Il doit faire tshouva et essayer de se concentrer un peu plus la prochaine fois pour éviter de telles erreurs :)
Je ne crois pas qu'il y ait de solution miracle du genre de celle indiquée dans le Shoul'han Arou'h (o"h §206, 6).
Il y est question de celui qui aurait dit les trois premiers mots d'une bra'ha ("barou'h ata HM") avant de se rendre compte qu'elle serait "levatala", on lui conseille de poursuivre avec ces mots: "lamdéni 'houkei'ha".
Il aura ainsi récité un passouk (tehilim 119, 12) et évité la bra'ha levatala.
La source du Shoul'han Arou'h est le Rosh (Bra'hot VI, 20) au nom de Rabeinou Yona.
Si jamais il avait commencé à dire les trois premières syllabes du mot suivant (élokei...), il y a encore une astuce en poursuivant par: "israel avinou meolam vead olam" qui est un bout de passouk dans Divrei Ayamim (I, XXIX, 10)
Cette ingéniosité est du Noda Biyehouda, le Rav Ye'hezkel Landau, dans son Tsla'h sur Bra'hot (daf 39b) et nous la retrouvons aussi dans le Kitsour Shoul'han Arou'h du rav Shlomo Ganzfried §VI, 4).
Vous demandez ce qu'il en est s'il a dit "barou'h ata HM elokeinou mele'h aolam asher kideshanou bemitsvotav vetsivanou..."
Je ne connais pas de passouk commençant par ces dix mots (/ces dits mots) et même le Kaf A'haim (o"h §206, 44) qui énumère de nombreuses possibilités d'erreurs comparables, ne mentionne pas cette situation.
Il semble donc qu'il n'aurait d'autre option que de tenter de se racheter en disant "barou'h shem kevod mal'houto leolam vaed".
Puisqu'on parle de ce sujet, j'ajoute ce que j'ai vu dans un livre récent, 'Havatselet asharon (al athora) sur Dvarim (I, 6) où l'auteur -rav Morde'hai Carlebach- présente fièrement une débrouillardise de son cru qui consiste à apporter une solution à celui qui aurait même terminé de dire le mot élokeinou (malgré l'absence de passouk commençant par B.A.HM. Elokeinou...).
Il propose de dire un passouk qui commence par "HM elokeinou..." comme HM elokeinou diber eleinou be'horev lémor... (Dvarim I, 6).
Fier de son innovation, il est allé la soumettre au Rav Fischer et au rav Kanievsky qui tous deux lui ont répondu qu'en effet, cette solution devrait marcher.
Pourtant, le très classique Piskei Tshouvot du rav Rabinovicz (II, §206, 24, note 109) proposait déjà cette idée (et son livre a été imprimé six ans plus tôt).
Le 'Havatselet asharon semble donc ne pas être le premier à y avoir pensé...
Toujours est-il que le rav Carlebach tente une explication qui justifierait le silence des a'haronim sur cette option, en expliquant qu'après avoir rattaché le nom de D. au Barou'h du début de phrase, on ne pourrait plus l'en détacher.
Une dernière remarque sur le 'Havatselet Asharon: il cite ce Tsla'h (en indiquant bra'hot 39a alors que c'est 39b) en disant de continuer "israel min aolam ad aolam" qui est dans Divrei Ayamim (I, XVI, 36) mais ce passouk ne comporte PAS le mot "ata" (entre barou'h et HM) !
D'ailleurs une simple vérification dans le Tsla'h permettra de constater qu'il ne cite pas CE passouk.
L'auteur s'est trompé de passouk, en fait il faut poursuivre par "israel avinou meolam vead olam" qui est dans Divrei Ayamim (I, XXIX, 10) et qui comporte le mot "ata".
L'inconvénient de ce passouk est qu'il ne commence pas par Barou'h ata etc. mais par Vayevare'h etc. et au milieu il y a barou'h ata etc.
C'est pourquoi le Tsla'h lui-même indique de dire, malgré ce subterfuge, barou'h shem kevod etc.
C'est aussi conseillé par le Kaf A'haim (o"h §206, 44).