Bon, brièvement, vous demandez s’il y a une possibilité de trouver un semblant de Limoud Zkhout pour une femme ashkenaze (-ou plutôt qui en épouse un), qui ne se couvrirait pas la tête le jour du mariage après la ‘Houpa.
C’est délicat.
De prime abord, cette pratique que vous définissez comme répandue (mais vous devinez que ça dépend du milieu dans lequel elle serait répandue…), ne satisfait pas du tout les Poskim, je ne vais donc pas vous présenter une explication qui la justifierait.
Cependant, pour vous donner une petite piste de petit Limoud Zkhout malgré tout, je dirai que « Kalkalatan Takanatan » ; le ‘heder yi’houd n’étant pas toujours pratiqué conformément à la Halakha (selon toutes les Shitot), il en résulte qu’elles ne seraient pas non plus tenues de se couvrir les cheveux ce jour-là (jusqu’au Yi’houd qui aura lieu ultérieurement, après la soirée).
Lorsque la porte du ‘heder Yi’houd ne se ferme pas bien (cf. Shiyarei Knesset Hagdola O’’H §339, 10), ou pas à clef (cf. Shout Harashba 1, §1251) (Maharsham II, §76) (Mabit 1, §287), ou qu’il y a un vis-à-vis flagrant par les fenêtres (voire parfois des murs vitrés !) (cf. Noda Biyehouda 1, E’’H, §71 et Misgueret Hashoul’han §152, sk.10)[ , ou encore selon ceux qui imposent que la pièce « appartienne » au ‘hatan ou lui soit louée (cf. Mishna Broura §339, sk.32 , Imrei David §29 et Moadim Ouzmanim IV, §227, dans la note)…], il n’est pas du tout évident que cela puisse être considéré comme un yi’houd par rapport à notre sujet.
Reste qu’en l’absence de Yi’houd haraouy LeBia, le mariage a tout de même [déjà eu] lieu selon les Shitot qui ne l’imposent pas [à ce moment] et même pour le rite Ashkenaze, en suivant l’opinion du Aroukh Hashoul’han (§LV, 11 et 15) et du ‘Hazon Ish (§LXIII, 17) , on peut se contenter d’un tel Yi’houd et cela n’impose pas de se couvrir les cheveux (durant la soirée qui suit).
En conclusion : lorsque le ‘hatan est Ashkenaze, il convient de procéder au ‘Heder Yi’houd juste après la ‘houpa et la Kala est tenue de se couvrir les cheveux dès ce moment.
Si la Kala ne souhaite absolument pas se couvrir les cheveux pour la soirée, il convient d’en parler avec le Rav qui les marie afin de trouver une solution halakhique quand bien même « Bediavad », mais sans enfreindre la Halakha.