Je cite:
Citation:
J'ai demandé a mon rav, qui m'a dit que bedieved mishoum briout' on peut etre matir, mais que lehathila non " car les mots en eux meme sont tméim, et que meme si on ne comprends pas la langue, la neshama elle la comprends "
Moi, ma neshama ne comprend pas ce que veux dire que "
la neshama comprend les paroles".
Et puis si ça se sait, c'est la faillite assurée pour la méthode Assimil.
De plus, je ne comprends pas l'enjeu de la briout agouf si c'est sur le compte de la briout aneshama.
Quant à l'idée des mots tméim, quel serait le statut d'un mot qui signifie une bonne chose dans une langue et une mauvaise dans une autre ?
Si on ne comprend vraiment pas, quel problème peut-il y avoir ?
Disons qu'entendre une chanson en japonais, quelles que soient les paroles, si on n'y comprend rien et qu'on ne risque pas d'y comprendre grand chose, je ne vois pas de problème, même si on a une neshama polyglotte.
Citation:
Cette reponse m'a laissé un peu perplexe
Moi de même.
Citation:
bien que je ne doute pas de son authenticité
Alors pourquoi me questionner ?
Et si c'est seulement pour l'expliquer, l'auteur de la réponse est mieux placé que moi pour le faire.
Citation:
c'est un rav baki la halaha , top niveau
Alors c'est à lui qu'il faut s'adresser, pas à moi !
Mais si c'est un rav top niveau, il faut essayer de l'expliquer:
Ce que voulait peut-être dire le rabbin consulté, c'est que parfois on ne comprend pas les mots, mais on ressent "l'ambiance" et la mentalité du chanteur à travers ses accents et intonations, voire ses onomatopées.
Ainsi, même sans comprendre les mots eux-mêmes, on est tout de même plongé dans une ambiance de touma et on s'en imprègne.
Toutefois, le ressenti de "l'ambiance" n'est pas systématique, on peut chanter des atrocités et des obscénités sur l'air d'une comptine.
Donc cette règle ne doit pas être catégorique.
Citation:
D'autre m'ont parlées des kavanot de l'auteur, peut-etre est-il "tordu" etc, mais si on reflechi comme ça, je ne m'en sort plus, que sais-je aussi des kavanot de shwekey, ou de ces chanteurs froum ?
Ces "autres" font certainement référence à une tshouva très connue de
rav Moshé Feinstein (Igrot Moshé Even Aezer I, §96) qui parle des chants de
Shlomo Carlebach - sans pour autant le nommer.
L'enjeu n'est pas le contenu de la chanson, ses paroles, mais le niveau spirituel du chanteur. Et cela peut donc aussi concerner l'air sans les paroles.
Rav Feinstein écrit que les chansons d'un chanteur qui fait preuve de kalout rosh ne sauraient être rejetées tant qu'il n'est pas taxé d'hérésie.
Et même là, ce n'est pas un interdit ala'hique, il ne s'agit que d'une mesure de rigueur pour bnei thora et baalei nefesh.
De là, certains déduisent que les chansons de non juifs devraient au moins être aussi interdites/repoussées que celles d'un chanteur juif hérétique.
C'est discutable.
J'en appellerais volontiers au dernier
rabbi de Loubavitsh qui fût séduit par la composition de
Rouget de Lisle et ne se priva pas d'adopter
la Marseillaise malgré la théorique touma qui devrait se ressentir à travers cet air qui n'a pas été composé par de grands tsadikim.
Il est connu que les
Loubavitsh vont même jusqu'à l'intégrer dans la tfila, ce qui est poutant moins évident au niveau ala'hique, voir
Tsits Eliezer (XIII, §12) - mais voir aussi le
shout Kra'h shel Romi (§1) de rav Israel Moshé Hazan (Livourne 1876).
De plus, les gens ont l'habitude de comprendre ce sujet comme s'il y avait une influence par le timbre de la voix du chanteur, or ce n'est pas ce dont parle
rav Feisntein!
Il se base sur un
Rambam qui explique la raison de
"sefer thora shékatvo min yissaref" afin de ne pas laisser un "shem" aux apikorsim.
La différence entre ces deux visions est que selon cette dernière, ce n'est pas la qualité d'apikoros qui importe, mais le fait d'être reconnu en tant que tel.
Si jamais un apikoros ne l'est qu'en son coeur mais personne ne le sait, y aura-t-il un mal à écouter sa musique? Selon
Rav Feisntein non, selon "les gens", oui.
En l'occurrence, pour notre chanteur japonais, son caractère d'apikoros n'étant pas souligné, il est difficile de dire qu'écouter sa chanson permet de faire un shem à l'apikoros.
Bref, au niveau de l'argument du rav super baki, ce n'est pas un argument ala'hique. Peut-être voulait-il dire ce que j'expliquais plus haut (ambiance ressentie), mais il s'y prend mal et, encore une fois, ça ne peut pas être un problème systématique.
Quant à l'argument des "autres", il semblerait qu'ils s'inspirent de ce
Igrot Moshé en l'ayant peut-être mal compris.
Ma conclusion est:
Moutar, sauf pour ceux qui pensent que cela devrait être interdit.
Pour ces derniers c'est interdit pour deux raisons:
1) s'ils y voient un problème, c'est qu'il doit y en avoir un les concernant, c'est qu'ils doivent ressentir l'ambiance tméa dont je parlais pour expliquer les formulations énigmatiques du rav super baki.
2) S'ils y voient un problème, ce n'est pas leur cerveau qui le leur indique (mais certainement leur neshama polyglotte) et il n'y a donc aucun moyen de les raisonner. Je préfère leur dire que c'est interdit pour ne pas à avoir à perdre du temps à me justifier de ce que je viens d'écrire :)