Lorsque le premier jour de Pessa‘h tombe Motsaei Chabbath, la bedikath ‘hamets doit se faire le jeudi soir précédent (c’est-à-dire le 12 nissan au soir).
Après la bedikath ‘hamets, on prononce la première formule de bitoul comme les autres années.
Le vendredi matin (cette année le 18 avril), on procède à la destruction du ‘hamets, de préférence avant 12h22. A posteriori, on peut détruire le ‘hamets toute la journée de vendredi jusqu’à Kabbalath Chabbath.
Si l’on a oublié et si l’on n’a pas pu faire la bedika le jeudi soir, on peut la faire toute la journée du vendredi, avec bénédiction.
La deuxième formule du bitoul ne sera prononcée cette année que le Chabbath matin, mais impérativement avant 12H22. Dans le cas où l’on a déjà récité la seconde formule du bitoul le vendredi, on doit la redire le Chabbath avant 12H22.
Même après la destruction du ‘hamets qui a lieu le vendredi, on peut continuer d’en consommer jusqu’au Chabbath matin à 10H55. Il faut faire cependant attention à ne pas en disperser.
La destruction du ‘hamets restant peut se faire de deux manières : l’émietter et le jeter aux toilettes ou, s’il y en a beaucoup, le donner à un non-Juif sans lui préciser de le sortir de la maison.
Selon la halakha, il est permis de consommer de la matsa toute la journée du vendredi. Certaines communautés ont cependant l’habitude de ne plus en consommer depuis le 1er nissan, d’autres à partir de trente jours avant Pessa‘h.
Cette année, étant donné que la veille de Pessa‘h est un Chabbath, tous les travaux sont permis comme tous les vendredis (jusqu’à Min’ha ketana). De même, il est permis de se couper les cheveux ou de se couper les ongles. Selon le Ariza’l il faut se couper les cheveux avant Min’ha ketana.
Afin d’accomplir la mitswa de manger les repas de Chabbath, on doit manger du pain ou de la matsa. Or, il est interdit de manger de la matsa car c’est la veille de Pessa‘h, et d’un autre côté, il ne faut pas laisser pour le Chabbath plus de pain que nécessaire. Cuire et manger dans des ustensiles ‘hamets risquent d’entraîner des problèmes de mélange. De plus, il est difficile de nettoyer les ustensiles ‘hamets après utilisation, du fait des lois de Chabbath.
Il est par conséquent conseillé de rendre cachère le-Pessa‘h toute la maison, y compris la cuisine, et de n’y cuisiner que des plats cachères le-Pessa‘h. On récite le Kiddouch à table comme d’habitude. On fait motsi et on mange du pain (chaque personne environ 60 grammes) en dehors de la salle à manger, mais à un endroit d’où l’on peut voir l’endroit du Kiddouch. On se rince minutieusement la bouche et les mains et l’on continue le repas (qui est cachère le-Pessa‘h). On refait de même le Chabbath matin, et l’on balaie les miettes de ‘hamets que l’on jette aux toilettes.
Dans le cas ci-dessus, certains se font un scrupule de manger à nouveau du pain à la fin du repas, car les aliments mangés au milieu de celui-ci nécessitent peut-être une bénédiction étant donné qu’ils ne sont pas accessoires au pain comme dans tout repas. Pour éviter ce dernier problème, certaines personnes disent les bénédictions de ché-hacol et adama sur des aliments avant de faire motsi afin de se rendre quittes pour tous les aliments du repas, car ils ne sont pas accessoires au pain.
Certains décisionnaires permettent de faire cuire vendredi de la matsa afin de pouvoir consommer les deux premiers repas de Chabbath (cela pour éviter de garder du ‘hamets pour Chabbath). Il faut cependant préciser que la matsa cuite ne reste motsi que si elle comporte des morceaux entiers d’au moins 30 grammes. Cependant, certaines opinions comme celle du Kaf ha-’hayim considèrent qu’une telle matsa est interdite la veille de Pessa‘h.
La farine de matsa qui est mélangée avec de l’huile ou du sucre ou du jus de fruit et recuite au four, ou bien frite dans un peu d’huile ne peut être mangée la veille de Pessa‘h (même si la bénédiction est mezonoth).
Dans tous les cas il faut détruire tout le ‘hamets restant avant 12h22. De même il faut dire la formule du deuxième bitoul avant 12H22, et ce même si l’on n’a pas eu le temps de détruire le ‘hamets.
Une matsa qui a été émiettée et bouillie est considérée selon toutes les opinions comme ayant le statut de mezonoth et peut être consommée la veille de Pessa‘h. Il est permis de manger de la matsa ‘achira la veille de Pessa‘h jusqu’à la dixième heure. De nombreuses communautés s’abstiennent de matsa ‘achira pendant tout Pessa‘h. La confection de telles matsoth est en effet relativement difficile. En effet, le fait de mélanger ne serait-ce qu’une petite quantité d’eau pendant la fabrication de celles-ci (faites avec du jus de fruit) peut les rendre ‘hamets plus rapidement que de la matsa ordinaire (faite sans aucun jus de fruit).
La troisième manière de procéder est la suivante : On fait cuire les aliments dans un ustensile cachère le-Pessa‘h comme dans les deux premières manières. On transvase les mets dans des ustensiles également cachère le-Pessa‘h. Mais ces derniers ne seront pas utilisés pendant tout Pessa‘h de cette année (car selon certains décisionnaires, il y a contact avec l’ustensile ‘hamets). On prend le repas normalement avec du pain. Puis toute la vaisselle sera rincée dans la salle de bains, puis rangée dans l’armoire réservée à la vaisselle ‘hamets.
Pessa‘h cachère we-saméa‘h !
N. B. : Les horaires ci-dessus ne concernent que Paris et l'année 2008.