘hazal.
Nous trouvons dans plusieurs sfarim cette phrase texto, mais jamais accompagnée d’une référence.
Certains font attention de ne pas la citer comme étant de ‘hazal en disant « comme le dit le dicton populaire » ou « maamar é’ha’ham » (voir par exp. Igrot Kodesh du 5 Av 1962 tome XXII, page 294 où le rabbi de loubavitsh cite « maamar é’ha’ham »)
C’est un dicton abrégé d’un autre maamar qui dit: Mi shélo taam sim’hat atarat asfeikot lo taam sim’ha miyamav.
Il est aussi cité comme étant Maamar é’ha’ham dans différents livres (par exp. dans le kobets Knesset Agdola livre II, Varsovie 1890, p.114, dans le Divrei Avot sur Avot, Lemberg 1879, fin de §IV, dans le Moed le’hol ‘haï –Pallagi- §X, 81 et dans le Pri A’hag -Broyde- dans sa akdama p. 1d)
Et n’est pas non plus si ancien, il ne serait que du Rama.
Nous trouvons dans le Shout Arama (de Rabbi Moshe Isserles) (siman 5) ce même maamar en ces mots : maamar é’ha’ham ki lo taam taam sim’ha mi shélo taam sim’hat sfeikot veataratam, et dans un autre de ses livres, Torat Aola (I, §VI) en des mots légèrement autres : katav ‘ha’ham e’had shelo taam taam sim’ha mi shélo taam atarat asfeikot assi’hliot.
Quoi qu’il en soit, les mots exacts « ein sim’ha keatarat asfeikot » ne figurent pas dans le responsa du Rama.
Nous trouvons ce maamar dans un langage encore différent dans le Pri Megadim à deux reprises (Eshel Avraham o’’h §554, sk.5, et o’’h au début de §670) au nom de Maamar é’ha’ham.
Il est cependant à noter que le Neot deshé (tome III, p.181) cite ce maamar au nom du Ralbag !
Ce qui serait donc la source la plus ancienne pour ce maamar.
Je ne sais pas où ça se trouve dans le Ralbag, pour cela il faudrait un programme informatique ou demander à un Rav ‘Haim Kanievsky ou Rav Dovid Kohn, tous deux grands lecteurs devant l’Eternel.
Nous trouvons aussi des variantes comme ein baolam sim’ha keatarat asfeikot, dans le Metsoudat David (sur Mishlei XVI, 30).
Bref , je ne crois pas que ce « maamar » existe tel quel, mais ça n’est pas le premier, il existe des dizaines –voire des centaines- de dictons attribués par erreur aux ‘hazal, alors que l’auteur est bien plus tardif ou même bien éloigné –idéologiquement- des ‘hazal.
Il se trouve même qu’une phrase soit citée par plusieurs gdolei israel en tant que maamar ‘hazal, alors que c’est un « maamar » évangile !